• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Signaler un abus

ronchonaire 27 août 2008 13:01

Tant que le Kosovo n’était pas indépendant, le territoire était sous administration de l’ONU en vertu de la résolution 1244 ; c’est bien tout le problème : le Kosovo n’était plus vraiment serbe (pas de papiers d’identité ni d’état civil serbe ; eau, électricité et téléphone non-fournis par la Serbie...sauf dans les enclaves serbes) mais n’était pas non plus non-serbe. L’erreur a été faite dès le début en plaçant ce territoire sous administration internationale ; elle aurait pu être évitée si l’on se souvient que le même système avait été employé au Timor-Oriental quelques années auparavant, avec les mêmes conséquences désastreuses. Cela devrait d’ailleurs faire réfléchir ceux qui pensent que placer Jérusalem sous administration internationale résoudrait pas mal de problèmes.

Pour le reste, il est difficile de nier que l’OTAN n’a pas été exemplaire en 1999 ; de nombreux bombardements effectués en Serbie ne se justifiaient pas du tout dans le cadre strict d’une défense du Kosovo. L’OTAN avait clairement d’autres objectifs en tête à l’époque, à commencer par affaiblir Milosevic.

Selon toute vraisemblance, il semble effectivement que l’armée russe ait empêché un bain de sang en Ossétie du Sud ; raison de plus pour ne pas en déclencher un en s’installant inutilement en territoire géorgien. Il est d’ailleurs dommage, pour la crédibilité de l’ONU notamment, que l’agression initiale géorgienne n’ait pas fait l’objet de réactions, voire de sanctions, de la part du Conseil de sécurité. Il faudra d’ailleurs reconnaître aussi cela aux russes : ils ont définitivement fait la preuve que l’ONU, sous sa forme actuelle, ne sert à rien et devrait être repensée très profondément.

Enfin, l’argument du "deux poids, deux mesures" est quant à lui l’archétype de la mauvaise foi ; les russes peuvent, à juste titre, l’envoyer à la face des occidentaux. Mais les occidentaux pourraient très bien, et de manière toute aussi justifiée, le renvoyer à la face des russes concernant la Tchétchénie ou l’Ingouchie. Poussons même la mauvaise foi un peu plus loin : pourquoi ne pas donner son indépendance à l’Ossétie du Nord ? Tant qu’à y être, autant en profiter pour réunifier l’Ossétie, non ?



Palmarès