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Choisir un président pour son style de leadership

Un bon dirigeant est celui qui sait adapter son style de leadership en fonction de la situation. Cela peut se vérifier lors des élections présidentielles où les électeurs choisissent sur des idées mais aussi sur la personnalité de chaque candidat. La manière dont chacun d’entre eux se pose en meneur d’une nation doit alors être en parfaite adéquation avec les attentes d’un peuple qui veut le mieux pour son pays.

Paul Hersey et Ken Blanchard sont connus pour leur théorie sur le management adaptatif. L’idée de base est très simple. Il n’y a pas de modèle de management idéal : tout dépend de la situation. Le bon manager est celui qui sait s’adapter aux circonstances et tout particulièrement aux attentes et aux besoins des personnes placées sous sa responsabilité.
Pour cadrer ces styles de management, Hersey et Blanchard définissent deux axes. Un axe sur lequel le manager va plus ou moins s’impliquer dans la définition de la tâche à accomplir et un axe sur lequel le manager va être plus ou moins proche des personnes pour les aider à accomplir cette tâche.

Ces deux axes définissent quatre quadrants représentant les quatre styles majeurs de leadership, toujours définis par Hersey et Blanchard :

Le leader directif donne des instructions très précises. Il fixe les règles et les objectifs sont limpides pour tout le monde. C’est l’organisation militaire par excellence où toute opération commando ne peut souffrir d’une quelconque tergiversation.
Le leader persuasif est également dans une approche assez autoritaire mais il implique les gens dans ses décisions. Il prend le temps de les écouter et d’expliquer le pourquoi de chaque chose afin de les persuader qu’il les mène dans la bonne direction.
Le leader participatif est tout aussi proche des personnes mais il agit de manière bien moins directive. Il laisse les autres s’exprimer et s’assure que les décisions et les orientations qui seront prises auront l’assentiment de la majorité.

Le leader délégatif, enfin, fait suffisamment confiance aux personnes pour proposer des objectifs sans émettre de directive. Il sait rester en retrait pour ne pas entraver la bonne marche des activités.

Et les élections présidentielles alors ? A quoi pourraient bien correspondre ces styles de leadership quand il s’agit de démontrer sa capacité à diriger un pays ?

Le style directif s’adapte bien à des opinions bien tranchées, auxquelles on peut adhérer ou pas, mais où tout le monde s’accordera pour leur reconnaître un objectif sans faille. Il suffit d’être convaincu par le bien-fondé des tâches à accomplir pour suivre les yeux fermés celui qui les propose.
Le style persuasif est l’apanage d’un candidat qui, tel un "super Premier ministre", a, en même temps, l’énergie pour proposer une ligne claire et l’enthousiasme pour entraîner les gens dans son aventure puisque "ensemble tout devient possible".
Le style participatif implique le dialogue et le débat. Il est réservé à un candidat (ou une candidate) qui prône l’écoute de tous les Français. De ces débats peut se dégager un pacte dont la mise en oeuvre se fera toujours au pluriel : "c’est ensemble que nous relèverons la France".
Le style délégatif est avant tout une affaire de mise en place d’un cadre où les idées, "nos forces", peuvent être librement exprimées par les uns et les autres. La prise de décision relève d’une logique décentralisée où chacun est en mesure de contrôler au mieux sa destinée.

Sans vouloir tout mettre sur le compte de la personnalité de chaque candidat, il se peut que, en choisissant leur futur chef d’Etat, les Français choisissent aussi la manière dont ils souhaitent être menés. Dans une certaine mesure, cela donnera également une indication sur le niveau de maturité de notre peuple pris dans sa globalité.
Il ne faut pas oublier que Hersey et Blanchard décrivent aussi les conditions d’applications de chaque style de leadership. Du directif au délégatif en passant par le persuasif et le participatif, chaque style s’adapte au besoin des personnes (que l’on peut, par exemple, représenter avec la pyramide de Maslow).

Le style directif est principalement destiné à diriger des personnes inexpérimentées qui nécessitent un cadre rassurant pour satisfaire le besoin le plus basique de sécurité. Le style persuasif peut être appliqué à des personnes un peu plus à l’aise avec leur environnement qui ont, à ce moment là, le besoin de sentir leur appartenance à un groupe. Le style participatif est plus en phase avec le stade suivant où les personnes veulent se sentir valorisées, notamment à travers les idées qu’elles peuvent apporter à un groupe. Le style délégatif, pour terminer, atteint son optimum pour celui ou celle qui, dans une démarche d’accomplissement personnel a "besoin de communiquer avec son entourage et de participer, fût-ce modestement, à l’amélioration du monde".


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5 réactions à cet article    


  • (---.---.162.15) 17 avril 2007 15:28
      Un bon dirigeant est celui qui sait adapter son style de leadership en fonction de la situation.

    Non, un bon dirigeant est d’abord celui qui a un bon projet politique. Sarkozy, Bayrou, Royal ont un mauvais projet politique, ils ne feront que continuer les années Mitterrand et Chirac, en pire même pour Sarkozy. Quelque soit leur style. Aucun d’entre eux ne comprend les jeux écologiques et économiques de notre monde, ils seront incapables de nous orienter résolument vers d’autres directions.

    Quand Chirac adoptait son style pour faire des discours écologiques, ce n’était que du pipeau car son gouvernement menait une politique qui n’était pas écologique. Il y en a marre de ce style de gouvernant et des propos chloroformants qui les soutiennent.

    Discuter du style, c’est endormir les électeurs pour qu’ils se détournent des vrais enjeux.

    Am.


    • _Oaz_ _Oaz_ 17 avril 2007 21:07

      Vous pensez qu’un dirigeant est « d’abord celui qui a un bon projet politique » ? Très bien ! C’est votre droit le plus strict ! Il est même tout à fait naturel d’avoir ce besoin d’être « orienté résolument vers une autre direction ». On ne peut pas vous reprocher de considérer qu’il soit nécessaire pour le peuple français de vivre avec un leader déterminé dans un système étatique fort, voire dirigiste.

      Là où vous dépassez les bornes, c’est quand vous semblez considérer que c’est la seule option que tout le monde devrait adopter puisqu’il y en a « marre » des autres. N’oubliez pas de penser à la démocratie si vous avez un peu de temps pour ça.


    • miaou miaou 18 avril 2007 12:20

      Le style directif est réservé aux personnels au bas de l’échelle de revenu (ouvriers, caissiières....) ; le participatif, lui, est réservé aux cadres.

      Quant à savoir si la France n’a besoin que d’un manager (en allemand, ça se dit Führer...)


      • _Oaz_ _Oaz_ 19 avril 2007 20:31

        Votre vision sur les styles de leadership me parait bien caricaturale. Un ouvrier aurait donc systématiquement besoin d’une direction assez forte et serait incapable d’apporter quelque chose à la façon dont est organisé le travail ?


      • Terminus72 26 avril 2007 15:12

        Si l’on s’en tient à l’analyse de l’article de Hersey et Blzanchard alors on aurait un Sarkozy persuasif et très directif smiley et une Ségolène plus participative et délégative. Ce qui correspond assez bien aux politiques qu’ils veulent l’un et l’autre mettre en place. Sarkozy voulant avoir les pleins pouvoir et être maître à tout instant de l’appareil politique tandis que Ségolène a plus l’ambition de faire participer smiley et de déléguer les pouvoirs.

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