De la farce au cataclysme
Le plan machiavélique.

Élections pestilentielles 2017
Incapables de redresser l’économie de notre nation, trop engagés dans une logique de corruption et de somptueux cadeaux à leurs chers commanditaires, englués dans les habitudes de luxe qui sont désormais les leurs, aveuglés par un mépris souverain pour le peuple, nos responsables politiques de toutes obédiences, se sont lancés inconsciemment dans un formidable sabordage collectif. Comment le leur reprocher ? Voilà bien la seule issue pour sortir d’une République en totale déliquescence.
Les frasques du petit châtelain ne sont que le point d’orgue de la pantomime. Les autres protagonistes de la comédie ne sont pas en reste, chacun y allant de ses coups tordus, affaires douteuses, trahisons et reniements. Il n’est pas une journée sans une révélation, un déni de justice, un scandale qui, de toute manière, n’ira pas jusqu’à son terme. Les uns comme les autres brandissent leur immunité, héritage absurde d’une conception monarchique du pouvoir, leur présomption d'innocence élevée au rang de blanc-seing avant que les avocats ne trouvent l’erreur de procédure pour obtenir le non-lieu.
Les citoyens ont des comportements exemplaires devant ce spectacle affligeant. Les uns se rangent docilement derrière leur champion, nient tout en bloc, avalent toutes les couleuvres que leur favori leur sert, médisent des voisins, se bouchent les yeux, le nez et les oreilles afin de pouvoir continuer à se regarder dans la glace. Il est certain qu’ils doivent avoir quelques intérêts personnels pour à ce point renier toutes leurs valeurs civiques. À moins, je le redoute aussi, qu’ils aspirent au fond d’eux-mêmes, à agir pareillement, n’ayant plus aucune conscience collective.
Les autres se désolent, se désespèrent à la fois de ces élus, ramassis de voyous, de crétins, de voleurs et de menteurs. Ils renoncent à les saluer dans la rue, cessent de se déterminer pour cette bataille des boutons où toutes les culottes sales tombent une à une. Ils ne savent plus où donner de l’urne et nombreux sont ceux qui vont mettre les voiles le jour de l’élection. La République est morte, ce ne seront pas les abstentionnistes ses fossoyeurs.
Comment se sortir de ce joli merdier ? Je vous demande d’excuser ce terme mais à force de remuer la vase, le lisier et les fonds de poubelles, je n’en vois pas d’autre pour illustrer ce qu’est devenue l’Agora. Nos joyeux drilles de la cour des cognes ne perçoivent même pas les remugles qu’ils dégagent. Ils vivent dans des tours d’ivoire, se prélassent dans des palaces, se font tailler des costards aux frais de la princesse et se déplacent entourés de gorilles pour les éloigner de la colère d’un peuple à bout de patience. Seuls les sympathisants hystérisés par leurs idoles, ont le droit de venir leur clamer leur amour.
Je crains qu’il n’y ait qu’une seule issue : celle qui consiste à aller toujours plus bas, toujours plus dans la fange et la flétrissure. Le parti qui jusqu’alors avait servi de repoussoir pour tolérer les manquements des partis plus respectables, ce parti qui fédérait les désespoirs, les haines, les jalousies, les pensées honteuses, ne permet plus de maintenir à flot ses adversaires. Il est même devenu le recours acceptable tant les autres ont perdu toute crédibilité.
Alors, nos joyeux drilles des partis de gouvernement ont décidé de provoquer l’avènement de dame Marine. Le scénario qu’ils suivent scrupuleusement a été écrit dans leurs officines de communication. Ils veulent la victoire de l’épouvantail, se sachant incapables de changer quoi que ce soit à la situation. Seul le chaos peut ouvrir une brèche après un cataclysme social, humain et économique.
Voilà le plan machiavélique qui est dans leur tiroir. Ils soufflent sur les braises, choisissent avec la complicité des naïfs et des crédules, les plus mauvais d’entre eux. Ils étalent sans honte les dessous de leur duplicité. Ils se vautrent dans l’abjection, le mépris, la vulgarité de leur cupidité et de leur avidité. Ils amplifient les privilèges délirants qu’ils s’accordent. Le peuple explose et va se réfugier dans l’impasse qui leur tend les bras.
La fille de son père au pouvoir, la recomposition des clans pourra se faire. La tempête, la tourmente, la guerre civile, le tsunami démocratique auront raison des vieux barons cacochymes qui restent accrochés à leur places. C’est pour les éliminer que la politique du pire est mise en place. Un vent nouveau devrait souffler ensuite : c’est du moins ce qu’espèrent ces fous furieux, ces souffleurs de braises, ces boutefeux de la haine.
Les élections présidentielles sont organisées pour célébrer les funérailles de la démocratie : ce système absurde qui n’a jamais été appliqué sérieusement. Les guignols et les racailles ont décidé de briser la devise d’une République bananière. Je ne sais ce qu’ils espèrent ensuite, je suis certain que notre opinion ne les préoccupe guère. Ils se persuadent d’être les seuls à penser convenablement, ils méprisent le peuple ; ils l’ont déjà aboli.
Ne vous faites pas complices de leur plan. Si voter avait une quelconque utilité, il y a longtemps que ce colifichet, accordé aux bons idiots que nous sommes, aurait été supprimé. C’est dans le refus de la farce par l'abstention, le vote blanc, l’insurrection citoyenne, l'obstruction de leur campagne, les concerts de casseroles, les tartes à la crème et les quolibets systématiques que vous devez démontrer votre refus absolu de cette mascarade.
Insurrectionnellent leur.
30 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON