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pigripi 22 juillet 2009 20:34
pigripi Grippe A (H1N1) : vaccin, antiviraux, risque de mutation...

17 juillet 2009 — L’actuelle pandémie de grippe A (H1N1) montre des signes de ralentissement. Malgré tout, les autorités mondiales de santé publique se mobilisent en vue d’une possible recrudescence qui pourrait survenir l’automne prochain.

On ne peut savoir si le virus frappera avec virulence ou si ses effets seront relativement bénins comme ils l’ont généralement été jusqu’à présent. Néanmoins, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) presse les autorités de tous les pays de mobiliser toutes les ressources nécessaires afin de pouvoir faire face à la prochaine saison grippale. Au cas où…

Au Canada et en France

Le 15 juillet, on signalait au Canada 9 717 cas confirmés en laboratoire du virus pandémique A (H1N1), dont 2 259 au Québec. À ce jour, 894 cas ont nécessité une hospitalisation (488 au Québec) et 39 décès ont été signalés (17 au Québec). En France, à la même date, on dénombrait 481 cas confirmés, dont 6 ayant nécessité une hospitalisation. Aucun décès n’a été rapporté.

Éric Frost, chercheur en microbiologie et en infectiologie à l’Université de Sherbrooke, se fait rassurant, mais il insiste sur la nécessité de demeurer vigilant. « Normalement, la grippe saisonnière ordinaire est mortelle dans environ 1 cas sur 1 000. Avec cette présente pandémie, le taux de mortalité observé est d’environ 6 sur 1 000 cas d’infection répertoriés. C’est tout de même significatif », dit-il.

Le microbiologiste précise que, jusqu’à présent, « on a observé peu de variations génétiques de cette souche du virus », mais il s’inquiète du fait que la pandémie soit encore présente à cette période de l’année. « C’est inhabituel de voir autant de cas de grippe en cette saison. Plus il y a de cas d’infection, plus il y a de risques de mutation. C’est dans de telles conditions que peut apparaître une forme plus virulente. »

Le chercheur fait également remarquer que, parmi les décès attribués à la souche 2009 du virus A (H1N1), on trouve une proportion inhabituelle de jeunes adultes et des cas de complications pulmonaires. Cette souche ne se limite pas à infecter les voies respiratoires supérieures : elle tend à envahir les poumons, ce qui augmente les risques de pneumonie.

Le vaccin

Le gouvernement canadien a conclu une entente avec la société pharmaceutique GlaxoSmithKline Canada pour produire suffisamment de doses d’un vaccin qui serait proposé à partir de novembre 2009.

L’Institut national de santé publique du Québec a déjà mis en branle le Plan québécois de lutte à une pandémie d’influenza. Si besoin est, toute la population se verra offrir le vaccin contre la grippe A (H1N1), en deux étapes de vaccination. Au Québec, on évalue que 11 à 14 millions de doses (de 75 % à 90 % de la population) seront prescrites. Le vaccin sera offert dans des centres de vaccination de masse qui estiment pouvoir vacciner jusqu’à 320 personnes à l’heure, soit 2 500 personnes par plage de 8 heures.

Le vaccin sera d’abord injecté aux travailleurs de la santé appelés à côtoyer les personnes infectées. Ensuite, le Plan prévoie que le vaccin sera en priorité inoculé aux catégories suivantes de la population : les femmes enceintes ; les enfants de plus de 6 mois atteints d’une affection chronique grave ; les personnes en bonne santé âgées de 15 à 49 ans ; les enfants en bonne santé ; les adultes en bonne santé âgés de 50 à 64 ans et les adultes en bonne santé âgés de 65 ans et plus.

Les femmes enceintes ne courent pas plus de risque que d’autres personnes d’attraper cette grippe. Cependant, si elles la contractaient, des complications pourraient se manifester, comme une pneumonie ou une détresse respiratoire grave, ce qui mettrait en danger leur santé et celle de leur bébé.

Et les antiviraux ?

En attendant le vaccin, on pourrait être tenté d’utiliser des antiviraux que certains pays ont stockés en prévision d’une pandémie de grippe. Il en existe deux : l’oseltamivir (Tamiflu®) et le zanamivir (Relenza®). S’ils peuvent atténuer les symptômes de la grippe et peut-être contribuer à prévenir l’infection, Éric Frost fait cependant remarquer qu’on a déjà trouvé des cas de la souche 2009 du virus H1N1 résistants au Tamiflu®. « Je recommande vivement aux médecins de s’abstenir de prescrire ces antiviraux à titre préventif et de les réserver au traitement des cas critiques, afin d’éviter l’apparition d’une résistance généralisée du virus à ces médicaments. »

Si une crise survenait

Si la virulence du virus l’exigeait, la population serait invitée à demeurer à domicile, selon le plan des autorités publiques1. Des guides d’autosoins, qui sont déjà prêts, seraient mis à la disposition du public.

Il est prévu que les personnes identifiées comme étant vulnérables, en raison soit de leur condition physique, soit de leur degré d’isolement, puissent s’inscrire à un service de maintien à domicile.

Dans un contexte de rareté de personnel, le plan prévoit du personnel supplémentaire dans les établissements du réseau public ainsi que dans les cliniques privées. D’autres ressources seraient aussi mises à contribution pour la vaccination de masse. De plus, chaque établissement du réseau de la santé devra dresser une liste des employés qui voudront apporter leur soutien au personnel déjà en place.



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