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Christian Labrune 24 janvier 2017 13:40
Christian Labrune

vous attendez du président des USA qu’il s’occupe de vos intérêts et de ceux de vos copains néo-cons.

@jadevo

Vous ramenez toutes choses à la mesure de votre vision très rabougrie et très formatée des choses.
D’abord, les néo-cons ne sont pas mes « amis ». J’ai toujours considéré l’ultra-libéralisme comme une une idéologie pernicieuse. La « main invisible » qui réaliserait l’homéostase du système, personne ne l’a encore vue, et ces dernières années moins que jamais.
Ensuite, et bien que j’aie voté deux fois aux primaires pour Fillon, il n’est pas du tout certain que je me déplace pour aller voter aux présidentielles. Fillon veut qu’on cesse de chercher des poux dans la tête aux Russes en toute occasion, il a raison, mais s’il ne précise pas dans le sens que je souhaite sa position par rapport à l’Europe et surtout par rapport à l’Iran et à son Hezbollah, je ne voterai pas.

Ce que vous racontez à propos du Moyen-Orient durant la double mandature d’Obama ne tient pas debout. L’Etat major américain lui avait très bien représenté qu’ils serait catastrophique de se retirer prématurément de l’Irak. Il la fait quand même, et la première conséquence aura été, avec l’extension de la crise syrienne, le développement d’un Etat coranique très facile à anéantir dans ses débuts. On l’aura cependant laissé se développer avec l’aide d’une Turquie pourtant membre de l’OTAN. Vous imputez à Bush la responsabilité du chaos qui en a résulté, mais sans pouvoir argumenter évidemment : Bush n’était plus aux commandes.
 
 La plupart des stratèges en Amérique et ailleurs étaient d’accord là-dessus. A partir du moment où, ayant posé que l’utisation des armes chimiques en Syrie constituait une ligne rouge à ne pas franchir, l’Amérique devait intervenir. Elle ne l’a pas fait et aura dû se résoudre à accepter, piteusement, les solutions proposées par Lavrov. C’en était fini des politiques américaine et européenne désormais à la traîne, bon grè mal gré, d’un Poutine qui devait devenir le maître du jeu.

La plupart des Américains, durant la dernière guerre, auraient préféré aussi que leur pays s’abstînt de s’engager dans une guerre qui deviendrait mondiale ; il aura fallu le désastre de Pearl Habor à la fin de 41 pour les décider. C’était déjà un peu tard. Un homme politique responsable doit être capable de résister à l’opinion quand elle déraille. Obama en aura été complètement incapable. Il se sera comporté durant huit ans comme un acteur Hollywoodien qui soigne son image (on l’a encore bien vu dans ces dernières semaines) ; il n’a jamais eu le sens de l’état. Il n’aura même pas été capable, à la fin, d’évaluer les conséquences de ses échecs, et se sera vengé misérablement, comme un gamin vindicatif qui a fait une connerie et s’obstine bêtement dans la dénégation. L’abstention de l’Amérique concernant une résolution favorable aux Palestiniens, et contre leur intérêt même, désavouée quelques jours plus tard par un vote au Sénat, en est bien la preuve la plus affligeante et calamiteuse.



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