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Sinbuck 11 avril 2018 22:48
Sinbuck

@Laurent 115
Justement je suis un acteur de terrain (prof à temps plein). Et le débat est nécessaire. L’état de délabrement du système éducatif en France s’explique par :

  • Le décalage inconciliable entre le « conseil des programmes » et leurs applications (les profs) de la maternelle jusqu’au bac. La solution s’inscrit dans la nécessité de constituer les programmes au sein des conseils pédagogiques dans chaque établissement. Sur des cadres pré-définis (avec la hiérarchie administrative, le milieu professionnel, les programmes de fac...), les profs doivent élaborer eux mêmes les contenus d’enseignement et leurs applications en adéquation avec les disciplines connexes pour chaque niveau concerné.

  • Le développement des technologies numériques (nouvelle norme de communication dans un monde multipolaire) et l’incapacité du système éducatif à s’adapter ou à gérer les échecs scolaires, les aberrations fonctionnelles... Comme je l’ai déjà dit (en réponse au dessus pour lcm1789), la créativité, le travail en équipe, la pédagogie par projet, l’évaluation en CCF, les oraux, la rigueur du raisonnement, l’adaptabilité et autres compétences représentent le contenu ESSENTIEL de la réforme du lycée général. Tout cela est nécessaire pour bousculer l’inertie des méthodes pédagogiques résultant du cloisonnement des filières L, (ES) et S depuis 200 ans. Disons, sans te contrarier, que la reformulation des disciplines et la redéfinition du socle de culture commune permettent d’ouvrir les nouveaux lycéens à l’interdisciplinarité. Et c’est une bonne chose.

  • Les déviances analytiques de l’enseignement des mathématiques depuis 40 ans émergent des années 80 avec la programmation aisée des machines (électroniques) fonctionnant sur l’algorithme. Mais la notion d’algorithme existe depuis 800 ans... donc un nouvel enseignement scientifique est créé pour s’adapter aux langages des machines en local et/ou réseau. Cependant les disciplines du socle de culture commune sont, en classe de terminale générale : philosophie, hist-géo, EMC, LV 1 et 2, EPS et une nouvelle discipline : « ESN » c’est à dire enseignement scientifique et numérique. Je trouve ce tronc commun bien équilibré pour acquérir les bases de l’écrit, de l’oral, des idées, du sens critique et de la science au quotidien. Ce tronc commun ne représente que 50% en heure des répartitions semaines. Et 15 h heures supplémentaires (avec les options) sont consacrées à l’enseignement des spécialités, il s’agit : arts, Ecologie, hist-géo et sciences politiques, littérature et philosophie, langues et littératures étrangères, maths, sciences informatiques, SVT, SI, SES et physique chimie. Dans la réforme du lycée, des disciplines sont crées ou réorganisées et elles redistribuent les cartes du savoir et les compétences que les lycéens devront acquérir pour s’immerger dans l’enseignement supérieur et/ou dans le milieu professionnel. Les enseignements facultatifs de 3h sont : math expertes, maths complémentaires et les grands enjeux contemporains.

  • L’enseignement supérieur est un échec. Depuis une dizaine d’années les chiffres baissent comme le niveau et la réforme du lycée est nécessaire pour palier, en partie, à se problème. 

Après, les considérations systémiques n’expliquent pas tout, mais je trouve excessif les réactions que vous avez, avec lcm1789, pour lancer un débat (insultes personnelles, extrapolations détournées de mes idées énoncés...) et soutenir l’enseignement du « coefficient directeur d’une droite, de la dérivée, des intégrales ou des suites numériques... » dans le tronc commun du lycée général, pour moi, en forçant un peu le trait, c’est une « aberration cognitive ». Mais je te rassure c’est dans le tronc commun des bacs techno et des bacs pro. Par contre, l’enseignement scientifique et numérique est nécessaire dans le tronc commun du lycée général et justement c’est une nouvelle discipline. Et les maths analytiques font partie des spécialités (12h) et des options (3h) enseignées et cela me semble tout à fait cohérent sur 30h de cours et en fonction du choix des élèves. 

Mais c’est sûr qu’il y aura à la rentrée 2019 une diminution des heures en physique chimie, en maths... et une réorganisation profonde des services et donc des postes amputés (et d’autres créés) et je le déplore fortement mais je ne suis pas responsable de cela, j’énonce juste mon point de vue systémique sur la réforme du lycée général. 



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