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Voltaire Voltaire 26 août 2011 10:06

Un bon article, même si des nuances sont à apporter.

Comme l’auteur l’indique fort justement, le classement de Shaghaï repose essentiellement sur les performances en matière de recherche des universités. Or, les universités ont une double vocation, voire triple : dispenser des savoirs, préparer des étudiants à l’entrée dans la vie active, et accroitre nos connaissances (faire de la recherche). Toute la partie formation étant exclue de ce classement, il serait plus approprié de parler de classement des performances de recherche des universités, ce qui en soit est un indicateur utile, mais non exclusif.

Mais il existe un second élément de biais : en France, la recherche est réalisée en partie dans les universités, et en partie dans des organismes de recherche (CNRS, INSERM, INRA, CEA etc.). De ce fait, prendre ce classement en valeur absolue (’est à dire comparer la position de la France par rapport aux autres pays en valeur absolue) n’a pas de sens, puisqu’en France une bonne partie des meilleures recherche est faite en dehors des universités. Pour autant, ce classement n’est pas totalement inutile, si on l’utilise de façon relative, c’est à dire en analysant les performances non pas sur une année, de façon absolue, mais sur les tendances qu’il révèle sur plusieurs années. On peut alors s’affranchir des biais pour voir si telle ou telle université, ou le pays, sur les critères du classement (donc en matière de recherche), progresse ou pas. Et là, force est de constater que le résultat n’est pas très brillant.

L’auteur souligne avec raison que vouloir adapter noter système universitaire aux critères du classement afin d’obtenir de meilleurs résultats est une aberration. L’OCDE travaille actuellement à un système d’évaluation des performances des systèmes d’enseignement supérieur (sur le modèle PISA utilisé pour le secondaire) qui sera infiniment plus informatif que le classement de Shanghaï pour évaluer notre propre système et en tirer des conclusions.

Pour autant, je suis en désaccord avec lui en ce qui concerne les pôles universitaires : si gros n’est pas forcément beau ou performant, notre système universitaire avait besoin de simplifier ses structures, et les mécanismes de regroupement actuellement en route sont plutôt positifs. Simplement, il ne faut pas que cela se fasse au détriment de la qualité de l’enseignement sur le territoire en créant des inégalites géographiques excessives (une entité unique administrative peut conserver des antennes géographique délocalisées), ni au détriment de l’accessibilité des classes sociales défavorisées à l’enseignement supérieur.

En tant que service public universel, l’enseignement supérieur ne doit pas être soumis au niveau national à un processus concurrentiel entre établissements pour l’obtention de ses moyens. Les moyens doivent avant tout être distribués en fonction d’objectifs définis ; les sanctions éventuelles pour absence de résultats en fonction de ces objectifs ne doivent pas être supportées par les étudiants (par privation de ressources). Des mécanismes de complémentarité entre établissements doivent permettre de développer une offre de qualité sur l’ensemble du territoire. En revanche, la recherche elle se situe dans un mécanisme plus concurentiel et il est normal que son financement soit en partie attribué sur des critères d’excellence et de performance.


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