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Durand 21 février 2017 01:50
Durand

@Louve



Pour votre gouverne...

Je n’ai pas vécu 39/45 mais j’ai souvent interrogé des proches qui avaient très diversement vécu, non seulement cette guerre, mais au moins les quelques années qui l’ont précédées. Leur comportement durant cette période m’apparaissait toujours assez désordonné, pour ne pas dire incohérent... À cet étonnement, une seule et unamine réponse : 

        « MAIS NOUS AVIONS PEUR !!!... »...

Chaque fois, à l’instant précis où était pronnoncé le mot PEUR, j’ai découvert, dans leur regard que je croyais pourtant connaître, une expression fugitive mais intense de souffrance-panique et d’effroi que par pudeur ils tentaient vite d’effacer : l’indignité est obscène.



Entre le début des années 60 et aujourd’hui, ce même regard, mais horriblement fixe, pour le coup, je l’ai vu dans des yeux d’enfants, de femmes et d’hommes sur plusieurs continents..., par peuples entiers, parfois. 

Pays en crise ou en guerre, ou bien venant de l’être ou devant l’être sous peu, cette même incohérence des réactions et des comportements et ces mêmes regards sautent aux yeux d’un Français de France...




 Partout, ces gens aiment leur pays et pour les mêmes raisons qui vous poussent à aimer le votre. Ils le quittent la peur au ventre et les larmes au yeux.

Le HCR recense 60 millions de réfugiés à travers le monde. Un des plus anciens camps se trouve au Kenya. Il date de 1992 et avait été prévu pour 90 000 personnes. Il y a en ce moment plus de 300 000 personnes dans ce camp. Les conditions de survies y sont effroyables..., matériellement et psychologiquement. Le regard des enfants y est TOUJOURS insoutenable. 

Depuis 1945, il est fort probable que plus d’un milliards de personnes ayant vécu des situations similaires se soient retrouvées sur la route de l’espoir, de n’importe quel espoir, pourvu qu’il fasse cesser, même de manière irrationnelle, cette peur au ventre et aussi, parfois, l’insupportable regard de ses propres enfants.

Voila par qui sont peuplés nos banlieustans périphériques. 

 
 



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