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Henri Masson 27 juillet 2006 14:11

“Cher M.Masson“

Ça fait tout drôle ! Le Goebbels de l’espéranto devient finalement un individu fréquentable smiley

Eh bien, bonjour au “répugnant spéculateur !“ smiley))

Comme skirlet, je ne vois pas l’utilité de se tourner vers Chomsky, qui a peut-être étudié l’espéranto (?) mais qui n’est certainement pas capable d’en faire usage pour des recherches. Sinon, ça se saurait. Il y a des gens d’une fiabilité totale qui en font usage. J’en choisirai quelques uns dans le monde anglophone :

Bruce Sherwood, à qui j’avais demandé l’autorisation de publier deux articles dans la revue “SAT-Amikaro“, a enseigné à Carnegie Mellon qui, dans le monde de la recherche aux États-Unis, figure sur le haut du panier. Il avait en effet publié, dans la revue “Physics today“, un article fort éloquent dans lequel, lui, natif anglophone parlant aussi d’autres langues de grande diffusion, plaidait pour l’espéranto : “Universal language requirement“. Cet article peut être lu en anglais et en français sur http://www.esperanto-sat.info/article353.html

Un autre article de lui est paru sous le titre “Valeur pédagogique de l’étude de l’espéranto“ (“SAT-Amikaro“, supplément “Objectif 87“, juin 1983). A lire sur : http://www.esperanto-sat.info/article210.html Bruce Sherwood est cité sur une liste bibliographique du “China Daily“ QUI PEUT DONNER UNE PETITE IDÉE (vraiment toute petite !) DES DOCUMENTS À CONSULTER POUR SE PERMETTRE DE FORMULER UN AVIS SUR L’ESPÉRANTO ! : http://bbs.chinadaily.com.cn/redirect.php?tid=510212&goto=lastpost Mais voilà : l’avis d’un spécialiste qui sait, et même de dix, de cent ou de mille, n’a guère de poids face à des millions de gens qui ignorent leur ignorance et maintiennent les autres dans le même état.

Le site de Bruce Sherwood : http://www4.ncsu.edu/ basherwo/

Est-il vraiment du genre demeuré, rêveur, naïf, paumé, fumeur de moquette, maniaque des jeux vidéo, d’un avaleur de pilules qui vit dans un autre monde ?

J’ajouterai qu’il avait fait des travaux fort intéressants sur la synthèse de parole avec diverses langues et que l’espéranto s’était révélé supérieur aux autres langues et en particulier l’anglais. La raison en est simple : en espéranto une lettre représente un son unique. En anglais, il y a des prononciations multiples sans compter l’intonation et l’accent absolument chaotiques. A ce sujet, sur un ton humoristique, le professeur John Wells avait dit lors de la conférence dont je fais mention ci-après : « Chomsky et des amis ont réussi à fournir un ensemble de règles extrêmement compliquées qui, avec cinq règles principales et quarante classes d’exceptions, et cent-vingt classes d’exceptions aux exceptions, vous permettent de déterminer avec justesse la position de l’accent sur 90% des mots. »

Autre personne que j’avais invitée, quand je travaillais à Paris, à présenter une conférence au Centre Pompidou (la cassette existe au service librarie et au siège de SAT-Amikaro) dans le cadre de la réunion culturelle annuelle de SAT-Amikaro : John C. Wells : http://www.phon.ucl.ac.uk/home/wells/

Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’en rajouter beaucoup par rapport au contenu très riche de son site à part que la conférence, présentée évidemment en espéranto, remettait l’anglais en question dans le rôle de langue internationale : “Kial ne la angla ?“. Il est l’un des spécialistes de la phonétique de la langue anglaise les plus renommés au monde, notamment pour avoir écrit un ouvrage reconnu comme magistral : “ Accents of English“.

