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JJ il muratore 7 juillet 2010 10:01
JJ il muratore

aux auteurs : la vertu de votre article est d’ouvrir une réflexion entre deux termes contradictoires : précaution et/ou risque, et d’attirer l’attention sur le rapport que chacun entretien avec l’un et l’autre. Ce rapport que nous entretenons doit être mis en perspective avec notre histoire et notre culture. Je m’explique : depuis sa ’sortie de l’Eden’ l’espèce humaine a toujours recherché à contrôler l’incertitude. Depuis la nuit des temps Rites magiques, Sacrifices aux Dieux, questions aux Devins, à la Pyhtie, Chamanisme... soutenaient l’homme face aux aléas de l’existence.
Peu à peu l’expérience fondée sur l’observation a constitué un corpus de savoirs de type empirique, puis de type critique (Galiléo). Enfin la Raison prit le pas sur le Religieux et ce fut le début d’une aventure, en Occident, dont le Scientifique a été le héros.
Avec la Science et ses extraordinaires succés (Pasteur) le contröle de l’incertitude devint une composante dominante de notre civilisation : notre rapport à la précaution est telle que le moindre risque est devenu insupportable.
Cette volonté de contröler et de supprimer l’incertitude dans tous les domaines de l’existence a conduit notre civilisation à produire toujours plus de technologies, de dispositifs sociaux-politiques (Assurances, Etat Providence...) pour maîtriser la vie avec succés.
Le paradoxe de ce succés est qu’à vouloir être tout puissant l’homme occidental est en train de devenir impuissant !
Faible psychiquement face aux difficultés de la vie. Alors même que nos conditions de vie et de travail n’ont jamais été aussi bonnes comparées à celles qu’ont connu nos ancêtres ou que connaissent aujourd’hui, hors d’Europe, cinq milliards d’hommes et de femmes, nous sommes subjectivement convaincus que notre vie est dure, que nos conditions d’existences sont injustes, que rien ne va comme ça devrait aller...(bien évidemment ce ’devrait’ n’est rien d’autre qu’une projection de l’idéologie du Contrôle de l’Incertitude.
Mais ce vécu est le symptome d’une perte de sens.
Faible également face aux conséquences sur la Nature que notre développement - fondé et motivé par cette volonté de contrôler l’incertitude- produit d’une façon catastrophique et qui nous dépasse : le retour de bâton c’est que nous risquons de ne plus rien contrôler (Exxon Valdez, Tchernobyl, BP, dérèglements climatiques, endettements souverains, folies mythomaniaques de la Finance...)
Ainsi un énorme progrès historique : l’avènement de la Raison, dont personne ne peut nier les extraordinaires succès scientifiques et technologiques, ni les prodigieuses avancées politiques et sociales qu’il a permis, nous amène à constater qu’en deux siècles à peine il a trouvé ses limites. Celles-ci résident dans sa dominance, dans son aspect systématique dont la production non seulement pollue la nature mais pollue également les esprits. Une « Critique de la Raison Pure » devient nécéssaire. 

 



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