Après les violences policières les procès politiques ! 4 octobre, tribunal de Lille. Reprenant exactement les peines exigées par le gouvernement-MEDEF, c’est une justice de classe qui a condamné 6 manifestants et militants syndicaux pour leur participation à une manifestation le 28 juin à Lille où comme 70% des français, ils exigeait le retrait de la Loi Travail.
Poursuivi initialement pour participation à un « attroupement » les 6 citoyens ont été relaxés de cette accusation. Une accusation sans aucun doute abandonne car elle aurait démontré de façon encore plus explicite le caractère politique de ce procès. Un enième procès politique des opposants à la Loi Travail, cette loi imposée par l’Union Européenne et dictée par le MEDEF. Une loi que le parlement a refusé de voter à trois reprises !
Procès politique & terrorisme judiciaire contre les droits de l’Homme !
Les six prévenus ont donc été condamnés sur ordre du gouvernement pour « entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique » « dégradations ou détériorations du bien d’autrui aggravées ». Dans les faits, parmi des centaines de manifestants, les travailleurs ont en guise de crime comme des centaines d’autres citoyens simplement procédé à l’occupation d’une route dans le cadre d’une manifestation syndicale pacifique pour obtenir le retrait de la Loi Travail. Voila comment une justice aux ordres et une justice de classe s’élève contre le droit de manifester ! Le caractère politique de la condamnation ne fait aucun doute lorsque l’on compare le traitement réservé aux manifestants anti Loi Travail et celui accordé aux syndicats patronaux dont les exactions ne sont jamais poursuivies.
Comment ne pas comparer l’extraordinaire rapidité du procès de ces 6 travailleurs, condamnés par une justice expéditive en à peine 3 mois, alors que l’on observe qu’après 7 ans d’instruction le procès pour harcèlement moral des patrons France Telecom n’a toujours pas eu lieu. Dans le premier cas, on parle d’un bouchon de circulation, dans l’autre cas de la mort de plus de cinquantes salariés poussés au suicide !
7 ans également pour que la fermeture illégale et ultra violente de l’usine de pneu de Continental Clairoix soit condamnée par la justice ! Dix salariés licenciés se sont suicidés en raison de la perte de leurs emplois, et il y a eu plus de 300 divorces. Les patrons de Continental n’ont eux ni été condamnés, ni même inquiétés. Pas de prisons avec sursis, pas d’amende, pas d’indemnisation à payer ! Justice de classe vous avez dit ?
Personnes ne doit s’y tromper, ce 4 octobre les 6 manifestants ont bel et bien été condamnés pour avoir manifesté sur la voie publique, au niveau d’un nœud routier dans le sud de Lille leur opposition à la Loi Travail et leur soutien au code du travail et aux droits des travailleurs. A des peines de prisons et de très lourdes sommes d’amendes. 3 mois de surcis et 140h de TIG et à de lourdes indemnités pour 4 d’entre eux.
L’action syndicale condamnée, la CGT attaquée
Comment ne pas constater que le tribunal a également réservé une sanction particulièrement lourde à l’un des six manifestants. Un militant CGT. Marquant là encore une condamnation politique visant l’action syndicale, pour terroriser les militants syndicaux et attaquer la CGT. David Waegemacker a été condamné à six mois de prison avec sursis et à devoir payer près de 30 000 € d’indemnisation, réclamée par la Communauté d’agglomération… dirigée par le Parti Socialiste . Une condamnation qui ne frappe pas par hasard : celui qui est condamné est un responsable syndical identifié par la police comme l’un « meneur » actif dans le cadres manifestations actives dans l’Armentiérois. Un responsable syndical de la CGT a qui le gouvernement veut faire payer son opposition à la mise en place de l’euro directive Loi Travail faisant voler en éclat le code du travail. Le premier ministre Valls n’avait il pas lui même assimilé la CGT au terrorisme ? Et c’est bien pour cette raison que lui parmi plusieurs centaine de manifestants a été arrêté. Que lui a été poursuivi. Et que lui a été le plus lourdement condamné ! Oui la peine extraordinairement lourde frappant David est une condamnation qui vise non une personne et non ses actes, mais qui vise la CGT et à travers elle l’ensemble du mouvement syndical et des travailleurs.
Quand une personne est condamnée parce que syndicaliste, parce que militant CGT, parce que opposant à la loi travail, cette condamnation est une condamnation politique.
Des dizaines de prisonniers politiques en France c’est cela le bilan du quinquennat Hollande Valls UE MEDEF !
De la condamnation des Goodyear à 9 ans de prison ferme à l’emprisonnement de dizaines d’opposants à la Loi Travail en passant par les milliers de manifestants blessés à coups de grenades, de matraques ou de canon à eau dont certain très grièvement et jusqu’à l’homicide de Rémi Fraisse, l’Etat d’Urgence prolongé et utilisé quasi exclusivement contre le mouvement social, plus personne ne peut maintenant nier la fascisation en marche, évidente et dangereuse. Menée par un gouvernement PS radicalisé sous la pression des diktats de l’Union Européenne du Capital imposant la casse du code du travail, une austérité toujours plus violente et la guerre au salaire commanditée par l’oligarchie capitaliste, ses banques et ses multinationales.
Face à la répression, face à la fascisation, plus que jamais la seule réponse doit être l’unité et le rassemblement tous ensemble et en même temps de la classe des travailleurs. A l’image de l’appel à la solidarité de la CGT Goodyear.
Une grande journée d’action dans toute la France est convoquée les 19 et 20 octobre.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.” communiqué de la CGT
Le 4 octobre était rendu le délibéré concernant notre camarade du syndicat de transport d’Armentières dans les Hauts de France, David WAEGEMACKER.
Lors du processus juridique, le parquet avait requis une peine lourde, à savoir, 6 mois de prison avec sursis, une mise à l’épreuve dont le temps n’était pas défini et enfin un dédommagement à la communauté d’agglomération à hauteur de 28000 euros.
A la lueur des pièces apportées par la partie civile, notamment les vidéos prises par les forces de police, il n’a jamais été avéré que David ait mis le feu au barrage, ni même qu’il ait alimenté ce feu. D’ailleurs lors de la plaidoirie il avait été avancé une nullité de procédure sur la forme.
Celle-ci n’a été retenue que pour l’un des accusés.
Pour ce qui est du jugement, David a eu le droit à la peine maximum alors que les autres accusés ont eu le droit à des peines moindres.
Voila ce que la justice offre aux militants CGT qui veulent défendre leurs droits.
6 Mois avec sursis, 2 ans de mise à l’épreuve et 28000 euros de frais de réfection de voirie.
La justice a donc décidé que l’action syndicale, notamment celle de la CGT qui reste le seul syndicat dans la lutte contre la loi travail, doit être punie.Cette décision fera date, au moment où la CGT est attaquée de toutes parts, Air France, Good Year, David, c’est un même combat que nous menons tous. La défense des droits des salarié(e)s passe par la défense de nos militants qui sont en première ligne.
Les journées d’action des 19 et 20 octobre sont déjà programmées dans ce sens et notre confédération va mettre en place un observatoire recensant l’ensemble des attaques contre ses militants.
La Fédération Nationale des Syndicats des Transports CGT va réfléchir aux suites à donner et aux éventuelles actions à mener pour dénoncer cette criminalisation de l’action syndicale dans ce déni de justice.
Quand on touche à un camarade de la CGT, c’est toute la CGT qu’on attaque !
Montreuil le 5 octobre 2016