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Rage 15 novembre 2007 14:34
Rage

Bonjour,

A force de lire des articles sur les fonctionnaires, je crois que je vais en pondre un.

En l’occurence, la question du concours est une fausse cible. Car actuellement c’est la moins pire des solutions.

Reprenons à zéro : La fonction publique pourrait parfaitement n’avoir aucun fonctionnaire et uniquement des agents sous contrat. Cela existe déjà pour partie - les DGA et DGS sont des emplois fonctionnels, donc contractuels- et les CDD de droit public/vacataires.

Le problème - et ces personnes pourront le dire - c’est qu’un contractuel dans la Fonction publique dépend des bonnes grâces d’ELUS et non de directeurs : la nuance est forte et elle change tout : un employé du privé assure son CDI sur résultats. Un agent public n’a pour beaucoup de cas, pas de jugement sur résultats : il est donc exposé à l’arbitraire, au clientèlisme, au copinage.

Si les fonctionnaires n’existaient pas, la fonction publique serait un repère à refoulés du suffrage universel et autres copains de campagne (cela existe déjà dans les associations multiples et variés).

Chaque changement de majorité serait l’occasion de virer tout le monde et recommencer dans l’autre sens.

Le statut « protège » mais il assure aussi la « continuité de service ». Il casse le « tout politique » qui nous mine tant. Pour autant il ne doit plus être gérer de manière statique.

Ce statut, rigide, n’a certes pas évolué, mais pire encore, les RH l’ont rigidifié par des interprétations réductrices des lois le régissant. Ainsi, on n’a jamais voulu changer le système de « promotion automatique par avancement de grade » (l’effet cliquet). On a jamais homogénéisé le système entre petites et grandes collecitivés, régime de bases et primes etc..

La défaillance des RH s’est complété par le muselement technique des directions par le politique, particulièrement sur l’aspect « politique RH recrutement ». Certaines collectivités recrutent pour des postes sans contenu. D’autres exploitent des CDD à foison pour limiter leurs dépenses.

Il n’y a aucune règle de gestion sur « l’efficacité » et encore moins la « gestion de compétence ».

Un chef nul, promu au grade et à la nullité - et il y en a à foison- ne sera jamais retrogradé par « peur » de faire scandale et de devoir affronter quelconque vague. Alors on laisse faire, on déplace le problème, on attend ou on reporte la charge sur les catégories C ou les vacataires...

Les agents efficaces ? Il y en a. Mais quand les gens ont le niveau, soit ils se tirent, soit ils doivent faire des pieds et des mains pour trouver une collectivité/service au niveau.

Pour le concours, on pourrait s’en passer et avoir des recrutements sur compétences. C’est vrai. Mais c’est mal connaître les RH, les politiques, les jeux de pouvoir... Les jeunes seraient condamnés aux tâches subalternes, les vieux grigous politisés à truster les hauts postes... Cela se passe déjà, mais là ce serait officialisé et amplifié à n’en plus pouvoir (et les contribuables paieraient encore plus les chaises dorées de certains).

Le concours, au delà de son contenu a une force : il met à un moment donné de la vie tout le monde face à le même copie (l’écrit) et au même jury (l’oral). Là, il n’y a plus de filets politiques ou de copinage : il faut avoir un meilleur niveau que le voisin. Point.

Irrationnel ou pas, il faut bien à un moment définir une règle commune, sinon comment recruter des magistrats, des inspecteurs des impôts, des techniciens spécialisés ?

Le diplôme serait insuffisant. L’expérience professionnelle trop « courte » et disqualifiante pour ceux qui n’iraient pas dans les bonnes cases.

Alors, oui, on peut dire « superficiellement », les concours c’est de la merde (ce que ceux qui les ont ratés disent) et il faut tout supprimer. Mais cela ne changera pas la donne : trop de « fonctionnaires » dépendent de directions et décisions qui leur échappe, souvent pour produire des contre productions fantastiques.

Le principe de « responsabilité » et de marge de manoeuvre ne seraient toujours pas solutionnés. En plus un fonctionnaire reste coincé dans un « statut », il coûte moins cher qu’un Contractuel (sisi) et en plus il doit fermer sa gueule car il assure une mission de « service public ». Cela empêche aussi certaines fuites fâcheuses de données...

Recruter que des « fonctionnaires » ? Non, pas mieux. Il faut aussi avoir des gens qui viennent de l’extérieur. De là à les prendre pour des imbéciles (cf les accumulations de CDD et le statut des vacataires)...

Bilan des courses : Ce n’est pas le concours qu’il faut changer mais le CONTENU des missions des agents publics, fonctionnaires ou contractuels.

Quand je vois des « postes » sans contenu reconduits parce que votés en « enveloppe poste »... on délire. Quant à la qualité de travail, depuis des années on peut se poser la question : les élus et l’administration française n’a t’elle pas dérapée dans le bordel ingérable (cf champs de compétences peu clairs ?).



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