Bonjour, François Vesin
Les questionnements sur l’usage du Mediator - dont le principe de base, le benfluorex, est un proche des amphétamines interdites - dans le traitement de la surcharge pondérale non seulement chez les diabétiques, mais également chez les personnes en état d’obésité remontent à la fin des années 90. La Suisse a d’ailleurs interdit le cousin du Mediator dès 1997. Et en 1999, le Dr Georges Chiche, médecin à Marseille, a tire la sonnette d’alarme sur les risques liés à la prise de ce médicament. Une initiative sans lendemain, le Dr Chiche ayant très vite fait profil bas à la suite de pressions concomitantes de Servier et de la mairie de Marseille !
Bref, les questions qui entouraient le Mediator étaient bel et bien posées, fut-ce de manière empirique, accréditées par des signalement de cas de valvulopathies. A cet égard, le retrait du médicament en Espagne et en Italie en 2003 et 2004 auraient dû alerter plus avant l’Afssaps et l’amener à demander des investigations sérieuses sur les conséquences de la prise du Mediator.
Force est de reconnaître qu’il a fallu attendre l’émergence de l’étude brestoise réalisée au printemps 2009 à la suite du constat de plusieurs vas de valvulopathies sur des patients sans antécédents cardiaques pour que les choses évoluent. Ce qui n’a pas empêché les mandarins de l’Afssaps et de le Commission nationale de pharmacovigilance de faire preuve - à l’exception notable de Catherine Hill - d’une incroyable condescendance à l’égard des équipes médicales médicales de Brest. Pire : en juin 2009, il était demandé à... Servier (!) une étude sur des milliers de « cas-témoins » pouvant demander des années.
Une véritable pantalonnade dont se sont enfin rendu compte lesdits mandarins durant l’automne, ce qui a permis d’aboutir enfin à la suspension du Mediator. Le livre d’Irène Frachon et les actions politiques et médiatiques déclenchées ensuite ont enfin permis le retrait définitif du médicament. Quant à l’Afssaps, c’est à l’évidence l’affaire du Mediator qui a conduit à en réformer le fonctionnement dans le cadre de la nouvelle ANSM créée en 2012 pour remplacer l’ancienne entité. A noter que l’enquête diligentée auprès de l’IGAS par Xavier Bertrand fin 2009 sous la houlette d’Aquilino Morelle a permis de mettre en lumière les dysfonctionnements et les carences qui ont pollué cette affaire et gravement retardé les prises de décision.
Voilà en quelques mots ce que peut en dire le non-spécialiste que je suis.
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