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Bovinus 15 avril 2011 16:34
Bovinus

Pas le risque, le temps ! En le moins de mots possibles : le communisme est une doctrine contre nature qui postule l’existence d’un homme utopique.

Et pourtant, le communisme est peut-être l’idéologie moderne la plus proche d’une autre « idéologie » qui compte plus d’adeptes que toute autre dans le monde aujourd’hui, dont elle est directement inspirée : le christianisme. Oui, vous avez raison, faire le pari de l’humanité de l’homme est peut-être « contre nature », dans le sens où d’autres ont choisi de faire le pari de l’inhumanité, avec le succès que l’on sait. Comme le disait Bernanos, « Il y aura toujours plus à gagner sur les vices de l’homme que sur ses vertus ».

Je ne m’appuierai que sur ce que je connais le mieux - à savoir, le communisme soviétique - pour vous livrer ce simple bilan : un peuple illettré à 90% en 1917, qui construit en peu de temps un État totalement industrialisé, qui remporte quasiment seul la plus terrible des guerres que l’humanité ait jamais connue, celle contre l’Allemagne nazie, qui reconstruit tout sans la moindre aide chez soi mais également en Europe de l’Est, qui tient tête à tout l’Occident et qui, pour finir, envoie le premier homme dans l’espace, moi ça me paraît être de l’ordre de la science-fiction. J’ignore quelle est la part exacte et réelle du communisme là-dedans (car, remettons les choses à leur place, le régime soviétique n’était dans les faits que d’inspiration communiste - il était simplement oligarchique et socialiste), mais si elle fût, ne serait-ce qu’une sorte de phare perdu au loin, guidant les hommes, cette idéologie mérite le plus grand respect.

Certes, il y eut les délires mégalomanes et paranoïaques de Staline. Vous ne me croirez pas, mais objectivement, Staline n’avait rien d’un communiste. Il n’était rien d’autre qu’un vulgaire autocrate exceptionnellement brutal et sanguinaire, ayant usurpé le pouvoir à son seul profit et n’hésitant jamais à dévoyer l’idéologie du régime selon son bon vouloir, s’en servant comme d’une caution quand cela lui convenait, ou la contournant pour « raisons d’État » quand elle lui était incommode. Il fut désavoué par ses prédécesseurs (Lénine et Trotsky, qu’il fit d’ailleurs assassiner) ainsi que par ses successeurs (Khrouchtchev et tous ceux qui ont suivi). Beaucoup de ses décisions ont été totalement irrationnelles et contre-productives (purge de l’Armée Rouge, collectivisation des terres, terreur et répression aveugle, gestion calamiteuse de la guerre contre l’Allemagne, etc, etc).

Ainsi que le dit Léo le Sage, dont je salue l’intervention ci-dessus, le chemin pour parvenir à une société plus juste, plus équitable et plus fraternelle, est le plus difficile et le plus périlleux qui soit, mais c’est aussi le seul choix réellement possible et raisonnable. Aussi longtemps qu’une minorité asservira la majorité, celle-ci sera condamnée à être renversée par celle-là, et nous serons contraints de faire du sur-place, à revivre éternellement les mêmes malheurs.



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