William Auld est l’un des plus grands poètes et écrivains du monde espérantophone. C’est à ce titre qu’il avait été proposé plusieurs fois pour le prix Nobel depuis 1999 : http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Auld

Et il y a d’autres noms de natifs anglophones usagers de l’espéranto à l’Académie Internationale des Sciences de Saint Marin dont la principale langue de travail est l’espéranto http://www.ais-sanmarino.org/ . Elle a un prix Nobel en son sein depuis 1994 en la personne du professeur Reinhard Selten (sciences économiques ; au fait, voilà qui devrait intéresser un “répugnant spéculateur“ ! smiley).

C’est ce qui montre qu’il vaut mieux se fier à sa propre jugeote qu’à des médias qui nous maintiennent dans la Caverne de Platon. Si une palme de l’honnêteté devait être décernée — même si ce n’est pas la perfection (mais où existe-t-elle ?) —, je pense qu’elle devrait être décernée au groupe Radio France, et en premier lieu à France Inter

“Ce qui demanderait que j’y consacre l’essentiel de mon temps pendant des années. Il se trouve que tel n’est pas mon propos (d’autres s’en sont chargé), et qu’en outre, comme je l’ai écrit plus haut, j’ai d’autres choses à faire de ma vie, en particulier, j’ai un vrai métier.“

Quand j’étais à Paris, l’espéranto représentait pour moi une seconde journée de travail, d’écriture et de recherches, et tout ceci sans profit financier mais beaucoup de joies et de satisfactions.

“En outre, j’aimerais bien savoir à qui s’adressent vos diatribes. Est-ce à des espérantiste ? Auquel cas, pourquoi ne pas leur en faire part en espéranto ?“

N’est-ce pas clair ? Tous les espérantistes qui ont proposé des communiqués de presse ont connu des expériences de ce genre : tout ce qui montrait une avancée de l’espéranto était systématiquement supprimé, et bon nombre d’articles de journaux donnaient toujours le même refrain sur les origines de la langue, une brève description mais omettaient d’en présenter des applications ou avancées qui auraient suscité la curiosité des lecteurs bien plus qu’une présentation comportant souvent des erreurs ou des lacunes. Donc le public était enfermé dans un cercle vicieux de désinformation qui s’auto-alimentait et l’espéranto apparaissait ainsi d’une totale inutilité, comme un truc dépassé. Internet, et AgoraVox en particulier, contribuent à rompre ce cercle vicieux.

“Le fait que vous vous exprimiez en français (et qui me permet de vous lire) semble indiquer qu’au contraire, vous vous adressez aux non-espérantistes, dans le but de les « convertir ». Je ne vous en conteste nullement le droit. Mais alors, pourquoi vous offusquer des interrogations d’un candide perplexe, au point de les considérer illégitimes ?“

Savez-vous comment s’est faite la “conversion“ à l’anglais à travers le monde ? Les missionnaires de Bush y contribuent fortement aujourd’hui, surtout dans les pays riches en ressources ou présentant un intérêt stratégique. Avez-vous entendu parler de l’Anglo-American Conference Report 1961 ? Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%A9rialisme_linguistique Je suis tout a fait pour des interrogations sauf quand elles ont tout l’aspect d’insinuations ou d’affirmations. Le tout premier commentaire que vous avez ajouté après mon article n’avait absolument rien à voir avec “des interrogations candides“. Ça ne trompe personne. C’était le comportement arrogant de l’homme qui sait tout, et plus encore ce dont il ne sait rien. Les usagers de l’espéranto n’aspirent pas à “convertir“ mais seulement à informer de façon à ce que tout citoyen de quelque pays que ce soit puisse se forger un avis. Je ne crois pas que le professeur Umberto se soit “converti“ à l’espéranto. Il n’a fait que corriger un point de vue qui était erroné du fait qu’il avait vécu dans un milieu où c’était de bon ton de ricaner de l’espéranto : “Mais je dois dire que, dès que pour des raisons scientifiques j’ai commencé à m’occuper un peu de l’espéranto, j’ai changé d’avis et adopté une attitude plus souple.” (à la revue “Esperanto“, janvier 1993)

