Les vieux proberbes évoquaient toujours la présence sur les lieux des galipettes de celui qui tenait la chandelle. Personne n’a rien vu, mais tout le monde raconte. Quel recul !
Assez d’accord avec l’auteur, sauf de considérer DSK comme un économiste. Nous n’avons pas d’économiste sauf les auto proclamés..même si nous avons des prix Nobel d’Economie comme FRIEDMAN, des usurpateurs qui croient à l’économie comme une fatalité dont les politiques doivent être les propagandistes. Une fatalité laissant libres les pillards puissants et organisés. Une machine qui produit des milliardaires en conduisant des millions de gens spoliés au désespoir, à la faim, à la rue, souvent à la mort. Je ne crois qu’à l’économie politique, c’est à dire contrôlée par les élus. Davantage d’Etat, on a fait, on a réussi dans un passé proche.
Ceux qui savent le mieux ce que pensent les socialistes de DSK sont bien sûr les socialistes et pas les intervenants d’Agoravox. J’ai donc cherché, et je dois reconnaître ma surprise.
Les journaux cités font partie de la presse capitaliste. Pour élargir ce pannel , voici donc, pris dans Désir d’avenir, un point de vue socialiste absolument délicieux :
"DSK est-il indispensable au Parti
Socialiste : évidemment non !... Il y a 18 Heures, 54 Minutes
Les commentateurs, chroniqueurs, dirigeants de gauche
et de droite, économistes, n’ont ces dernières heures qu’une phrase à la
bouche, répétée en boucle :
"DSK est indispensable au Parti Socialiste ! Il y a toute sa place !
Son expertise est nécessaire !"
Je pense absolument le contraire.
DSK est un véritable boulet pour le Parti Socialiste.
Passons rapidement sur sa dernière frasque qui a eu pour effet de mettre
dans l’embarras et d’affaiblir tout le Parti, de le ridiculiser aux yeux
des français, de l’Europe et peut-être du monde, qui a eu pour
conséquence de plonger celles et ceux qui le soutenaient dans la peine
car, et on les comprend, ils n’ont toujours pas compris comment ni
pourquoi un homme de cette trempe a pu tomber si bas en se livrant à
quelques galipettes -puisque la justice américaine nous a dit qu’il
s’agissait de cela « seulement »- dans une suite d’Hôtel. Quand on
compte se présenter aux plus hautes fonctions de l’Etat, on adopte un
comportement public ET privé en conformité avec la grandeur de la
fonction, à moins de vouloir imiter un Berlusconi.
DSK serait donc, nous assène-t-on, l’économiste dont les socialistes ne
peuvent, ne doivent pas se passer.
Observons les choses d’un peu plus près.
DSK est un économiste sans doute de talent mais le talent n’a jamais
suffi à éviter les errements. Voire les trahisons idéologiques que le PS
et certains de ses dirigeants semblent n’avoir toujours pas voulu
admettre.
C’est avec DSK que le libéralisme économique, que le capitalisme
financiarisé, que le carriérisme le plus cynique des hauts fonctionnaires
à son service ont fait leur entrée rue de Solférino pour ne plus en
sortir. Pourtant, ces trahisons ont connu leur première conséquence
négative avec l’élimination de Jospin en 2002. Celui-ci ayant
l’inconscience d’affirmer un soir que son programme n’était pas
socialiste ! Le ver déja était dans le fruit. En 2007, c’est parce que les
éléphants du PS ont voulu à tout prix poursuivre dans une dérive libérale
suicidaire que Ségolène Royal ne parviendra jamais à imposer ses vues.
Puis vint Nicolas Sarkozy, gestionnaire du vide, Président du mouvement
mais pas de l’action. Et beaucoup, y compris deux éminents hommes de
gauche, vont sombrer dans l’alliance impossible : Pascal Lamy, nommé
directeur de l’OMC, défenseur déclaré du libre échange. Et bien entendu
DSK, proposé par Nicolas Sarkozy à la tête du FMI. Un poste où, personne
ne le dit jamais, il ne servira strictement à rien sinon à satisfaire le
plaisir pervers du Chef de l’Etat.
