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« le gouvernement israélien fasse passer son combat contre le Hamas avant les règles de justice. »

à l’auteur
Laissez Jaurès tranquille. La première « règle de justice », dans un état démocratique, c’est de protéger les femmes et les enfants, les populations civiles en général. Dès les premiers jours du conflit, alors que les nations civilisées reconnaissaient toutes un « droit » d’Israël à se défendre par tous les moyens appropriés, Reuven Rivlin qui venait d’être élu président, et un peu avant de prendre ses fonctions, avait fort judicieusement précisé que pour le gouvernement d’Israël il ne s’agissait pas du tout d’un « droit » mais plutôt d’un « devoir ».
Envoyer entre trois et quatre mille engins explosifs sur des populations civiles, je vois mal qu’on puisse justifier ça par une quelconque « règle de justice ». C’est un acte de guerre, et bombarder des populations civiles, c’est même considéré par les instances internationales comme un crime de guerre.
Une telle entreprise venant du Hamas n’avait rien pour surprendre : l’article 7 de la charte du Hamas s’appuie sur un Hadith (l’art de faire parler les morts !) qui prévoirait au nom d’Allah l’extermination de tous les Juifs jusqu’au dernier.
L’article 8 de la même charte considère que « la mort pour Allah » est le premier souhait des soudards du Hamas.
Vous devriez donc éviter de faire parler vous aussi les morts ou les absents. Je doute qu’Allah, s’il existait, voudrait qu’on massacrât les juifs, les chrétiens, les Yézidis ou ceux des musulmans qui sont d’une autre branche de l’islam.
Jaurès détestait l’antisémitisme. Il eût exécré l’antisionisme qui en est la forme la plus détestable.

Les antisémites se contentaient, à l’époque de Jaurès, de n’aimer pas les Juifs et de tenir bêtement pour négligeables les persécutions que, dans l’histoire, ils avaient subies, ou qu’il subissaient encore à l’est de l’Europe. Ils ne prévoyaient pas qu’un jour il y aurait la shoah. S’ils avaient pu imaginer cela, nul doute que la plupart auraient sans doute révisé leur point de vue.
L’antisioniste, lui, ne peut pas ignorer les six millions d’hommes exterminés par les nazis. Il ne peut pas ignorer que l’ayatollah Khomeini voulait « rayer Israël de la carte du temps ». Il ne peut pas ignorer que l’article 7 de la charte d’un Hamas armé par l’Iran se propose le même objectif. Il veut donc lui aussi la destruction d’Israël et il sait que sa propagande infecte (boycott, etc.) conduira nécessairement en Europe à des pogroms, tel celui, avorté, de Sarcelles. Il veut objectivement une extermination des Juifs en Israël mais aussi en France et où qu’ils soient.

Imaginer que Jaurès eût pu souscrire à un tel programme, c’est une insulte à la mémoire d’un type dont on peut contester les idées politiques mais qui aura laissé le souvenir d’un politicien intelligent, sincère, honnête, ami de l’humanité et désireux de son progrès.
Je n’aimerais pas du tout être à votre place après un tel article : j’aurais honte.