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hervé06 4 juillet 2011 17:16

Bonjour Imhotep !

Hormis un petit commentaire répondant à un des vôtres, sur l’article d’un tiers au tout début de l’affaire, je n’ai pas voulu intervenir lors de vos interventions, car, ayant bien aimé ce que vous écriviez sur Woerth, Sarkozy, ou bien l’affaire Bettencourt, je ne tenais pas à argumenter dans un sens contraire au vôtre au risque d’ouvrir une vaine polémique, bien qu’ étant sur cette affaire en opposition totale avec votre approche personnelle.

Néanmoins, aujourd’hui où vous rédigez ce très long article, j’ai envie d’intervenir ; en effet, sans particulièrement prendre la défense de DSK (pour qui je n’aurais pas voté au 1er tour de 2012), j’ai abordé toute cette histoire en tiquant sur la médiatisation outrancière qu’elle prit immédiatement.
La culpabilité ou non de DSK quant à ce dont on tendait à l’incriminer m’a peu intéressé, car il était difficile de distinguer alors le vrai du faux, et seule la version accusatrice était abondée, jamais l’autre (et pour cause...) ; j’ai donc plus focalisé sur le contexte, la chronologie des événements tels qu’on nous les racontait, et surtout sur l’invraisemblable tohut bohut médiatique généré par tout cela.
Au bout de 2 à 3 jours, déjà, des éléments nouveaux contredisaient souvent les premières informations diffusées.
Pourtant, il me semblait vraiment que tout ce qui contribuait à rendre plausible et crédible un délit sexuel commis par DSK, du comportement coupable supposé en quittant l’hôtel à la reconstitution supposée des faits tels qui semblaient s’être déroulés dans la suite 2806, voire aux anecdotes franco-françaises qui en rajoutaient sur le personnage, tout ce qui l’enfonçait donc, était ce qui médiatiquement était seul mis en avant.
Les possibilités qu’une totale ou partielle mise en scène ait été mise en place aux fins d’acculer notre DSK au fond du gouffre n’étaient que très peu développées, soit parce qu’après « analyse » on jugeait les complots farfelus et irréalistes (cela a été votre cas je crois à propos de l’ éventualité d’un coup monté par la Droite française, où le timing n’aurait pas été « correct » quant aux dates de la campagne présidentielle à venir... ), ou soit parce que les hypothèses émises (panel de monnaies nouvelles en sus du dollar et variation des pourcentages respectifs de celles-ci dans les DTS qu’envisageait d’aborder DSK au G8 de Deauville tout proche, projet d’associer très prochainement les fonds souverains lybiens à un FMA (africain) dans un contexte mondial en mutation, aversion des russes à l’encontre de DSK dont il s’était confié il y a peu, etc...) étaient invérifiables.
Or moi, dès le 15 mai, j’ai pensé que la Droite Sarkozyenne était le principal bénéficiaire de cette arrestation aux allures d’hallali. En était-elle toutefois l’instigatrice ? Cela restait à voir... En tous cas, coupable ou non coupable, DSK s’était fait piéger...

Et j’ai plus tenté de collationner un peu partout des éléments allant en ce sens, moins aisés à découvrir, que ceux allant dans le sens de la culpabilité toute banale d’un DSK simple violeur.

A titre d’exemple, je pense à présent, pour avoir recoupé les éléments, qu’il y avait au Sofitel de NY ce jour-là 3 employés proches de l’UMP (sympathisants ou militants, je l’ignore...), à savoir le fameux Boris (stagiaire de 24 ans, en congés du Sofitel ce jour-là, mais présent à NY) qui prévint par texto le Jeune Pop. tweeter parisien de 16 h 59 (heure NY) Jonathan Pinet , l’ami - toujours inconnu à ce jour - de Boris (et selon l’article de Jean Baptiste Soufran sur Atlantico ami également de sa collègue tweeteuse Camille) qui le 1er émit l’information de l’arrestation de NY à l’hôtel, où lui travaillait ce jour-là, et pour finir l’amie de Tristan, l’attaché parlementaire de Bernard Debré, qui selon l’attaché de presse du député travaillait également au Sofitel et était l’origine des sources du député le 16 mai dans l’Express (et quelles sources !) .
La chronologie des échanges entre eux rend terriblement crédible une fuite avant l’arrestation réelle de DSK à JFK Airport, et en tous cas avant le retour au commissariat de Harleem. Fuite émanant soit de la police de New York (le lien avec Ray Lewitt n’est pas à négliger...), soit du staff du Sofitel lui-même.
La chasse au scoop (être le 1er) peut expliquer l’empressement. Mais il est logique d’envisager d’autres explications tout aussi rationnelles...

