@Arthur Gohin, bonjour,
Je ne
pense pas que le site redémarre un jour car, même s’il y reste encore beaucoup
de ressources, il ne parait plus compétitif face aux possibilités de
concentration, voire de créations synthétiques qui existent. Ensuite, il faut reconnaître
qu’il est très enclavé dans les montagnes, non desservi par la route ou par le
chemin de fer et éloigné des lieux de consommation. Le temps y est d’ailleurs assez abominable. Beaucoup de pluies en été, ce qui sur le permafrost veut dire marécages, inondations, rivières en crue et nuées de moustiques. Neige, vent et glace (froid extrême) le reste du temps. La latitude est relativement basse mais l’altitude, la cuvette des Saïan et le climat hyper-continental laissent imaginer les difficultés rencontrées par ceux qui ont exploité le gisement ou par ceux qui voudraient s’y remettre. Je vous invite à lire : « История изучения и разработки Ботогольского месторождения графита » (Historique de l’exploration et du développement du gisement de graphite de Botogol). Vous y trouverez une traduction sommaire en français, ici, au §IV -2.
Ce qui a motivé l’écriture ce papier, ce sont les aquarelles, de l’époque
d’Alibert, diffusées par Nick Fielding
« Rare pictures of the Eastern Sayan Mountains in the 1840s ». Outre le
fait qu’elles sont magnifiques, elles permettent de comparer l’état du site à
150 ans d’intervalle. Ce fut une très heureuse surprise.
Il n’est guère question de Russes ici, à part la sympathique équipe (comprenant
néanmoins un Letton) dont j’ai eu la chance de faire partie. Ce qui m’a plus
intéressé, c’est cette entente entre une tribu nomade, les Soyots, avec un
occidental tel que Jean-Pierre Alibert, dont le mode de vie, les pratiques et la
religion étaient si différents. Alibert aurait tout aussi bien pu être allemand,
anglais, italien (comme ceux qui ont construit le circum-Baikal), scandinave
etc., l’histoire aurait été tout aussi passionnante. Pour ce qui des amis
russes, justement, je ne parle JAMAIS de politique avec eux. Poutine n’était pas
le sujet de nos conversations au cours de toutes ces journées que nous avons
passées ensemble. Il n’est pas le sujet de ce papier. Et ce que je pense de cet
homme, n’a rien à voir avec mon propos ici. Je me contenterai donc de reprendre
ma conclusion : "A l’heure où, dans notre pays, la Russie est une
construction virtuelle dans laquelle chacun projette ses rêves ou ses
tourments, il faudrait écrire un ouvrage et même réaliser un film sur cette
aventure franco-sibérienne si romanesque, pourtant si réelle et si pétrie
d’humanité".
Je pense que l’histoire de votre grand-père ferait certainement un article
passionnant. Je serai, comme d’autres, heureux de le lire. Comme le
dit opportunément @Aita Pea Pea dans le commentaire qui suit le vôtre : « Un peu d’air frais fait du bien ».
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