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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Arena de Dunkerque - Un Grand Projet Inutile de salle de sport

Arena de Dunkerque - Un Grand Projet Inutile de salle de sport

Il n'y a pas qu'à Notre-Dame-des-Landes que des citoyens et des militants s'opposent à un Grand Projet Inutile.

Arena, Non Merci, est une association citoyenne dunkerquoise qui lutte contre l'implantation d'une grande salle de sport et de spectacles de 10.700 places sur le territoire de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD).

Partenariat Public Privé, coût faramineux, impacts sur l'environnement, voici les différents arguments développés par l'association pour marquer son opposition au projet.

L’esprit de résistance qui souffle sur Notre-Dames-des-Landes s’empare de la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD). Pas pour un projet d’aéroport, non, mais pour un projet de salle de sport Arena qui devrait être de 10.700 places.

L’urgence, nous disent les élus communautaires, est d’offrir rapidement aux deux clubs de basketball et de handball de la ville (BCM Gravelines et USDK Handball) un « équipement unique, multifonctionnel et adapté […] qui doit permettre aux clubs de franchir une nouvelle étape vers le très haut niveau en se dotant de la première salle de type NBA de France. » Par ailleurs, l’enceinte sera modulaire et permettra d’accueillir des concerts et d’autres spectacles en indoor.

Contrat en PPP, coût exorbitant, irrégularités juridiques, problèmes de sécurité publique : l'ARENA de Dunkerque est une bombe à retardement.

La salle sera construite par Vinci Construction avec l’aide de ses différentes filiales (Sogea Caroni, Dumez EPS, etc) qui a signé un contrat en partenariat public privé (PPP) avec la CUD, d’une durée de 27 ans et qui devrait coûter plus de 260 millions d’euros (prix qui inclut la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’ouvrage).

On ne peut pas vraiment dire que nos élus aient été inspirés sur le coup, tout d’abord en choisissant Vinci (accusé de corruption en Russie, ou encore de ne pas respecter le droit du travail) et ensuite, en privilégiant le PPP (Partenariat Public Privé), contrat risqué pour les finances publiques et largement critiqué en France (Notre-Dames des Landes, Hôpital Sud Francilien, gouffre financier du stade du Mans, annulation de la construction de l'ARENA d'Orléans) comme de l’autre-côté de la Manche (le gouvernement britannique freine désormais ce type d’initiative).

De plus, la configuration actuelle d'implantation du projet présente des problèmes de sécurité publique lié à la proximité de sites Seveso à « risques »(Minakem par exemple) et à la situation de quasi enclavement du terrain d'assiette du projet (ce qui pose le problème d'arrivée des secours en cas d'accident majeur).

A cela s'ajoute le mutisme des élus face au manque de transparence et les irrégularités juridiques qui entourent le projet. Le dossier soumis à l'enquête publique (qui a eu lieu du 17 juin au 17 juillet 2013) ne comprend pas toutes les pièces et les avis exigés par les réglementations applicables au projet, plan ou programme (c'est notamment le cas pour l'étude d'impact ou les préconisations de l'Autorité Environnementale). Et l'arrêté du permis de construire, délivré le 24 octobre 2013, fait référence à des pièces administratives postérieures aux dates de tenue de l'enquête publique (notamment l'avis du Conseil Général du Nord). Les citoyens dunkerquois ont donc eu accès à un dossier incomplet quand a eu lieu l'enquête publique !

Mais pour que la pilule passe, les acteurs du projet font appel à l’idéologie de la communion sportive, au symbole de la « fête du sport » ou encore à l’image du territoire, qui grâce à cette salle deviendra encore plus attractif. (On nous a tout de même dit durant la réunion publique d'information du 26 juin 2013 que Rihanna pourrait venir à Dunkerque...).

Nous nous demandons alors comment on pourra remplir une salle de sport avec un club de basket qui enchaîne les résultats calamiteux et végète dans les profondeurs du classement de la Pro A ? Ou encore, comment va-t-on remplir une salle de 10.700 places alors que Lille situé à 75 kilomètres possède son stade Pierre Mauroy, et que l'actuelle salle actuelle de Dunkerque (Kursaal) fait rarement salle comble pour certains concerts (pour IAM pas plus de 1.000 personnes, Matthieu Chedid en juin 2013 a attiré 3.000 personnes. Pour comparaison, certains grands bals de carnaval attirent en moyenne 8.000 personnes).

