@quijote
J’ai lu « Justine ou les malheurs de la vertu », un titre qui résume l’œuvre. Sade se complait à partir d’un postulat d’innocence et de jeunesse des victimes, à rendre le crime de viol plus abject. Justine a 14 ans...Le livre alterne action, si l’on peut dire, avec d’autres moments de causerie philosophique, où le pervers justifie le crime, en s’exonérant, le plaçant dans une dialectique naturelle, celle du droit de plus fort à soumettre le plus faible. Il en parvient à dire que le criminel célèbre ainsi la vie, dans son dynamisme. La mythomanie est omniprésente, dans ses scènes de lupanars sadien, ou l’ogre consomme la chair blanche. Autant les disgressions avantageuses sur la supériorité des prédateurs, qui s’anoblisse de qualités d’initiateurs aux plaisirs .
Ce passage de Matzneff est dans la même dynamique :
« La charmante lycéenne qui m’accompagnait en Espagne a pu, quoique nous ne fussions rentrés à Paris que le 14 juin et qu’elle n’eût pas ouvert un manuel scolaire depuis deux mois, se présenter à son bachot et y être triomphalement reçue. À qui doit-elle en rendre grâce ? Aux trotskystes qui ont bouleversé l’école française ? À mon cher abbé de Saint-Cyran dont le tombeau se trouve à quelques mètres du centre d’examens de la rue de l’Abbé-de-l’Épée ? À Priape, fils de Dionysos et d’Aphrodite, qui malgré son air bougon et sa barbe hirsute, est propice aux amants et qui, dans une inscription grecque gravée dans une statuette du musée du cardinal Albani, est nommé le sauveur du monde ? »
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