• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Signaler un abus

Voici un résumé de M. André Sillam  :
 :
.

Pourquoi un avion russe a-t-il été abattu par la chasse turque ?

Cet incident aérien grave serait-il lié à la présence Russe aux côtés de Damas ou au refus de la Turquie de composer avec la Russie ?

 

Mardi 24 novembre 2015, peu avant 10 h, des avions turcs F16 ont détruit un avion militaire russe Sukhoï 24, selon les chaînes d’information NTV et CNN-Türk, citant des sources militaires turques.

 

On ne connaît pas, précisément, les motivations Turques mais on peut penser que la destruction de cet avion Russe est un message envoyé par Ankara à Moscou, pour les raisons suivantes :

 

1. L’avion russe est tombé en Syrie, ce qui montre que s’il y a eu violation de l’espace aérien turc, elle devait être minime ; au demeurant, les Russes pourraient s’appuyer sur le lieu de la chute de l’appareil pour prouver, au contraire que ce sont les Turcs qui ont violé l’espace aérien Syrien ;

 

2. La chute de l’appareil Russe a été filmée et diffusée à la Télévision Turque, entre autres, en vue de médiatiser cet incident pour lui donner une importance nationale et internationale ;

 

3. Le fait que l’un des deux pilotes du Sukhoï abattu était aux mains des rebelles Syriens Turkmènes (selon i télé à 11 h 45, indique i télé) montre que l’avion était à la limite de la frontière Turque mais plutôt en Syrie (l’autre pilote a survécu également sans qu’on sache qui le détiendrait) ;

 

4. Les tirs ont été effectués par la Turquie par « tir direct, sans sommation » car ils ont décrété une zone d’exclusion aérienne (« No Fly Zone"), précise le Général Jean-Patrick Gaviard (ancien Chef des Opérations des Armées), sur i télé, le 24 novembre à 11 h ;

 

5. Les chasseurs F16 Turcs pouvaient faire comprendre aux pilotes du Sukhoï 24 Russe, par des signaux et « avertissements » internationaux, qu’il avait franchi la frontière Turcs puisque la Turquie sait bien que dans cette zone aérienne, les avions de ce type ne peuvent être des avions ennemis ;

 

6. Ces pilotes Turcs ont demandé, à dix reprises, à leur Etat-Major, s’il fallait abattre le Sukhoï Russe, selon Olivier Ravanello, spécialiste en polique internationale sur ’i télé à 11 h 45, mardi 24 novembre et qu’il s’agit donc d’un acte délibéré, selon i télé.

 

7. Les Turcs n’ont pas apprécié le débarquement de matériel Russe par la base de Tartous, sur la zone de Lattaquié, en septembre 2015 ;

 

8. Or, l’incident aérien s’est produit, mardi 24 novembre 2015, à proximité du port de Lattaquié (qui correspond à la Province du Hatay, à l’extrême Sud de la Turquie, sur le littoral de la Méditerranée) ;

 

9. Il s’agit d’un message à la Russie pour montrer à Vladimir Poutine qu’il faut compter avec la Turquie pour la guerre et pour l’avenir politique de la Syrie ;

 

10. Ankara veut faire comprendre qu’elle est chez elle au Proche-Orient et que la Russie serait un intrus ;

 

11. La Turquie veut, probablement, prendre sa revanche sur l’incident aérien, intervenu, il y a quelques années, au cours duquel un avion militaire Turc qui avait violé l’espace aérien Syrien avait été abattu par les Russes, à partir de missiles sol-air, installés en Syrie (les Syriens n’étant pas opérationnels sur ce type de matériel anti-aérien sophistiqué) ;

 

12. La Turquie peut prendre des risques avec la Russie car elle se sait protégée par son appartenance à l’OTAN et ses capacités de pression sur l’Europe, au moyen des migrants qui se trouvent sur son sol ;

 

13. Les Turcs ne veulent pas de la présence de Bachar El Assad à Damas, et, s’opposent donc à son allié Russe.

 

14. Les Turcs soutiennent l’Armée Syrienne Libre qui est bombardée par la Russie en octobre 2015.

 

15. Les Turcs veulent, éventuellement, empêcher la constitution d’une coalition ou d’une coordination contre Daech (en cours de finalisation, entre la France et la Russie), dont elle ne pourrait être qu’un membre comme un autre.



Palmarès