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Taïké Eilée 11 janvier 2007 17:20
Taïké Eilée

Propser Alfaric a l’honnêteté (comme je le rapporte) de dire que ce qu’il avance sur Jésus n’est jamais que ce qui lui apparaît comme étant le plus VRAISEMBLABLE. Il ne prétend pas révéler la vérité à laquelle chacun devrait se plier. Il a sa conviction, mais admet que les autres, pour de multiples raisons, ne la partagent pas et ne voient pas le vraisemblable au même endroit. Alors essayez de partager la même tolérance (et d’appliquer un peu mieux l’amour du prochain - christique - dont vous semblez vous réclamer). Aucune haine, ni certitude, chez Alfaric, ou chez moi d’ailleurs.

Alfaric a toujours gardé de très bonnes relations avec nombre d’éxégètes chrétiens qui ne partageaient pas ses vues. Il a toujours conservé de la bienveillance envers l’Eglise catholique, malgré le sort qu’elle lui a réservé (excommunication).

Sachez que nombre d’éxégètes chrétiens ont concédé le très peu d’informations qu’ils avaient sur Jésus : quelqu’un comme Charles Guignbert (pas du tout mythiste) a parlé du « désert de notre information » sur Jésus. Au terme de ses recherches, cet homme savant, qui ne va pas aussi loin qu’Alfaric, conclut :
- nous ne connaissons pas le vrai nom de « Jésus »
- nous ne savons pas où il est né
- nous ne connaissons pas sa date de naissance
- nous ne savons pas si son père s’appelait réellement Joseph, ni sa mère Marie
- nous ne pouvons nous représenter son enfance, qu’il qualifie de « néant absolu de l’information »...

- Sur les discours de Jésus : « il ne saurait subsister le moindre doute... Jésus ne les a jamais prononcés... Ils apparaissent comme l’oeuvre de la communauté primitive pour la plus large part, comme celle des rédacteurs évangéliques pour le reste. »
- rien n’indique qu’il ait eu « la moindre idée » de l’Eglise qui se réclame de lui
- Sa morale : « Les préceptes positifs qu’elle formule... n’ont aucune originalité. Ils appartiennent à la sagesse biblique, à la rabbinique, voire à celle des nations. »
- Sur ses derniers jours : « Trop nombreux sont les passages où l’on se demande : comment a-t-on pu savoir cela ? Trop fréquentes et trop graves sont les contradictions entre les trois synoptiques ». Alfaric commente : « L’influence de quelques Ecritures, par exemple celle du psaume XXII, est tellement évidente qu’on a pu se demander sérieusement si tout l’ensemble du récit n’était pas composé simplement au moyen de textes de l’Ancien Testament, en dehors de toute réalité. » Selon Guignebert, « cette opinion n’est pas à écarter avec dédain. »

Guignebert, je le rappelle, ne remettait pas en question l’existence de Jésus. Et pourtant, voyez tout ce qu’il a pu concéder ! Quand on voit que des gens sérieux, des spécialistes qui y ont dédié leur vie, dont Charles Guignebert n’est qu’un exemple, qui croient d’ailleurs le plus souvent en Jésus, concèdent de telles lacunes, ça justifierait que tous ceux qui connaissent sensiblement moins bien le sujet qu’eux ne se montrent pas plus dogmatiques qu’eux.

La tolérance et la connaissance progressent, en général, ensemble. Personne n’en veut à Jésus ! S’il a existé, j’en serai très heureux pour lui. J’essaie seulement de penser librement, le plus loin possible des préjugés, et les oeillères relevées ! Aucune certitude. Rien qu’une recherche, honnête et incertaine.



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