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Jordi Grau 7 septembre 2016 18:38
Jordi Grau

@epicure

Bien dit. Je voulais justement faire un commentaire dans ce sens. Il me semble que M. Dugué n’est pas tout à fait cohérent dans son article. D’un côté, il fait remonter à 1991 le début d’un déclin de l’occident, et de l’autre il vante les mérites de Juppé. Pourquoi y a-t-il là une incohérence (au moins apparente) ? Parce que 1991 est une étape dans l’essor d’un capitalisme débridé dont Juppé a été le fidèle serviteur.

La fin de l’Union soviétique a marqué la fin d’une époque où deux modèles de société étaient en concurrence. Pendant la guerre froide, et même avant (New Deal, Front Populaire), le capitalisme a été contraint de mettre de l’eau dans sa vin. Un mouvement ouvrier fort et une agitation pré-révolutionnaire pouvaient à l’époque faire peur aux dirigeants politiques et économiques - d’où des compromis sociaux-démocrates dans les pays du bloc occidental (impôt assez fortement redistributif, sécurité sociale, etc.) avec bien entendu des variantes suivant les États. Ce modèle s’est considérablement essoufflé à la fin des années 70, notamment à cause d’une redoutable contre-offensive néolibérale. La chute de l’Union soviétique n’a fait que renforcer cette tendance. Mais si on adopte cette grille de lecture historique (qui semblait être celle de B. Dugué au début de l’article), on ne voit pas très bien comment il est possible de faire la promotion de Juppé. Pour un partisan de Juppé, l’année 1991 n’a marqué aucun déclin. Elle est au contraire une étape dans la reconquête du pouvoir politique et économique par les tenants d’un capitalisme débridé. Rappelons à ce sujet que le grand mouvement social de 1995 a eu lieu sous le gouvernement de Juppé, et qu’il visait à empêcher une « réforme » (= régression) du régime des retraites.



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