A rien en effet puisque les pays émergents se méfiaient du FMI au-delà de
tout, ceux-ci préférant accumuler des réserves de change plutôt que
goûter au prêts du Fonds monétaire. Il faudrait QUAND MEME le faire
savoir ! Le FMI sous DSK ne fut rien d’autre qu’une coquille creuse. En
revanche, DSK fut, par le biais du FMI, un formidable relais des idées
libérales et un allié providentiel des tenants de la financiarisation. Si
cet homme-là est indispensable au Parti de Jaurès, quelque chose alors
m’échappe. Si cet homme-là peut aider à retrouver l’électorat ouvrier que
Ségolène Royal avait réussi à faire passer de 12% (! !) pour Jospin à 24%
pour elle, qu’on me le prouve !
(Pour rappel, ce sont les idées libérales du PS, la conversion du parti
au « Strauss-khanisme », son détournement du monde ouvrier qui
sont allés grossir les rangs des déçus du socialisme et ont fourni les
bataillons qui ont permis à la droite de l’emporter en 2007...). C’est
pourtant DSK que toute l’intelligentsia et autres « sachant »
parisiens considèrenet comme indispensable...
Avec Dominique Strauss-Kahn, plus grand privatiseur de banques tous
ministres confondus pendant la
Vème, le Parti Socialiste a accepté de se soumettre à
la domination sans partage de la pensée économique dominante, celle que
depuis des jours un Elie Cohen déverse dans vos cerveaux lors des
journaux télévisés et autres émissions de radios. Ce faisant il a trahi
sa base, brouillé le message et perdu son crédit. Il a même fait pire en
provoquant la division entre les fonctionnaires et les ouvriers qui
formaient il y a peu encore le gros de ses militants encartés ! Pourtant,
et c’est la un paradoxe étonnant, l’immense majorité des français est
opposé au dogme du libre-échange sauvage et incontrôlé, encore plus
aujourd’hui qu’il a basculé dans le tragique tant ses résultats sont
catastrophiques.
Dominique Strauss-Kahn est indispensable ?... Evidemment non ! Il ne peut
plus l’être. Il ne doit plus l’être... A moins de changer... Beaucoup !...
Les théories qu’il a imposées, aidé en cela par la passivité d’un
François Hollande pendant onze ans à la tête du Parti Socialiste où il ne
fit quasiment rien, ont contribué à la décrédibilisation du socialisme
français et à son manque d’audace. Les programmes économiques 2002 et
2007 bétaient, il faut avoir le courage et la clairvoyance de le dire,
d’une vacuité affligeante. Il faut dire, à la décharge peut-être de DSK,
que ceux qui l’entourent et le conseillent sont issus du Conseil d’Etat
ou de la Cour
des Comptes, hauts lieux du conformisme économique le plus frileux.
Enfin, et ce n’est pas le moindre, on observe chez DSK et ses amis un
mépris affiché pour la démocratie. En effet les Lamy, Trichet (Ex CFDT et
PSU) et évidemment DSK affichent une prédilection pour les nominations
plus que pour les élections. L’écrasement de DSK par Ségolène Royal a
démontré à quel point un Strauss-Kahn était plus un homme de salon qu’un
homme de combat. Il ne suffit pas de moucher un Ministre des finances
médiocre (Nicolas Sarkozy) un soir sur un plateau de télévision pour
faire un bon candidat. N’oublions pas que DSK avaiy=t beaucoup
d’admiration pour un Jacques Delors qui, faut-il le rappeler, ne fit pas
preuve d’un esprit démocratique lors des débats européens sur le traîté
de Maastricht. Jacques Delors était à cette époque à la tête de la Commission
européenne.
Alors, quelques semaines avant les primaires de gauche (9 et 16 octobre),
quelques mois avant l’élection présidentielle, faisons l’effort de
constater que DSK n’est pas indispensable. Bien au contraire, il est l’
« exemple » même de ce qu’il ne faut plus faire, de ce à quoi il
ne faut surtout plus croire !
Place au courage, ce courage disait Jaurès, qui est d’aller à l’idéal...
Chris
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