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Serpico 24 décembre 2011 18:44
Serpico

Officier d’Afrique non moins typi­que que Saint-Arnaud, ce colo­nel Pein, issu du rang qui resta vingt-trois ans en Algérie (de 1840 à 1863), et qui occupa les loi­sirs de sa retraite à com­po­ser un petit ouvrage sur l’Afrique. A la dif­fé­rence de Saint-Arnaud, ce fut sur­tout dans le Sud qu’il eut à opérer.

Voici com­ment il décrit la prise de Laghouat, à laquelle il assista (2 décem­bre 1852.) :

« Le car­nage fut affreux ; les habi­ta­tions, les tentes des étrangers dres­sées sur les places, les rues, les cours furent jon­chées de cada­vres. Une sta­tis­ti­que faite à tête repo­sée et d’après les meilleurs ren­sei­gne­ments, après la prise, cons­tate le chif­fre de 2 300 hommes, femmes ou enfants tués ; mais le chif­fre de bles­sés fut insi­gni­fiant, cela se conçoit. Les sol­dats, furieux d’être canar­dés par une lucarne, une porte entre­bâillée, un trou de la ter­rasse, se ruaient dans l’inté­rieur et y lar­daient impi­toya­ble­ment tout ce qui s’y trou­vait ; vous com­pre­nez que, dans le désor­dre, sou­vent dans l’ombre, ils ne s’attar­daient pas à établir de dis­tinc­tion d’âge ni de sexe : ils frap­paient par­tout et sans crier gare ! » ( Pein, Lettres fami­liè­res sur l’Algérie, 2e édit, p. 393)

C’est tel­le­ment l’habi­tude de mas­sa­crer femmes et enfants qu’une fois que le colo­nel Pein ne put le faire, il éprouva le besoin de s’en excu­ser dans une lettre :

« Les Ouled Saad avaient aban­donné femmes et enfants dans les buis­sons, j’aurais pu en faire un mas­sa­cre, mais nous n’étions pas assez nom­breux pour nous amuser aux baga­tel­les de la porte : il fal­lait garder une posi­tion avan­ta­geuse et décro­cher ceux qui tiraient sur nous. »

(Pein. Lettres fami­liè­res sur l’Algérie, 2e édit., p. 26.)



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