L’ère de l’art a été remplacée par l’ère industrielle. L’art est mort et il n’y a pas de marche arrière possible. Tant qu’il n’est pas pratiqué dans la vie courante il devient une langue morte, comme le latin.
Jusqu’à l’ère industrielle, l’art était une activité économique trés importante dans la société. Tout le monde en faisait, de la paysanne bretonne qui faisait sa dentelle avec goût jusqu’aux artistes renommés qui avaient la reconnaissance des riches et des puissants. Pendant des siècles, Moscou a vécu principalement de la fabrication artisanale d’objets d’art en argent repoussé.
On ne peut pas parler de démocratisation de l’art car au contraire il s’est agi d’une concentration de la production artistique dans des cercles de plus en plus restreints. L’auteur parle trés justement de l’otium. Il est vrai que dans les familles aisées, jusqu’à la première guerre mondiale, les enfants étaient éduqués dans l’art du théatre, du dessin et de la musique. Les plus pauvres recevaient cette culture à l’école. Au sommet de l’échelle sociale Marie-Antoinette avait son petit théâtre à elle. Imaginez-vous Sarkozy invitant les notables européens à regarder à l’Elysée une pièce jouée par Carla Bruni ?
L’industrialisation oblige la société à supporter des contraintes économiques qui poussent à la baisse des coûts et à l’optimisation permanente des moyens de production. Les premières machines avaient des roues aux barreaux sculptés. Assez vite on est passé aux placages en fonte ou en tôle de décorations du style art-déco, comme lors de la création des stations de métro à Paris. Puis toute décoration a disparu, le fer plat et les plaques de verre rectangulaires devenant la règle partout. Ainsi, quoi qu’on en dise, la pyramide du Louvre construite comme n’importe qu’elle verrière de hangar industriel est intéressante sur le plan de la prouesse technique et de sa fonctionalité mais ne peut pas être qualifiée d’oeuvre d’art.
Les moeurs ont changé, l’art n’attire plus les foules et c’est dommage. Malgré la quantité de gens qui pourraient se les payer, les services de table des cristalleries de Baccarat ne se vendent plus et elles ont dû licencier une partie du personnel. Il n’y a pas si longtemps on les trouvait sur la table su Shah d’Iran.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération