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Clopinettes

politique, cinéma, Agnès buzyn, socitéL'auteur de ces lignes avertit en préambule les lecteurs éventuellement mal-comprenants, il trouve que la cigarette c'est mauvais pour la santé, que boire trop d'alcool, c'est mâââl, qu'être méchant avec son prochain c'est pas bien du tout et qu'il convient bien entendu d'attacher sa ceinture de sécurité quand il est en voiture. Cependant, j'en ai aussi, comme d'autres, plus qu'assez de la moralisation infantilisante qui envahit dorénavant tous les aspects de notre vie personnelle. Et je ne fume pas ni ne boit avec excès, et je m'efforce le plus possible de manger cinq fruits et légumes par jour.

Agnès Buzyn, l'inénarrable ministre de la santé à Jupiter, déclare la semaine dernière que les cigarettes dans les films français devraient ètre interdites puis rétropédale depuis quelques jours face au tollé provoqué (elle réagit ici sur le rôle social que les acteurs auraient à jouer et ironise maladroitement sur le tweet de Valérie Trierweiler qui se moque d'elle). On a comme l'impression que soit elle nous prend pour des andouilles, soit les communicants de Macron l'ont dûment chapitrée. Et pourtant elle a bel et bien suggéré très clairement l'interdiction de la cigarette sur les écrans noirs de nos nuits blanches devant le parlement.

 

Elle affirmait même alors avoir alerté la ministre de la Culture et des restrictions de budget de la création sur la question (voir ici)...

 

 Elle demeure dans la perception très bourgeoise de la culture. On la trouve à droite, à gauche, chez les marxistes comme ici les libéraux libertaires. La culture doit avoir une utilité sociale pour justifier son existence. Elle se doit d'éduquer le peuple dans le bon sens, celui du pseudo-progressisme actuel. S'il n'y avait que les ridicules injonctions sur la clope ce ne serait que négligeable. Hors, déjà, beaucoup de cinéastes confonde leur capacité de création avec un boulot d'éducateur social :

 

Montrer des couples mixtes où tout se passe bien, évoquer des familles recomposées tellement cool et décontractées comme dans les romans d'Anna Gavalda, des gosses de banlieue qui réussissent, qui sont très polis et ne font jamais de trafics etc...

 

Ces simili éducateurs sociaux sont bien souvent de piètres créateurs, et leurs démonstrations sont toujours chaussées de semelles de plomb à de rares, très rares exceptions près. Cela va des "auteurs" de l'interminable feuilleton "Plus belle la vie" par exemple, le titre en lui-même est tout un programme, à la plupart des auto-fictions française décrivant la vie sentimentale compliquée et les névroses distingués de pauvres petits gosses de riches.

 

Les bourgeois pédagogues qui se doublent de moralisateurs ont cette obsession depuis quelques temps déjà de régenter les petits plaisirs que les petites gens pouvaient encore avoir il y a quelques temps sans se sentir coupables. La cigarette en était. Elle était la possibilité pour le chômeur, le précaire de se détendre un peu sans penser à l'angoisse du lendemain. Maintenant il faut qu'il se sente coupable.

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury - Grandgil

 

illustration prise ici 

 


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