• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Signaler un abus

Spartakus FreeMann 22 janvier 2010 12:45
Spartakus FreeMann

La vision qu’Hérodote a de notre territoire est réductrice et superficielle. Il ne voit que deux peuples, les Kinèsioi à l’ouest, les Celtes à l’est. L’expression « ville de Pyréné » est litigieuse. Au lieu de « ville de Pyréné », il faut lire « monts Rhippées », comme l’a écrit Pindare, autrement dit « près des Alpes et du Jura ».

 Quelles sont vos sources ? Pourriez-vous nous citer les références exactes des textes, le mieux serait sans doute une étude de l’original grec… Et vous oubliez à nouveau Pierre Vidal-Naquet, « Hérodote et l’Atlantide entre les Grecs et les Juifs. Réflexion sur l’historiographie du siècle des Lumières » (Quaderni di storia, 8, 1982, 16, p. 7). En outre, Hérodote écrit simplement : « La montagne a donné son nom aux habitants du pays : on les appelle les Atlantes » (Enquêtes IV, traduction A. Barguet).

 

Ce texte d’Hérodote ne dit pas que les Celtes étaient les habitants d’un pays qui s’étendait des Pyrénées aux sources du Danube, comme les historiens le pensent. Il nous dit seulement qu’ils étaient les habitants d’une cité (Nuerax/Bibracte/Mont-Saint-Vincent)

—> Non, il nous dit qu’ils étaient les habitants d’une montagne. Et à nouveau le passage entre parenthèse est de votre main, non de cette d’Hérodote comme vous voudriez le faire penser.

 qui se trouvait sur un itinéraire qui menait aux sources du Danube. Ce texte nous apprend, en outre, qu’à l’ouest de Bibracte, se trouvait une autre cité dont les habitants ne se disaient pas Celtes. Cette autre cité, ce ne peut être que Gergovie. Enfin, Ephore, au IVème siècle av. J.C., considère ces Celtes comme l’une des quatre plus puissantes peuplades du monde barbare. Comment peut-on encore affirmer, après un tel témoignage, que les Gaulois ne connaissaient pas l’usage du mortier de chaux ?

 

Denys D’Halicarnasse (Ier siècle av. J.C.) écrit qu’Héraclès, au cours de sa course errante, se serait uni à l’atlantide Astéropè. Deux fils seraient nés de cette union, Ibéros (les Ibères d’Espagne) et Keltos (les Celtes de la Gaule).

—> Vous expliquez un texte du IVe siècle av. JC par un texte postérieur de 3 siècles ? En outre, il s’agit là d’un récit mythologique.

 

Quelle est la population qui se cache sous le nom de l’atlantide Astéropè ? S’il s’agit de la population arverne, il faudrait comprendre qu’après avoir fondé Nuerax/Bibracte/Mont-Saint-Vincent, les Phéniciens auraient fondé Gergovie, ville des Atlantes, donnant ainsi naissance au deuxième grand peuple celte. Mais il pourrait également s’agir de la fondation de Bibracte, ce qui irait dans le sens du texte de Diodore de Sicile évoquant la fondation d’Alésia/Bibracte par Héraclès.

—> Montrez-nous où vous lisez que Diodore de Sicile parle de la fondation de Bibracte par les phéniciens ?

 

Atlas supportant la voute du ciel, de l’Afrique à l’Europe ; Hercule le remplaçant durant un temps, le temps pour Atlas d’aller chercher les pommes d’or qui se trouvait dans son jardin des Hespérides cultivé par les nymphes du couchant, tout cela nous conduit aux cités mythiques et merveilleuses de Bibracte et de Gergovie, là où je les situe...

—> Pardon ? Mais ce sont là les rêveries d’un promeneur et non les faits historiques.

 

Cet engloutissement est-il plausible dans la réalité des faits ? Evidemment non ! Et j’irais même jusqu’à dire que Platon lui-même savait très bien qu’il ne l’était pas.

—> Mais bien sûr puisque si l’on suit la thèse de l’excellent et regretté Vidal-Naquet, le récit du Critias et du Timée ne sont que des allégories politiques. Une manière qu’a Platon de clouer au pilori ses contemporains, de souligner la déchéance de l’Athène qu’il associe, dans son récit, à l’Atlantide. Avez-vous oublié ces mots de Platon lui-même concernant son Atlantide ? « Les citoyens et la cité qu’hier vous nous avez représentés comme une fiction, nous les transposerons maintenant dans l’ordre du réel. […] »

 



Palmarès