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Mjolnir 17 novembre 2007 21:48
Mjolnir

« Quel intérêt a la morale pour les humains ? Elle n’est je pense pas nécessaire à leur survie, les animaux, eux peuvent subsister sans morale, »

Si on agissait par intérêt, il n’y aurait plus de morale. Ceci dit, cela n’empêche pas la morale d’avoir une utilité comme tu le soulignes : une société où les gens s’entraident est plus apte à survivre qu’une société où les gens s’entretueraient. Il faut en fait distinguer l’intérêt personnel et l’intérêt général.

Le sacrifice, par exemple, est intéressant (j’ai eu cette réflexion en pensant aux soldats américains qui sont tués lors du débarquement) : le sacrifice n’a aucun intérêt pour celui qui se sacrifie (sauf quand on croit à une récompense post mortem). Il serait même contraire à son instinct de conservation en tant qu’individu mais il peut être nécessaire pour la survie du groupe, un intérêt plus large. Il existe sans doute un instinct de conservation pour soi et un instinct de conservation pour le groupe (qui peuvent être contradictoires).

Chez les animaux : il me semble que les dauphins s’entraîdent pour accoucher (pour couper le cordon ombilicale), je ne sais pas si on peut considérer cela comme un acte « morale » mais là encore, c’est un réflexe nécessaire pour la survie du groupe. On a aussi observé des singes qui ont aidé des oisillons tombés au sol à reprendre l’air. Il n’y avait aucun intéret pour le singe de le faire !

« Et on trouve deux principales raisons à l’existence des religions : l’admiration, l’étonnement, face à la nature et le besoin de comprendre ce que les hommes ne maîtrisent pas. »

Je ne parlerais pas de religion qui est un système organisé mais plutôt de mysticisme. Comme tu l’as dit, les premiers hommes ont sans doute imaginé des explications sur les phénomènes naturelles, imaginé ce qu’il y a après la mort, etc. Les croyances deviennent certitudes (pour quelle raison ??) qui se développent avec des superstitions et avec le développement des rites (funéraires d’abord), et deviennent enfin des dogmes.

« La deuxième hypothèse c’est que les religions serviraient à discipliner les humains, leur inculquer un sens du bien, du mal (on en revient à la morale) et des traditions, qu’il faut respecter si l’on ne veut pas s’attirer les foudres du ciel. »

Je pense que c’est plus qu’une hypothèse, c’est même un fait. smiley Il faudrait rechercher les origines du premier « code de loi » de l’Histoire et voir s’il y a des rapports ou non avec le mysticisme.

« De l’autre, l’anthropologie et la sociologie font de la religion un produit de la société, ou, inversement, font de la société un produit de la religion. »

Il y a sans doute les deux, l’un développant l’autre en cycle.

« La morale finalement nous est peut-être nécessaire psychologiquement et socialement, c’est peut-être le moyen de nous persuader de notre nécessité, de notre utilité dans ce monde, faire le bien nous permet peut-être de justifier notre existence, face à l’ignorance de ce qu’il y a après la mort on veut donner une raison à notre existence. Et grâce à notre raison nous avons créé la morale comme base des règles qui régissent nos sociétés. »

Je ne comprends pas car je ne vois pas le rapport entre la morale et notre utilité dans le monde.

Je ne pense pas que « faire le bien » justifie en quoi que ce soit notre existence (là, on reconnait le non croyant qui parle). Le principal problème de la morale consiste d’abord à définir ce qu’est le « bien ». Comme dit le proverbe, « le chemin qui mène en enfer est parsemé de bonnes intentions » (ou quelque chose comme ça).

Personnellement, je trouve ton discours sur la morale étonnant pour une croyante, je m’attendais plutôt à dieu comme source de la morale, tu as raisonné comme une non croyante (cependant, je ne doute pas de ta foi, tu as bien fait la part des choses smiley )



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