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Cedric 25 janvier 2006 15:08

Monsieur Scipion,

Désolé d’arriver dans le débat si tardivement. Enfin, juste pour dire que vous me faites mourir de rire... et aussi de dégoûts et même parfois de peur ! Peut-être sont-ce les sentiments vous voulez inciter à nous, vos lecteurs, je ne sais pas. Et permettez moi d’ajouter... Mais quand je vous lis, je me dis : « comment est-ce possible de penser aussi étroitement et d’être aussi méchant ?! ». Etes vous franchement comme cela, Monsieur Scipion, ou pensez-vous simplement étroitement ?

Monsieur Scipion, je me souviens d’ « argumentaire(s) » de votre type, au moment de 1928 puis de 1933 (et années suivantes), et enfin dans les soutiens néo-révisionnistes de certains politiques européens actuels pour des phrases et même des crimes contre l’humanité perpétués au cours du siècle dernier (« Jean-Marie » Haider l’Autrichien (autrichien !), « Adolf » Le Pen le Français (français !), et « Benito » Fortuyn l’Hollandien (hollendien) en sont juste trois exemples). 6 millions de Juifs exterminés ne sont pas un détail, Monsieur Scipion. Au même type que 15 000 homosexuels assassinés ne sont pas du bienfait de l’Humanité. (merci Ludovic)

Monsieur Scipion, que recherchez vous ? Recherchez vous à nous démontrer que pour avoir un(e) joli(e) bébé(e), il faut avoir un chromosome x qui fusionne avec un autre chromosome x, ou avec un chromosome y ? Sacrée découverte biologique, vous devriez faire des sciences naturelles, Monsieur Scipion !

Car, Monsieur Scipion, si j’ai bien compris vos propos, ainsi que leur émanescence sous-jacente, l’utilité sociale d’un accouplement humain est simplement de perpétuer l’Espèce (avec un grand « E », comme vous devez vous complaire à penser. Adoptons donc cette orthographe pour la suite). Donc, si je comprends bien, le couple hétérosexuel est légitime (enfin, dès lors qu’il fait des enfants !), et celui homosexuel est illégitime socialement... Est-ce une sentence, Monsieur Scipion ?

Monsieur Scipion, vous êtes donc de ceux qui se doivent (et se sentent obligés) de vivre pour perpétuer votre patrimoine génétique dans le but de perpétuer l’Espèce. Bah l’Espèce, Elle est pas mal barrée là ! Mais ça me fait me poser deux questions à propos de vous et de vous petits copains (petits copains, ce n’est pas à prendre littérairement, Monsieur Scipion !) :

(1) « pourquoi cette idéologie apparentée à des relents de »peste brunomophobique «  ? »

et (2) « pourquoi avez-vous avez peur de ce que je suis sûre, vous qualifiez dans le secret de votre chambre bien trop sombre d’anormalité humaine ? »

Monsieur Scipion, petit malheureux, comment concevez-vous votre vie ? Le seul but d’un couple est bien de s’aimer et non franchement de procréer. Autrement dit, la procréation appartient à l’Amour (avec un grand A !), mais nous pouvons nous aimer tout autant sans avoir le but ultime de perpétuer l’Espèce aussi. Si vous pensez le contraire, je vous plains, vous, votre femme et votre certaine frustration sexuelle. Contrairement à votre argumentaire, je pense la procréation comme ne rentrant pas dans le domaine de la sainte sacrée perpétuation de l’Espèce. Ou, autrement, si nous poussons votre argument à l’extrême, ceci doit passer par une abolition de tous les petits dérapages génotypiques, autrement dit, par une extermination simple de tout individu handicapé. Vous pouvez essayer de nous faire croire le contraire, mais c’est exactement ce sur quoi repose la conception de votre bien triste « argumentation ». Bref, comme le signale si justement Gaël (merci Gaël !) : « Qu’est ce que c’est que l’utilité sociale d’un couple ? Avoir des enfants ? Alors dans ce cas, pourquoi autoriser le mariage des couples sans enfant ? »... Bah oui ! Simple, Monsieur Scipion : arrêtons de nous aimer, si simplement, et faisons des enfants !

Monsieur Scipion, je suis presque même sûre que vous seriez capable de penser secrêtement, dans votre chambre noire, qu’accouplement pour accouplement rime avec lubricité. Et pour faire une unième échelle à l’image de celle que vous utilisez dans vos messages si pauvres qu’ils en deviennent presque rigolos, peut-être pourrions nous en proposer une autre ici : devrait être punis à prison à perpétuité les couples hétérosexuels sans enfants, et devraient être condamnés à crime contre l’humanité, et à mort, et à bannissement total les couples homosexuels. Pourquoi pas, Monsieur Scipion ?

Souriez, Monsieur Scipion. Mais souriez et éclatez vous ! Et ne nous faites surtout pas croire que le mariage homosexuel va aboutir à l’extinction de l’Humanité. Il n’y a certainement pas plus aujourd’hui d’homosexuels qu’il n’y en avait hier (statistiques, informez-vous !) et l’Espèce à plutôt l’air de pas trop mal se porter en terme de « reproduits » sortis de l’usine... Si bien que je ne vois pas comment nous pourrions arriver à cette extinction par cette voie (simple équation, monsieur Scipion !).

Bref, Monsieur Scipion, tous les Grecs et tous les Brésiliens ne sont pas pédés, je vous (r ?)assure ! Et tout individu a son importance sociale, simplement parce que c’est un individu. Même vous, Monsieur Scipion, ainsi que vos petits amis aux idées brunâtres, vous me faites sans cesse prendre conscience que le combat reste franchement à mener.

Excusez mon français sûrement un peu approximatif, Monsieur Scipion. Et arrêtez de regardez aussi chez le voisin et/ou chez la voisine pour savoir comment il vit. C’est certainement ceci qui n’est pas moral ! Sincèrement, Cedric

P.S. : quant à l’homoparentalité associée au degré de tristesse des enfants vivant au sein d’une cellule homosexuelle, dites moi si je me trompe Monsieur Scipion (ainsi que la personne qui ne laisse pas de nom), mais je crois avoir depuis longtemps compris qu’ils sont tout aussi normaux que vous (hétéro) et que moi (hétéro aussi)... Et ils ne sont pas devenus des « animaux lubriques », comme vous vous devez dire ! Ils ne sont pas des « détraqués sexuels », non plus ! Et ils réussissent comme ils doivent réussir, comme vous et moi, donc.



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