Copé, Superman de la politique
Vous êtes tous au courant : Jean-François Copé ancien ministre du Budget, président du groupe UMP de l’Assemblée, maire de Meaux et président de la Communauté d’agglomération vient de rejoindre le plus gros cabinet d’avocats d’affaires français.
Il a tenu à préciser que sa mission juridique, « faire de la médiation », serait à « temps partiel » (le vendredi et le samedi semble-t-il...) et que cela répondait à un objectif : « rester les pieds sur terre »...
La presse et certains élus (François Goulard, François Hollande, Corinne Lepage notamment) s’interrogent sur l’aspect éthique et juridique de cette décision. Soit, mais après tout, si cela est autorisé et que le jeune avocat nous garantit qu’il n’y aura en aucune façon de conflit d’intérêts. Why Not ?
Copé a prêté serment en devenant avocat et il se doit donc de respecter la déontologie professionnelle qui est quand même exigeante. Ceci est en fait un problème de conscience pour chaque avocat devenant parlementaire (André Vallini et Arnaud Montebourg nous disent par exemple qu’ils restent inscrits au Barreau mais ne perçoivent plus de rémunération depuis qu’ils sont députés). Mais dans le cas présent c’est le contraire : un parlementaire qui devient avocat et entre dans un prestigieux cabinet où les associés ont assez peu à voir avec ces jeunes avocats commis d’office qui plaident à Bobigny ou Cambrai....
« Rester les pieds sur terre » donc... Mais vu son emploi du temps, il va s’envoler tel un Superman de la politique notre fringant quadra ayant « promis d’en finir avec la langue de bois... ! » (titre de son bouquin de 2006).
« Rester les pieds sur terre » pour un homme politique ce devrait être de renoncer une bonne fois pour toute au cumul des mandats et des fonctions (le mandat unique national ou exécutif est une urgence) car d’une part il n’est pas possible physiquement et intellectuellement d’être à la fois député et maire et président d’agglo et avocat et... homme. Et que d’autre part, la rémunération d’un député français est tout à fait honorable surtout lorsque s’y ajoute la présidence du plus important groupe politique de l’Assemblée où certains « frais de vie » sont nous le supposons pris en charge...
« Rester les pieds sur terre » pour un homme politique ce devrait être ne pas dire que l’on travaille 7 jours sur 7 (car on imagine que le dimanche Copé va le consacrer à sa ville ?). Ce devrait être assumer la vie de tout un chacun : se taper les embouteillages ou les transports bondés et défaillants pour aller bosser, faire ses courses dans la grande surface du coin ou mieux encore aller au marché non pour se montrer avec les militants ou face à la concurrence mais pour humer la vie.. Et même pourquoi pas aussi s’occuper de ses enfants le soir ou le week-end et même de sa femme (ou de son mari/conjoint/partenaire) si on en a... ! Faire de la moto si on aime vraiment ça et ne pas la louer à la journée pour faire jeune et les besoins d’une photo comme Fabius il y a quelques années. Monter sur un Vélib mais avec une tenue appropriée au cyclisme urbain et pas uniquement devant la mairie. Ne pas exhiber cette même carte de Vélib avec le plus petit numéro possible (il paraît que Delanoë et Baupin se chamaillent sur ce point) alors même qu’ils ne se sont pas tapé d’envoyer par la poste le questionnaire difficilement téléchargé en plusieurs pages, plus le RIB, le chèque de caution, mais l’ont sans doute reçu gratuitement le « jour J » de M. Decaux himself, etc.
Ce genre d’hommes ou de femmes politiques simples et modestes à la fois mais exemplaires existe dans les pays de l’Europe du Nord...
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