@ Cher Docdory
Comment de pas souscrire à vos observations ?
Je partage votre point de vue sur le débat qui a suivi. J’avais dans un premier temps évoqué le problème. Mais mon article était déjà très long. J’ai préféré supprimer ces développements.
Pourquoi, en effet, la parole n’a-t-elle pas été donnée aux responsables de l’expérience ? Que venaient faire ces gens sans compétence avérée ? Ma réponse est que ces gens, « ont la carte » auprès des médias, comme disait Philippe Noiret avec Jean-Pierre Marielle...
Pour ce qui touche à l’éducation, j’ai une idée un peu différente. Les expériences de Milgram éclairent « la relation d’information ». Elles ont inspiré mes ouvrages depuis 20 ans. « Le leurre d’appel autoritarien » est, en effet, omniprésent dans « la relation d’information » : star, médias, institution, religions, etc.. C’est donc, selon moi, dans le cadre de l’apprentissage d’ « une théorie expérimentale de l’information » que devrait s’inscrire cette réflexion sur la soumission à l’autorité.
La méthode d’investigation suivie par Milgram (et reprise par J.-L. Beauvois) pour obtenir une information extorquée, à l’insu et contre le gré des questionneurs, est déjà en elle-même une méthode intéressante pour réfléchir à la fiabilité de l’information. Inutile, en effet, de demander à quelqu’un comment il réagirait à un ordre malveillant : nul ne peut l’imaginer sans être soi-même mis en situation. Donc l’information donnée, livrée volontairement par questionnaire genre sondages, n’aurait pas été fiable. Milgram ne pouvait agir autrement, comme Asch d’ailleurs dans ses expériences sur la pression du groupe exercée sur l’individu.
Savez-vous que Milgram avait demandé à des psychiatres quelle serait la réaction des sujets chargés d’administrer les choc électriques : la plupart avaient estimé qu’ils ne dépasseraient pas... 150 volts. Or 63 % des sujets sont allés jusqu’à 450 volts !
Je verrais très bien le cours de Français s’organiser de la 6ème à la Terminale autour de cet apprentissage de l’information. Vu la complexité du problème, 7 ans ne sont pas de trop.
La littérature apporterait la puissance de son éclairage : Montaigne, La Boétie, Pascal, Descartes, La Fontaine, Fontenelle, Molière, Racine, Beaumarchais, etc... Tous ont réfléchi sur l’information, même si le mot n’était pas à la mode. Ils rejoindraient Milgram, Asch, Watzlawick, Bateson, etc. pour une compréhension approfondie de « la relation d’information ».
Quand commence-t-on, cher Docdory ? Paul Villach
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