Si le christianisme se caractérise par l’incarnation, l’Islam, lui, peut être défini comme une inverbation. Dieu s’est fait Verbe. Le Coran est la “pure parole de Dieu”, une dictée divine déposée dans le cœur de Mahomet (via l’ange Gabriel), et délivrée d’une façon absolument fidèle à l’humanité par le Prophète. Le centre de gravité de la religion n’est donc pas le même. Il n’est pas dans la vie d’un homme — Jésus —, que le fidèle doit s’efforcer d’imiter, mais dans le Texte, la parole divine, à laquelle le fidèle s’abandonne totalement. Or, cette parole est considérée comme éternelle et incréée, ce qui la soustrait en principe à toute analyse littéraire ou historique. Il est extrêmement difficile pour un musulman croyant d’admettre que la religion est chose privée et qu’elle ne devrait pas influencer l’administration de l’Etat.
Sous nos cieux, les Eglises ont finalement accepté de renoncer à la direction des affaires publiques, et la distinction entre confession religieuse et choix politique s’est consolidée dans tous les pays d’Europe. Pour l’islam, par contre, cette distinction n’est pas de mise. Dès le début de son histoire, pouvoir religieux et pouvoir politique ont été confondus, et pour beaucoup de croyants, il doit être toujours de même. L’islam accepte difficilement que le pouvoir de gouverner soit séparé de celui d’assurer l’orthodoxie des croyances. Il exige au moins des discriminations positives, et de préférence il veut s’arroger la totalité du pouvoir, au nom d’Allah, dont les commandements dans le Coran indiquent aux croyants la voie à suivre dans toutes les circonstances de l’existence.
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