“Au lieu d’opposer des arguments rationnels à mes interrogations, vous me balancez des tirades certes impressionnantes en volume, mais largement à côté de la plaque, me prêtez des intentions que je n’ai pas, me narrez des contes de fée aussi abracadabrants qu’invérifiables, et m’attaquez même sur mon pseudonyme (que pour votre information, j’ai choisi il y a douze ans dans un jeu video, voyez à quel point c’est significatif).“

J’ai déjà écrit qu’il ne s’agit pas d’interrogations mais d’affirmations. Que faut-il de plus rationnel que des informations exactes et vérifiables ? Où trouvez-vous les références de vos doutes ? Ne cherchez pas Docteur : c’est dans la tête ! Oui, le pseudo m’a amusé tout autant que la référence à une formation scientifique, et je suppose ne pas être le seul. Si c’est ça la science, on n’est pas fauché avec ça ! smiley)) Pour ceux qui ont l’esprit joueur, j’ajouterai qu’il n’y a pas de langue plus ludique au monde que l’espéranto. C’est un jeu rationnel qui exerce la créativité.

“Oui, dans l’absolu, dans le monde merveilleux de Walt Disney où les méchants sont punis à la fin, ce serait sûrement une bonne chose que l’espéranto soit universellement répandu, pour les raisons que vous soulignez. Sauf que visiblement nous n’avons pas choisi la même pilule. Moi, je vis dans le monde réel. Accepter que le monde n’est pas parfait, ce n’est pas être « vendu » ou « collabo » ou « infiltré par le Département d’Etat ». C’est être adulte.“

N’est-ce pas plutôt vous qui êtes encore scotché devant un jeu video ? F.-Vincent Raspail avait écrit : « Les philosophes et les novateurs qui se placent en tête de la civilisation rencontrent la plus opiniâtre résistance, et de la part de ceux qui souffrent par suite de leur paresse, et, de la part de ceux qui profitent de cette paresse pour retarder de tout le poids de leur égoïsme le char si lent de la raison humaine. »

“Sinon, pour Skirlet, qui ne cesse de me harceler sur mon niveau en anglais, qu’il se souvienne que j’ai déjà abordé la question dans la première intervention que j’ai faite au sujet de l’esperanto. N’ayant pas pour principe de répéter cent fois les mêmes choses, j’en resterai là.“

Je rappelle que Skirlet est une jeune femme et, quand elle parle de son expérience sous le régime soviétique, ça me rappelle une anecdote assez révélatrice concernant Stepan Titov, le père du cosmonaute German Titov. Après 17 tours autour de la terre, son fils était revenu sur terre après une mission réussie à bord de Vostok II, en 1961 : “Après des années de souffrance et de peur, tout le monde ne se fiait pas encore au dégel : lorsque des étrangers découvrirent la qualité d’espérantiste de Stepan Titov, le père du cosmonaute soviétique, et après que le Congrès Universel d’espéranto, qui cette année-là s’était tenu dans la ville anglaise d’Harrogate, lui avait envoyé un télégramme de félicitations pour le succès de son fils, Titov fut d’abord très choqué. Ce n’est que peu à peu qu’il parvint à se convaincre que la période durant laquelle on persécutait des hommes pour la connaissance et l’usage de l’espéranto était terminée.“ Bien sûr, je vois déjà l’“observateur“ doublé d’un “répugnant spéculateur !“ me demandeer des références : “La dangera lingvo“, de Ulrich Lins, Bleicher Verlag, 1988, p. 395. Au Portugal, durant la dictature de Salazar, la réception d’un courrier portant une marque relative à l’espéranto (le mot ou un emblème tel que l’étoile verte à cinq branches) exposait son destinataire à une visite de la police secrète (PIDE) : perquisitions, arrestations, confiscation de documents et de matériel, etc.. Le livre mentionné ci-dessus révèle une quantité inimaginable de faits semblables. Ce n’est pas malsain de savoir douter, au contraire. Par contre, quand ça devient maladif, il faut voir un psy.



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