Privilégier les intérêts d'une minorité au détriment de celui de l'ensemble de la population.

Le divertissement à tout prix ne fait plus diversion. Le projet Arena a été dessiné par une oligarchie locale qui privilégie grandiose et panache, et oublie l’intérêt et les difficultés de la population locale.

L’urgence en temps de crise, ce n’est pas le sport pour un territoire dévasté par le chômage (12,6% sur l’ensemble de la CUD, 25 % dans certaines villes comme Grande-Synthe) et défiguré par l’industrie sidérurgique et les 14 sites Seveso classés seuil haut.

Il est inutile de nous bercer d’illusions en nous faisant croire qu’avec la zone commerciale qui sera afférente à l’Arena, ce seront plus de 1000 emplois qui seront créés. Ne le seront-ils pas au détriment des commerces du centre-ville de Dunkerque déjà durement affaiblis par la crise ?

Notre association ARENA, NON MERCI, et d'autres associations du dunkerquois (dont l'ADELFA, qui vient de déposer un recours au tribunal administratif contre le projet), nous nous efforçons d’œuvrer pour plus de démocratie et de transparence.

Nous travaillons pour informer les citoyens du dunkerquois sur les vraies répercussions de ce projet, et pour proposer des alternatives concrètes qui permettraient à notre territoire d’être vraiment attractif sur le plan social et de l’emploi (transport public gratuit, rénovation thermique des bâtiments, etc).

Nous rejetons avec force ce projet qui va couler les finances publiques pour les années à venir, et qui va laisser à nos enfants une dette colossale. Il est plus que temps que les intérêts des citoyens dunkerquois passent au-dessus des intérêts politiques et économiques d'une minorité.


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9 réactions à cet article    


  • JMTLG 23 décembre 2013 15:01

    Habitant très près du futur aéroport sus-cité (Notre Dame des Landes, coin superbe pour encore quelque années tout au plus), je ne peux qu’être d’accord avec cet article : ce type de projets va bien au-delà du grotesque.

    Une constante dans ces projets est l’absurdité de leur mise en place, et leur inutilité quasi systématique.
    Or ces projets inutiles, anti-écologiques, aux couts pharaoniques sont curieusement acceptés et validés très facilement pas nos édiles « élues ». Pourquoi donc ?

    Corruption ? Incompétence ? Ignorance totale de la réalité quotidienne ? Cynisme ?
    J’ai du mal à choisir...


    • La mouche du coche La mouche du coche 23 décembre 2013 16:02

      Nos dirigeants sont là pour nous endetter. Maintenant il nous faut la démocratie.


    • marco1er 2 janvier 2014 13:00

      cupidité je dirais , les seuls qui y retrouvent sont ceux pour qui seul le pognon a le droit de citer , et apres nous le déluge


    • damynoo 23 décembre 2013 18:10

      Cela me rappelle les jeux olympiques d’Athènes en 2004.
      La constructions des stades et diverses infrastructures étaient une chance, une adrénaline pour l’économie Grecque !!
      Passé l’euphorie, nous avons maintenant des stades abandonnées et surtout une DETTE impossible à rembourser.
      Malheureusement, beaucoup d’élus sont mégalomanes et rêvent de marquer leur passage sur terre dans la pierre.
      Les programmes d’histoire et géographie des collèges et lycée continuent de mentionner que la construction d’équipements et d’infrastructures dopent l’économie comme dans les années trente ou après guerre. Il serait bien que les programmes évoluent
      .


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 décembre 2013 18:20

        260 millions ...
        Feraient mieux de se bouger pour la liaison canal à grand gabarit avec la seine ,qui elle apportera à Dunkerque .


