Je viens de lire l’article « une population accro au sexe malgré les apparences » de sieur Kirosho et j’en suis choquée.
Je suis burundaise d’une cinquantaine d’années ; j’ai exercé le métier de commerce de boissons dans ma vie ; j’ai une maitrise en sciences physiques et je vis aux Etats unis d’Amérique.
On peut à la limite essayer de comprendre quelque chose chez Kirosho à travers cet article : il n’est pas burundais ; car, le burundais ne pense pas au sexe quand il entend ou prononce le juron « ndakenda mama » ; peut - être Kirosho a-t-il fait une traduction littérale du juron en tant qu’étranger par méconnaissance insuffisante de la langue Kirundi.
En tant que femme burundaise, je me suis sentie blessée et injuriée et je le suis toujours ; Monsieur Kirosho ne s’est pas donnée la peine d’étayer ses dires par une preuve quelconque. En lisant cet article, on peut conclure que toutes les femmes burundaises, qui ont vendu et/ou qui vendent des boissons, sont « discrètement prostituées ». Quelle injure pour le femme burundaise qui se bat sans relache tous les jours pour nourrir la famille avec dévouement et abnégation !!! comprenez moi, je ne suis pas entrain de nier qu’il n’y ait pas l’une ou l’autre burundaise qui ait adopté ce comportement que décrit Kirosho, comme il y en a partout dans le monde.
Mais de grâce, elles sont de loin plus nombreuses celles qui exercent ce métier avec un comportement exemplaire.
D’accord que nous sommes au temps de mondialisation « économique », mais de là à globaliser les comportements humains, j’estime qu’il y a beaucoup de pas franchi vers l’abus.
Après avoir lu cet article, je me suis intéressée au site agoravox car il se fait que malheureusement, c’était la première fois que je le consultais ; surprise fut la mienne de constater que ce site a une très bonne ligne éditorialiste qui s’inscrit en faux contre la globalisation, que les articles écrits par les « rédacteurs » sont vérifiés par un « comité de rédaction » ; je me demande si vraiment ce comité a eu suffisamment de temps pour vérifier le contenu de cet article.
Il est vrai que le Burundi est rongé par plusieurs maux ( pauvreté économique, jeunesse démocratique, instabilité politique,...) ; faut-il en rajouter avec une diabolisation de toute la gent féminine ?
Je me suis posée plus d’une questions après avoir lu cet article :
- Quel est l’objectif réel de Monsieur Kirosho ?
- Qu’attend la Ministre Burundaise en charge des questions des femmes pour dénoncer ce genre d’insultes ?
- Quel est l’objectif du site en acceptant de publier un tel article ?
- Monsieur Kirosho peut -il donner les preuves de ce qu’il affirme ?
J’espère que les burundaises auront droit aux excuses de la part de Monsieur Kirosho, ainsi qu’au rectificatif.
Les femmes burundaises sont en droit de porter plainte
Agathe Nkengurutse
N.B. Je vous demande de publier ce commentaire,et je ne vous demande pas de cacher mon nom
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