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@Zen
C’est facile de critiquer, mais après la mort d’Abdallah, sur toutes les chaînes d’information en continu, tout le monde paraissait consterné, même les journalistes. C’est bien la preuve que le roi Abdallah avait été un très bon roi.

C’est vrai qu’Abdallah a fait beaucoup pour les femmes. Il y a un hadith où le Prophète dit qu’en Enfer, il n’y a pratiquement que des femmes. Toutes mériteraient donc dès leur séjour sur terre, et même préventivement -j’ose le dire !-, le pire châtiment, c’est-à-dire la lapidation. Or, il existe des filles, en Arabie saoudite, qui parviennent à l’âge adulte. On en laisse vivre beaucoup. Beaucoup plus que ne l’exigerait peut-être un islam authentiquement rigoureux.

A la grande promenade de l’autre dimanche, derrière notre bon Hollande, il y avait une délégation de l’Arabie Saoudite bien reconnaissable à son antique manière de se couvrir la tête. Or, il s’agissait d’une manifestation en faveur de la plus extrême liberté d’expression. S’ils n’en avaient pas été de chauds partisans, auraient-il dépensé tant de kérozène pour venir jusqu’à Paris ?

Dans les jours suivants, on apprenait qu’un citoyen de ce beau pays avait été condamné à mille coups de fouet pour avoir parlé de l’islam à tort et à travers. On aurait pu le condamner à mort, parce que c’est au moins aussi grave que de regarder en cachette un match de foot à la télévision. Douze adolescents, récemment, ont été zigouillés à Mossoul par des gentils membres de l’EI pour avoir fait ça. Certes, ils l’avaient bien cherché, et je le reconnais volontiers. Eh bien, en Arabie saoudite, pour un crime beaucoup plus grave (dire du mal de l’islam) on vous condamne seulement à mille coups de fouet. C’est beaucoup, dira-t-on, et de fait, si c’était en une seule fois, on n’y survivrait pas, mais on y a quand même poussé la mansuétude jusqu’à différer la seconde partie du traitement à cause que le pauvre homme ayant déjà très mal supporté la première, son état, si on insistait trop, empêcherait peut-être qu’il puisse arriver vivant au millième coup.

Je garderai quant à moi un très bon souvenir du roi Abdallah. C’était, ne vous en déplaise, un très bon roi. Plein d’humanisme et de pétrole.