        • paul 23 décembre 2013 20:39

          Les ARENAS démarrent en 2009 avec Rama Yade, Secrétaire d’État aux sports . S’appuyant sur un bilan peu flatteur des salles de sport couvertes , elle lance « le Rapport de la commission Grandes Salles Arena 2015 » .
           L’objectif affiché est clair :
           favoriser les investissements des entreprises dans les enceintes sportives par des mesures fiscales , sécuriser la mise en œuvre des partenariats public-privé par la réalisation d’enceintes sportives ou multifonctionnelles ...déclarées d’intérêt général .
           
          Un label Arena a été créé, clé de voute du dispositif car il permet un soutien financier de l’État à hauteur de 140 millions. Chiffre 2010 non confirmé en 2013 .
          Après Montpellier, Bordeaux, viennent les projets à Orléans, Villeurbanne, Colombes et donc Dunkerque .
          Avec les sports en salle, ne faut pas oublier les autres, et notamment le foot ( l’Euro 2016 booste ! ) avec des programmes Arenas à base de délirants partenariats PP .
          Ils assurent des rentes sur plusieurs dizaines d’années aux majors du BTP , comme par exemple le stade de France pour lequel l’État verse 7 millions /an de redevance à Vinci-Bouygues, lesquels dégagent 14 millions de bénéfice ...( Sud Ouest 27/11/11) .
          Le sport business ponctionne l’argent public grace à des élus incompétents ou complices .


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 décembre 2013 11:03

            L’Union européenne, avec la complicité de notre classe politique interchangeable, a assigné des objectifs aux divers pays européens, suivants leurs spécificités.

            A l’ Allemagne, les machines outils et les voitures haut de gamme, ils sont leaders mondiaux.

            Aux pays du sud, et particulièrement à la France : le tourisme, les sports et les loisirs.

            Certains secteurs de l’agriculture sont en train de mourir à cause des différences de salaires.

            L’industrie est partie ailleurs, grâce aux articles 32 et 63 qui ont supprimé à partir de Maastricht, en 1992, le contrôle des capitaux.

            Ce qui permet de sortir sans aucun contrôle l’argent pour délocaliser, ou à Mittal d’acheter Arcelor, ou au Qatar et à la Chine d’acheter ce qu’ils veulent dans le patrimoine.

            Voici 2 cartes comparatives de l’industrie française 1968 - 2008, plus explicites que de longs discours.

            C’est ce qui explique toute la com’ sur la cuisine, les grands cuisiniers, les maisons d’hôtes, les beautés de la France profonde etc.

            La France est devenue la 1ere destination touristique du monde, le musée de Lille a déjà reçu je ne sais combien de millions de visiteurs et toute l’ Europe et d’ailleurs, et celui de Marseille a le même objectif.

            On nous a assigné, sans nous le dire, ni nous demander notre avis, le rôle d’un pays de loisirs, de musées et de bronze - culs de la planète.



              • scorpius scorpius 25 décembre 2013 19:26

                Plusieurs problèmes avec ces structures qui fleurissent dans nos chères collectivités (à croire que les incompétents se concertent ...)


                D’abord le coût. 
                Les différents projets que l’on rencontrent actuellement ont des coûts exorbitants. Que ce soit salles polyvalentes, bouts de route ou rond-points, les factures sont toujours disproportionnées. Je suis passé récemment par un nouveau rond-point construit en pleine cambrousse sans la moindre particularité : facture 2 millions d’euros. J’ai refait ma cour pour la même surface (avec bordures, fond de forme et goudron) : facture 20000 euros et je m’interroge, pourquoi un facteur 100 ?

                Ensuite l’outil financier.
                Partout le PPP. Les stades PPP, les prisons PPP, les ouvrages d’art PPP ...
                Partout les mêmes acteurs : vinci, spie, bouygues ...
                Partout les mêmes durées entre 25 et 30 ans.
                Partout la même logique court-termiste pour la décision et les retombées électorales.
                Partout la même logique long-termiste pour le remboursement exorbitant et évolutif.

                Enfin la validation populaire.
                Les administrés sont généralement contre ces projets lorsqu’ils en connaissent la teneur exacte.
                Mais ces projets sont souvent portés par des agences de communication et validés par les communautés de communes pour mieux diluer la responsabilité de chacun.

                Construire des équipements est nécessaire. Mais cela doit se faire dans la mesure. Un mot que ne connaissent pas nos élus !  smiley

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