Et dans la recherche et les universités, ils nous préparent la loi Fioraso qui n’est que la suite de la politique de Sarkozy et Pécresse. Privatisation, et à la fois maintien de la politique de bureaucratisation. Il fallait le faire.
Voir nos articles :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/06/13/recherc he-publique-le-rapport-de-l-academie-des-sciences-ii.html
Recherche publique : le rapport de l’Académie des Sciences (II)
Le 13 juin 2013, Le Soleil écrit « La fermeture de la Radiotélévision publique déclenche une nouvelle crise politique en Grèce ». Nous commenterons dans un article ultérieur cette inquiétante décision du gouvernement grec, contre laquelle une pétition est en cours. Au même moment, le Sénat annonce le dépôt de plusieurs rapports et documents concernant le projet de loi relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche qui sera examiné dans une semaine. Précisément, le pire est à craindre de la loi proposée par Geneviève Fioraso en ce qui concerne l’avenir des services publics de la recherche et de l’enseignement supérieur. La question de la survie, dans un tel contexte, des grands organismes publics de recherche comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) se pose de manière particulièrement préoccupante. Or c’est dans une telle situation, que l’organigramme du CNRS fait apparaître une direction générale déléguée aux « ressources » sur un plan d’égalité avec une direction générale déléguée à la science. Peut-on valablement, dans un établissement public de recherche, placer au même niveau l’activité scientifique et celle liée au « management » et à l’administration ? Et peut-on raisonnablement qualifier de « ressources humaines » des personnels scientifiques dont les créations originales sont censées être un moteur décisif des véritables résultats d’établissements comme le CNRS ? Si le poids numérique croissant des administrations au CNRS et dans d’autres entités scientifiques a été souligné par le rapport de l’Académie des Sciences évoqué dans notre article « Recherche publique : le rapport de l’Académie des Sciences (I) », celle du rôle de la coupole de l’administration ne semble pas avoir fait l’objet d’un examen explicite. Pourtant, telle semble être la question la plus essentielle. D’autant plus que la montée des coupoles administratives dans la recherche publique s’ajoute à l’évolution progressive vers l’administration et le « management » d’un certain nombre de tâches théoriquement scientifiques (direction de laboratoire ou de programme, « chef de groupe », encadrement d’ingénieurs et techniciens...). En dépit de nombreux silences, force est de constater dans la réalité que la « managérisation » croissante des organismes de recherche et des universités reste à ce jour l’un des principaux problèmes de ces services publics. Il s’agit pourtant d’une évolution invariablement voulue par « nos décideurs » depuis des décennies. Le 13 juin également, Le Point rapporte « Émigration : l’Europe du Sud en pleine hémorragie des talents ». Mais en France même, la création originale et le travail productif sont-ils vraiment reconnus ? La triste réalité est que leur marginalisation contraste avec le statut des « gestionnaires ».
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/06/13/recherc he-publique-le-rapport-de-l-academie-des-sciences-ii.html
]
et pour rappel :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/09/30/recherc he-publique-le-rapport-de-l-academie-des-sciences-i.html
Recherche publique : le rapport de l’Académie des Sciences (I)
Le 30 septembre 2012, ArcInfo rapporte « Politiques de rigueur :
manifestations en Espagne et au Portugal », alors qu’en
France « La gauche de la gauche dénonce une « impasse » » d’après Le Figaro. Le Matin (Suisse) écrit à son tour « Les rues de Madrid et
Lisbonne en ébullition ». Se référant aux manifestations
prévues en France le 30 septembre, Le Progrès annonce « La gauche de la gauche monte au
front contre le traité budgétaire européen », mais souligne
que les dirigeants du Front de Gauche refusent de se présenter comme
des opposants à François Holande et se définissent comme les « ayant
droit de la victoire ». En clair, la « gauche de la gauche »
réclamerait « moins de rigueur ». Y a-t-il une opposition dans
l’avion ? On dirait que, tout compte fait, la politique de casse
sociale suit son cours sans trop de tensions au sein du monde
politique et de l’ensemble des milieux influents. Qui, dans ces
conditions, défend les organismes publics de recherche français, à
commencer par le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ? Un rapport récent de l’Académie des Sciences, intitulé « Remarques
et propositions sur les structures de la recherche publique en
France » et diffusé pendant la consultation des Assises de la
Recherche et de l’Enseignement Supérieur, estime que la recherche
française « souffre ». Le rapport de l’Académie désigne
parmi les « facteurs de dégradation » ce qui apparaît à
ses auteurs comme « l’augmentation inexorable dans les
établissements de recherche et les universités, de la masse
salariale par rapport à la dotation de l’État (rapport MS/DE) ».
Les académiciens signalent explicitement « l’évolution de ce
rapport MS/DE pour le CNRS », passé de 47% à 84% en l’espace
de cinq décennies (1960-2010). Rien de vraiment nouveau. Déjà il y a
trente ans, on entendait des chercheurs influents du CNRS proclamer
que « dans la période récente, on a trop embauché ». Mais
les embauches au CNRS sont-elles le véritable problème ? L’échec
historique de la « grande expansion coloniale » initiée et
claironnée sous Léon Gambetta et Jules Ferry aurait dû inciter les
décideurs français à renoncer à la politique d’exportation de
capitaux qui avait conduit à deux guerres mondiales et développer à
la place une politique d’investissements massifs dans la recherche
publique nationale. Tel n’a pas été vraiment le cas, et de moins en
moins au cours des quatre dernières décennies. L’Académie des
Sciences constate à juste titre la marginalisation croissante des
initiatives créatrices individuelles des chercheurs, les entraves au
« démarrage de projets originaux hors des sentiers battus »... Reste-t-il, cependant, à tirer toutes les conséquences de ce
constat. Y compris, en ce qui concerne le rétablissement des
carrières des chercheurs du CNRS et d’autres établissements ayant
subi des formes diverses de discriminations pour cette raison.
[la suite, sur le lienhttp://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/09/30/recherc he-publique-le-rapport-de-l-academie-des-sciences-i.html
]
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
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