Les rebondissements d’aujourd’hui vont peut-être réorienter l’intérêt vers qui a fait quoi ce jour là au Sofitel.
En effet, le procureur Vance, dans sa lettre à la Défense, précise bien que la plaignante a admis depuis sa déclaration initiale qu’elle avait menti dans son histoire, en disant attendre dans un cagibi du 28ème étage que DSK sorte de la suite 2806 puis prenne l’ascenseur avant qu’elle appelle son superviseur. Il ne précise pas dans quelles circonstances elle a avoué s’être trompé (sans doute lors d’un entretien avec les enquêteurs, apparemment nombreux) ni à quel moment. Il ne précise pas non plus si c’est à la suite d’un questionnement, ou si l’aveu a été fait spontanément. Or, depuis le début, on nous dit que les chambres du Sofitel s’ouvrent avec une carte magnétique. Quid des traces de la sienne quand elle va nettoyer la chambre voisine de la 2806 ? Quand elle retourne ensuite nettoyer la 2806 ? Cette info aurait dû être connue très rapidement tant par le Sofitel que par les enquêteurs, puisqu’il suffisait d’analyser le logiciel utilisé. Le moment où elle reconnait ne pas être restée prostrée dans le cagibi (version initiale soutenue encore devant le Grand Jury, soit avant le 6 juin, peut-être la veille, mais sûrement pas dès le 15 mai) mais être pénétrée ensuite dans 2 chambres, est tardif : quid de l’analyse des cartes magnétiques et de ce qu’il y apparaissait ? Peut-on croire que le logiciel retraçant informatiquement toutes les allées et venues dans l’hôtel n’ait pas pu être analysé avant le passage de la femme de chambre devant le Grand Jury ? S’il l’a été, a-t-on encore découvert, comme pour la 2806 avant midi quand il est dit que la porte était déjà ouverte et qu’il y avait un collègue, que la chambre voisine était ouverte elle aussi, puisqu’ apparemment aucun signe émis par sa carte magnétique ne semble être apparu à l’exploitation du logiciel ? Les conditions dans lesquelles a eu lieu son revirement dans la narration de son emploi du temps pourraient s’avérer précieuses à une bonne compréhension des faits...
Ensuite, il y a l’histoire de la déchirure musculaire (luxation d’un tendon) à l’épaule, survenue lors de l’assaut de DSK, mais dont l’existence n’a été constatée que plusieurs jours après (les soins suivis ensuite lui permettant de surcroît de ne pas se rendre à de nouveaux RV des enquêteurs du procureur, ont-ils déclarés). Une telle blessure invalide celui qui la subit plus rapidement qu’un hématome met de temps à se former... Le nettoyage après l’agression de la chambre voisine de la 2806, puis à son tour de la 2806, ne cadre pas trop avec l’existence d’une telle blessure pour qui utilise dans son travail ses 2 bras...

 

Pour conclure, j’ajouterai qu’il subsiste dans cette histoire de nombreux éléments à éclaircir, et pas seulement relatifs à l’acte sexuel supposé entre DSK et la femme de chambre.

A lire tant le NY Times du 27/06 que le compte rendu de l’interpellation de DSK par les enquêteurs de l’autorité portuaire, DSK les attendait (pensant voir en eux les employés du Sofitel lui ramenant son portable) assis au salon 1er classe d’Air France devant la porte d’embarquement : il n’était pas dans l’avion ! Et pourtant, que n’a-t-on pas lu sur la supposée réflexion salace dont il aurait tancé l’hôtesse de l’air, ou bien sur les policiers pénétrant dans l’avion jusqu’à son siège…. Pourquoi alors de telles assertions mensongères ont-elles été abondamment relayées ?

 

A ce jour, toujours pas de certitude… Comme l’a écrit le NYT citant les membres du bureau du procureur : « It’s a mess for the both”


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