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eric 22 octobre 2011 06:16

Il me semble que la gauche à déjà disparue en tant qu’horizon intellectuel comme en témoigne cet article et ces commentaires.
1) Hollande était le plus à gauche des candidats : si on regarde de prêt les divergences entre eux, les Aubry et autres Montebourg proposaient des mesures purement symboliques, ou totalement irréalistes pour se positionner. Taxer les traders , 3000 personnes qui peuvent demain déménager à Londres ? C’est se faire plaisir pour pas cher et sans impact réel.
Hollande lui, c’est du lourd dans le contraignant : rétablissement de la carte scolaire imposée désormais au privé. Du lourd dans le fiscal : la réorganisation des impôts avec intégration de la CSG et prélèvement à la source, c’est la possibilité d’accroître la pression fiscale sur l’ensemble de la population en douceur. Et tout est à l’avenant.
Qui peut imaginer que Jospin, avec sa culture Trotskiste aurait confié l’appareil à un mou idéologique ?
Staline aussi avait toujours un positionnement centre droit et tous les autres se foutaient de son manque de charisme et de brio intellectuel...
Avec Hollande, la gauche, les gauches, ont certainement le candidat qu’elles méritent, mais elles ne semblent même plus capable de s’en apercevoir...

Maintenant Aubry a tout dit en une phrase. 55 à 60% d’intentions de vote à droite au premier tour, et alors qu’il n’y a pas encore vraiment de candidat centriste....et que le principal candidat de gauche est contraint de faire semblant d’être un modéré pour avoir un espoir de passer !

Gagner pour exister ! Pas exister pour gagner. Tout est dit. Mais gagner pour quoi faire ?

C’est cela la vraie question : un rejet franc, massif, historique des idées de gauche qui provoque comme seule et unique réaction, comment faire semblant de... pour gagner quand même et pas que devrions nous renouveler pour être a nouveau audible dans la société.
On le voit ici, toute la gauche à conscience qu’une victoire ne dépendra pas d’idées ou d’un projet mobilisateur mais d’un subtil concours de circonstance ou fialement, le contexte international,le score de Madame Le Pen les états d’âmes de certains centristes seront déterminant.

Avec cet aveu, Aubry admet la réalité de la gauche aujourd’hui : un lobby de gens émargeant à la dépense publique dont le seul projet est de persévérer dans l’être.

C’est pourquoi même une victoire de Hollande sera en définitive une défaite de la gauche, même si il est plus socialiste qu’il ne veut bien le laisser croire. On ne réforme pas en profondeur un pays quand on est sociologiquement minoritaire d’une part, et que l’on n’a pas de vrai projet hors augmenter les impôts et les dépenses d’autres part.

La seule différence avec 81 est qu’une partie de la gauche a apprit à compter. Elle ne fera plus dans les délire flamboyant couteux et rapidement voués à l’échec. Elle se concentrera sur la satisfaction des intérêts de classe de son électorat de base ( des crédits des postes pour les fonctionnaires statutaires, y compris si besoin est aux détriments des supplétifs de la fonction publique qui sont eux, un vivier de l’extrême gauche)

Un éventuel quinquennat Hollandiste ne sera pas comparable à quinquennat stalinien mais bien à une période de stagnation de type Brejnévienne.

Maintenant, il reste une campagne à faire et on peut compter sur la gauche de gauche pour contraindre Hollande à s’engager sur son destin financier ( financement associatifs, etc...) et idéologique ( centrale nucléaire) et il est trop ric rac pour ne pas répondre. Je ne le voit pas tenir 6 mois en promettant des choses contradictoires face à un candidat qui aura le double avantage d’être libre de sa cohérence intellectuelle et de son projet et d’être quand même un peu plus charismatique....sauf a refuser tout débat autant avec les uns qu’avec l’autre et par la même à se marginaliser.
D’un autre côté, notre pays est tellement conservateur qu’il n’est même pas gagné qu’une nouvelle défaite de la gauche réussise même à la faire enfin sortir de ses archaïsmes.



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