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rakosky rakosky 29 juillet 2011 19:33

Voici un extrait d’un article du Monde Diplomatique concernant le droit de la terre en Israël

LA bataille pour la terre n’a pas Jérusalem-Est, la Cisjordanie et Gaza pour seuls théâtres : en Israël aussi, elle continue. Près de cinquante ans après sa création, on aurait pupenser que l’Etat juif et ses principaux partis traiteraient enfin les citoyens arabes sur un pied d’égalité. Il n’en est rien, reconnaît M. Haïm Oron, député du parti Meretz : « Non seulement la lutte pour chaque pouce de terrain se poursuit, mais elle s’accentue, même dans l’Etat d’Israël. »

Les Bédouins du village Al-Waqili, dans le désert du Néguev, viennent d’en faire l’amère expérience. L’autorité compétente - l’Administration des terres d’Israël - a exigé qu’ils quittent les terres sur lesquelles ils vivent depuis des générations. Assignés en justice, les habitants sont menacés d’être chassés par la force et de voir leurs logements détruits (1). Tout récemment, à la demande de l’Administration des terres d’Israël, la justice a ordonné à quelques centaines de Bédouins de la tribu Al-Azazmeh résidant dans la région de Ramat Hovav de quitter les lieux dans un délai de six mois. Or ils avaient été installés ici en 1953 par le gouvernement militaire, qui les avait auparavant expulsés d’autres régions. Un des notables d’Al-Azazmeh, M. Lebad Abou Afash, présente ce nouvel ordre d’expulsion comme un « transfert ». Des injustices de ce genre, les Arabes israéliens en ont subi beaucoup depuis la création de l’Etat juif. De 1948 à nos jours, Israël a confisqué la majeure partie de leurs terres en Galilée, dans les « triangles » nord et sud au centre du pays (où vivent d’importantes communautés arabes) ainsi que dans le Néguev. Dans ce but, il s’est doté de tout un arsenal de textes « légalisant » la confiscation des terres des citoyens arabes. D’où la prolétarisation de cette population, longtemps en majorité paysanne : si les villages arabes ont conservé, dans l’ensemble, leur caractère rural, la plupart de leurs habitants, devenus ouvriers, travaillent en ville.

La lutte contre la confiscation massive des terres arabes en Galilée est symbolisée chaque année par le Jour de la terre qui, le 30 mars, commémore les six Palestiniens tués et les dizaines d’autres blessés lors de la répression de la manifestation de 1976. Mais, dans le Néguev aussi, l’Etat a mis la main sur des centaines de milliers de dounams (2) - le nombre exact est inconnu - et expulsé de manière répétée des Bédouins. Ces derniers sont encore victimes de mesures prises sous prétexte de régulariser la propriété de quelque 700 000 dounams : non seulement on leur vole leurs terres, mais on leur refuse les permis nécessaires à la construction de logements, même provisoires ; et, s’ils passent outre, on les force à détruire leurs habitations « illégales » et on leur impose de lourdes amendes... En fait, la moitié des 80 000 Bédouins du Néguev ont été regroupés dans sept agglomérations-réserves.

LA surface totale de l’Etat d’Israël est de 22,2 millions de dounams . L’essentiel - 92 % - est la propriété, soit de l’Etat (14,6 millions), soit du Fonds national juif (en hébreu Keren Kayemet, 2,4 millions), soit de l’Office de développement qui détient les terres (et les autres biens) des réfugiés palestiniens déclarés « absents » (2,6 millions). Toutes ces terres (19,6 millions de dounams) dépendent, depuis 1961, d’une seule autorité : l’Administration des terres d’Israël (en hébreu Minhlq meqarqe’é Israel). Seuls 1,3 million de dounams sont propriété privée. Le statut des autres terres reste à déterminer. Cette spécificité - 92 % de la terre appartenant, soit à l’Etat, soit à des organismes sionistes paraétatiques - a une conséquence importante : la grande majorité des Israéliens, qu’ils se trouvent à la campagne (dans les kibboutzim collectivistes comme dans les moshavim coopératifs) ou dans les villes, vivent sur des terres affermées par l’Etat, le Fonds national juif ou l’Office de développement, et ce pour une durée (renouvelable) de 99 ans. Tout changement de main doit avoir l’assentiment formel de l’administration des terres. Si l’essentiel de la terre est ainsi « nationalisée », ce n’est évidemment pas dans une optique socialiste, mais sioniste : il s’agit d’affirmer le droit du « peuple juif » en tant que tel sur la terre d’Israël (Eretz Israël)...

Or le point sur lequel toute le monde est d’accord, c’est la nécessité d’interdire aux « étrangers » d’acheter des terres, qu’elles soient privées ou non. Est étranger - précise le projet de la commission constituée par le ministre des infrastructures Ariel Sharon pour une réforme de la politique de l’Administration des terres d’Israël, présidée par le professeur Boaz Ronen (4) - quiconque n’est pas citoyen de l’Etat d’Israël et n’a pas le droit de le devenir en vertu de la loi du retour : en revanche, des juifs citoyens d’un autre Etat pourront acquérir des terres en Israël avant même de venir y vivre, de devenir oleh hadach (nouvel immigrant) et d’en obtenir la citoyenneté.

La propriété de la terre est réservée aux juifs, son utilisation aussi. En vertu du bail signé par chaque individu ou institution avec le Fonds national juif, il est interdit d’en transmettre le droit d’exploitation à un non-juif, quand bien même il serait citoyen de l’Etat d’Israël. Conformément à la loi, les citoyens arabes ne peuvent pas être membres de kibboutzim, de moshavim ou de localités communautaires.

Puisque il n’est pas possible de poster des images dans les réponses,voici un lien vers la carte de la géographie des territoires occupés ,telle qu’elle a été établie par les Accords d’Oslo,c’est à dire ce qui est proposé aux palestiniens comme territoire national

un territoire réduit ,morcellé ,sans continuité territoriale,des villages arabes et les principaux axes sous le contrôle de l’armée israèlienne et enfin un territoire parsemé de colonie juives de peuplement accaparant les principales ressources en eau

Sans aborder les autres aspects de la question,il est clair qu’aucune paix ne peut être fondée sur ces bases et que cette politique conduit non seulement à la poursuite d’une guerre sans fin,mais aussi à l’enfermement et à la paupérisation des palestiniens ,mais aussi des populations juives dont 40 % vivent aujourd’hui à la limite du seuil de pauvreté



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