A l’auteur De votre article découlent quelques constats qui caractérisent tragiquement la gauche aujourd’hui.
Le mépris des « pauvres » mais cela, ce n’est pas nouveau. Plus largement la méconnaissance du reste de la société. La fâcheuse tendance qui en découle à prendre ses problèmes personnels pour de graves questions sociales, et surtout à vouloir en administrer la purge aux autres, la croyance aux bienfaits du quantitatif. L’absence de principes.
Pauvres : « Cela ne manquera pas d’avoir une influence très grande sur les couches populaires qui ne commenceront à s’intéresser à cette élection qu’au cours du mois d’avril » Mon pauvre ami ! Il y beau temps que notre population est parfaitement homogène dans sa contemplation du 20heure (même ceux qui prétendent le contraire) Il n’y a pas, en France, une large couche de « bac moins 4 », comme vous appelez le peuple aujourd’hui, complètement inconsciente des enjeux politiques et qui attendraient vos oracles.
D’ailleurs l’électorat Le Pen est à la fois le plus populaire et le plus ferme dans ses intentions de vote depuis le plus longtemps dans cette campagne.
Signalons en passant qu’au niveau des cadres et élus du parti, il est beaucoup plus féminisé que le PS, moins sans doute par féminisme que parce qu’il a moins de sortants a préserver.
La question de la sous représentation féminine touche prioritairement la fonction publique et notamment dans le domaine éducation recherche et je vous renvoi a une petite étude a laquelle je m’étais livre. http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9188
Il ne vous échappera pas qu’en dehors d’être LE bastion du machisme dans notre pays, ce secteur a également pour caractéristiques d’être fortement féminisé (de 56 a 59% suivant les sources) et d’être le vivier de la gauche. Il est sociologiquement évident que l’institutrice sortie de son IUFM a une prédisposition forte à voter a gauche comme n’importe quel homme « normal »
En revanche, pour la partie de la population qui vit la relation homme femme comme une relation homme femme et non comme une lutte de classe dans la famille, il est parfaitement indifférent de savoir si Madame Royale ou Arlette sont des femmes pour avoir une opinion sur leurs idées.
Les partis de gauche désignent des femmes parce qu’ils ont un vivier militant feminin écœuré par les comportement macho de leurs collègues.
Réglez vos problèmes internes mais ne cherchez pas des machos partout.
Enfin le plus émouvant, le quantitatif. Echo parfait au programme de votre candidate que l’on pourrait résumer a des crédits ! Des postes ! Des financements ! Et le service public pourra, enfin, régler tous vos problèmes.
Vous imaginez qu’entendre 3 fois de suite les mêmes conneries trotskistes peut avoir un impact positif sur l’électorat ! ? Qu’entendre Bove affirmer que Voynet est une vendue et Buffet que Royale est une ultra libérale écouter Royal tenter de marquer Bayrou a la culotte sans désespérer Billancourt va produire un projet cohérent et séduisant pour l’électeur de base et va faire avancer la cause ? Car au premier tour on se discute les parts de SON propre gâteau.
Enfin dans votre article LE point à la fois réaliste et typique, c’est que le principal espoir de Ségolène serait que Le Pen ait assez de voix pour faire baisser Sarkozy sans l’éliminer elle-même !
On comprend ! Quand on représente sociologiquement de 40 a 45 % de la population, instrumentaliser le FN (par exemple en ne se désistant pas pour la droite traditionnelle dans les triangulaires) est de bonne guerre. C’est la seule façon d’arriver encore à grappiller quelques miettes de pouvoir sans avoir besoin de se poser des questions sur son manque de représentativité. Evidemment, ce n’est pas exactement de la discipline républicaine, mais les principes, a gauche, c’est pour les autres...
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