Avant que le mur ne s’effondre, les amis que j’avais en RDA étaient très critiques envers l’URSS, et surtout, ne connaissaient pas l’ouest.
Jusqu’à la chute de mur et de l’Union soviétique, ils restaient persuadés que nous pouvions acheter contrairement à eux, tout ce qu’il était possible d’acheter. Nous étions à leurs yeux tous des capitalistes heureux, nageant dans l’abondance. Quand nous étions reçus chez eux, ils nous demandaient de leur apporter des jeans et des parfum de marque, des disques des Bee Gees..
Eux avaient Gisela May chantant Brecht, Tucholsky, Peter Schreier..
Ils ne pouvaient pas imaginer que nous avions le chômage. Epargnés jusque dans les années 90, ils allaient connaître eux aussi l’angoisse d’un futur incertain.
Ils allaient découvrir que nous avions accès à l’instruction à condition de payer (achats de livres, de fournitures scolaires, inscriptions à l’université, etc). Aux soins, toujours à condition de payer (les lunettes, les soins dentaires, etc.) Et des sans domiciles fixes crevant lentement parmi nous.
Une amie russe qui a vécu en URSS, à son arrivée en France, m’a dit très ironiquement qu’elle avait appris l’histoire de l’URSS et de la Russie grâce aux français..Elle a découvert avec stupeur la vision que nous avions de son pays, de sa culture.
Et elle a été étonnée de découvrir une France avec autant de pauvres, de personnes endettées et surtout aucune gratuité pour les domaines essentiels de la vie, comme l’accès aux universités, à la culture, le non remboursement de pas mal de soins. Elle n’a jamais pu persuader sa belle-mère française qu’elle était issue d’un milieu très modeste. Jouer du piano, peindre, parler plusieurs langues, posséder une culture générale plutôt étendue est réservée à une élite en France. En URSS, cela semblait courant.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération