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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Discrimination positive : rien à déclarer !

Discrimination positive : rien à déclarer !

Étrange conclusion que celle du rapport du Comité Veil, remis à Nicolas Sarkozy en retard de presque six mois et qui explique qu’il est important de ne rien faire. Et pourtant, c’est la sagesse qui l’a motivé.

Le Président de la République Nicolas Sarkozy est assurément un homme politique volontaire. Ou volontariste. Et depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême, il a quelques moyens de mettre en mouvement le monde autour de lui. Un peu trop pour certains, mais nul doute que de nombreuses améliorations sont nécessaires à la société française.

Généralement, le mouvement se montre fébrile et désordonné alors que l’ordre, le conservatisme, la stabilité ne peuvent provenir que de l’immobilisme. Le seul ennui, c’est qu’il ne s’agit pas de réformer pour réformer, mais de transformer ce qui ne convient pas et de garder ce qui convient et qui fait le socle de la cohésion sociale.


Une mission "impossible"

Le 8 janvier 2008 lors de ses derniers vœux, Nicolas Sarkozy avait souhaité réfléchir sur une redéfinition de certains droits constitutionnels du citoyen pour introduire la notion très ambiguë et contradictoire de "diversité" : faire en quelques sortes de la "discrimination positive" pour compenser un état de fait issue d’une "ségrégation de fait".

Mais la discrimination, qu’elle soit positive ou négative, est une doctrine diamétralement opposée à celle de la République actuelle et de notre tradition républicaine qui date de la Révolution, celle de l’égalité du citoyen face à la loi. Contraire également à l’article 1er de la Constitution de la Ve République.

C’est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a souhaité engager la réflexion en demandant à Simone Veil, désormais académicienne, ancienne membre du Conseil Constitutionnel, ancienne Ministre d’État d’Édouard Balladur, de diriger une groupe de réflexion sur l’éventualité d’une modification du Préambule de la Constitution.

Loin de la limiter à la seule "diversité", Nicolas Sarkozy a élargi le champ d’investigation par ces quelques questions :

1. Doit-on permettre au législateur de mieux garantir l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités, en dehors même de la sphère politique ?

2. Y a-t-il des principes directeurs sur lesquels il conviendrait de fonder, au-delà de l’évolution des techniques, notre approche des problèmes liés à la bioéthique ?

3. Faut-il rendre possibles de nouvelles politiques d’intégration valorisant davantage la diversité de la société française pour favoriser le respect effectif du principe d’égalité ?

4. La reconnaissance du principe de dignité de la personne humaine.

5. Le pluralisme des courants d’expression et des médias.

6. Le respect de la vie privée et la protection des données personnelles.

7. L’ancrage européen de la République.


Les fondements actuels de la République

Aujourd’hui, quatre textes majeurs ont valeur constitutionnelle pour régir nos droits fondamentaux : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le Préambule de la Constitution de la IVe République (très fourni) de 1946, le Préambule de la Constitution de la Ve République de 1958 auquel sont faits référence les deux précédents textes, et enfin, la Chartre de l’environnement de 2004.

Il est à noter que les constituants de 1958 avaient refusé de redéfinir toutes les valeurs qui fondaient la République en reprenant celles de 1789 et de 1946 et en ne se focalisant que sur l’organisation des pouvoirs publics.

Ces trois premiers textes ont été considérés comme faisant partie du "bloc de constitutionnalité" par le Conseil Constitutionnel le 16 juillet 1971 (confirmant la jurisprudence du Conseil d’État du 12 février 1960), une décision qui n’a jamais été remise en cause et qui a montré que la fonction créait l’organe : le Conseil Constitutionnel avait conquis par lui-même son indépendance « en revendiquant un rôle de protecteur des libertés publiques ».


« Le temps a passé »

L’idée du Président de la République est donc intéressante : elle consistait à s’interroger sur l’introduction de nouveaux droits issus de l’évolution de la société et surtout, des sciences et des techniques après au moins deux révolutions depuis 1958, celle de la génétique et celle de l’informatique.

C’est ainsi qu’il faut entendre sa lettre de mission adressée à Simone Veil le 9 avril 2008 : « Il ne saurait être question de modifier ou d’affaiblir ces textes, qui sont de portée universelle. Mais depuis lors, le temps a passé. Les enjeux auxquels nous sommes collectivement confrontés ont évolué, notre société s’est profondément transformée. Ces changements soulèvent des questions nouvelles, qui toutes ne relèvent pas de la Chartre de l’environnement récemment adoptée. ».


Qui ?

Treize membres constituent le Comité de réflexion sur le Préambule de la Constitution présidé par Simone Veil. On y trouve des juristes, des hauts fonctionnaires, des universitaires, des parlementaires, mais aussi une professeur d’anglais dans un lycée professionnel de banlieue (Samia Essabaa). Parmi les plus connus, il y a Claude Bébéar, Bernard Accoyer (Président de l’Assemblée Nationale), Richard Descoings (directeur de l’Institut d’études politiques de Paris) et Axel Kahn (généticien et président de l’Université Paris-V).

Par ailleurs, le Comité Veil a eu la possibilité d’écouter 25 intervenants qu’il a choisis, parmi lesquels : la philosophe Sylviane Agacinski, les ministres Rachida Dati, Christine Boutin, Valérie Létard, Fadela Amara et Martin Hisch, le président du CSA Michel Boyon, le scientifique Jean-Pierre Changeux, le cardinal de Paris Mgr André Vingt-Trois, le médiateur de la République Jean-Paul Delevoye, le président du Conseil économique et social Jacques Dermagne, les écrivains Luc Ferry, Alain Finkielkraut et Marcel Gauchet, le président de la CNIL Alex Türk, le biologiste Jacques Testart, l’ancien PDG de Renault Louis Schweitzer (président de la HALDE), la présidente du Medef Laurence Parisot...


Deux interrogations méthodologiques

Il ne paraissait pas logique de vouloir engager une nouvelle réflexion constitutionnelle parallèlement à la réforme des institutions engagée à partir des réflexions du Comité Balladur.

Le rapport de Comité Veil explique alors que le Comité Balladur ne se considérait pas compétent, étant donnée sa composition très politique, pour engager une réflexion sur les droits fondamentaux, ce qui aurait conduit le Président de la République à approfondir la question par un comité spécifique.

Si la raison invoquée peut convaincre, il sera néanmoins difficile de faire comprendre que les travaux parlementaires de la réforme des institutions n’aient pas bénéficié en même temps de la conclusion des deux comités, Balladur et Veil, comme si une révision constitutionnelle, par le Congrès ou par référendum, était un acte anodin qu’on pourrait répéter à l’infini.

Au contraire, le Comité Veil va même plus loin pour justifier son retard : alors que Nicolas Sarkozy voulait les conclusions au 30 juin 2008 au plus tard, il a estimé qu’il lui fallait attendre la fin du processus de la réforme des institutions (promulguée le 23 juillet 2008) pour savoir sur quelles bases rédiger ses conclusions.


Méthodologie

Le travail du Comité Veil a adopté une méthodologie claire et rigoureuse.

1. Il a d’abord étudié les trois tentatives de révisions des droits fondamentaux depuis 1958 :

1.1. Celle du 14 décembre 1977 émanant d’une commission présidée par Edgar Faure qui proposa de constitutionnaliser le « droit d’être différent et de se manifester comme tel », la parité hommes/femmes, la dignité (« les travailleurs manuels et intellectuels sont égaux en dignité »), le « droit à la protection de sa vie privée » ainsi que le pluralisme de l’information et l’accès aux documents administratifs.

1.2. Celle du 15 février 1993 émanant d’un comité consultatif présidé par Georges Vedel qui prévoyait « la consécration constitutionnelle de certains droits nouveaux très opportune eu égard aux conditions d’évolution de la société française ».

1.3. Enfin, celle du 29 octobre 2007 émanant du Comité Balladur qui écarta toute modification concernant les droits fondamentaux. Mais la révision constitutionnelle consécutive à ce comité du 23 juillet 2008 a cependant apporté des droits nouveaux : parité professionnelle et sociale, pluralisme des opinions et des médias, langue régionales, francophonie...


2. Ensuite, le Comité Veil s’est fixé une doctrine lui permettant de guider ses choix afin d’apporter des réponses cohérentes aux différentes interrogations.

3. Enfin, il a regardé toutes les propositions de rajouts de droits nouveaux et l’a analysé dans le filtre de cette doctrine.


Deux éléments intéressants dans l’étude

La lecture du rapport donne évidemment quelques indications intéressantes sur les questions traitées. Je m’arrêterais cependant à deux petits éléments qu’il me plaît de valoriser.

1. L’importance de l’intégration européenne : le Comité Veil rappelle que la protection des droits fondamentaux ne dépend pas que du "bloc de constitutionnalité"de la France mais aussi (entre autres) de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme ainsi que, « prochainement », la Chartre européenne des droits fondamentaux incluse dans le Traité de Lisbonne.

Ce qui est frappant, c’est l’adverbe "prochainement" qui laisse entendre que le Traité de Lisbonne va être appliqué malgré la rupture du processus de ratification par le "non" irlandais.

Le comité rappelle aussi l’article 55 de la Constitution qui autorise les juges français « à ne pas appliquer la loi lorsqu’elle leur paraît contraire à ces normes internationales ».

2. L’audition le 26 juin 2008 du biologiste Jacques Testart mériterait un article à lui tout seul (ses thèses particulièrement pertinentes sur la bioéthique feront l’objet d’un article ultérieurement).

L’un de ses thèmes de bataille est son opposition à la généralisation du diagnostic préimplantatoire qui préfigurerait un nouvel eugénisme. Or, l’une des conséquences, c’est de constater que les droits de l’homme (comme celle d’enfanter une personne en bonne santé) va à l’encontre de valeurs collectives plus larges qu’il appelle les « droits de l’humanité  ».

Pour Testart, « les droits de l’humanité, c’est l’altérité et la diversité au nom de l’égalité de toutes les personnes », et les restrictions à la diversité du vivant (OGM) relèvent de la même utopie que le diagnostic préimplantatoire.

Le problème, c’est que le citoyen est absent dans la chaîne de décision entre la bioéthique et le législateur.


Conclusion du Comité Veil : ne rien faire de plus

C’est sans doute l’aspect le plus décevant pour Nicolas Sarkozy qui comptait sur Simone Veil pour avoir quelques propositions pour rendre compatible constitutionnellement sa grande idée de "discrimination positive" (une notion très anglo-saxonne peu populaire en France).

Or il n’en a pas été question. Le Comité Veil « n’a pas recommandé que le Préambule soit modifié ». En d’autres termes, le comité conseille le statu quo.

Et il s’en explique pour trois raisons :

1. L’arsenal constitutionnel des droits fondamentaux est déjà vaste et riche, mais pas encore assez connu. Il mérite donc une grande campagne d’information rendue d’ailleurs nécessaire par l’introduction d’un mécanisme d’exception d’inconstitutionnalité de la réforme du 23 juillet 2008.

2. La modification du Préambule de la Constitution doit absolument se concevoir dans le consensus national aujourd’hui inexistant. Les droits fondamentaux constituent un « socle des valeurs dans lesquelles chacun de nos concitoyens peut se reconnaître » et aujourd’hui, la question de la diversité risque de devenir un grave conflit sur les valeurs.

3. Enfin, le Comité Veil a estimé que la plupart des avancées en matière de libertés publiques (comme la bioéthique ou la protection des données) devaient se réguler par la loi et pas par la Constitution. Et il cite évidemment la question de la diversité en disant que « le champ du possible est néanmoins immense » pour favoriser une meilleure égalité des citoyens grâce à la richesse de l’article 1er de la Constitution sur l’égalité sans « distinction d’origine, de race, ou de religion ».

La seule modification qu’a proposée le Comité Veil est d’ajouter une référence au « principe d’égale dignité de chacun » en définissant ce terme ainsi : la dignité « qui fait de chaque être humain l’égal de tous les autres, et exclut qu’un individu puisse être assujetti à la simple volonté d’un autre, sauf à y avoir dûment consenti ».


Commentaire personnel

Grande sagesse

Le travail de la commission de Simone Veil était très périlleux, bloquée entre un Comité Balladur très revendicatif et un Président de la République très volontaire sur une question qui, précisément, ne fait pas consensus.

Finalement, le Comité Veil a eu la sagesse de rester indépendant et de définir sa propre cohérence interne, quitte à déplaire à celui qui l’a nommé.

Extrême sagesse surtout de ne pas vouloir réanimer une véritable guerre civile sur le sujet très chaud de l’identité républicaine. On sait que ce type de débat revient périodiquement à partir de thèmes parfois annexes comme l’enseignement privé en 1983 ou le foulard islamique moins d’une dizaine d’année après.

Toute la subtilité du comité a été de montrer à la fois l’inutilité d’une réforme constitutionnelle supplémentaire et le risque grave d’un conflit sur les valeurs qui pourrait affaiblir une cohésion nationale déjà mise à mal par les problèmes économiques et sociaux. L’inutilité dans la mesure où les droits constitutionnels sont déjà très consistants et que les simples lois peuvent préciser ou décliner.

En finir avec la "race"

De mon point de vue, j’aurais cependant été favorable à une modification, sur le fond mineure mais sur la forme essentielle, de l’article 1er de la Constitution en supprimant définitivement le mot « race » du vocabulaire juridique.

Le premier alinéa de l’article dit en effet : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. ».

La présence du mot "race" date d’une époque révolue où la science n’était pas aussi évoluée que maintenant : il est génétiquement démontré qu’il n’existe pas de races humaines, et par conséquent, le concept même de l’existence des races est contestable, tant scientifiquement que moralement et politiquement.

L’exemple le plus médiatique aujourd’hui concerne l’origine multiethnique de Barack Obama qui est, finalement, de même complexité que l’origine de n’importe quel autre être humain sur cette Terre. C’est ce qui fait, de l’humanité, à la fois l’égalité et l’altérité.

Par ailleurs, en supprimant ce mot et en raison de la présence du mot "origine", le sens de la phrase ne changerait pas d’un iota.


Bravo donc au Comité Veil d’avoir désamorcé une bombe sociale virtuellement très dangereuse.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 décembre 2008)


Pour aller plus loin :

Pour télécharger le rapport du Comité Veil (17 décembre 2008).

Nicolas Sarkozy à Palaiseau (17 décembre 2008).

Pas touche à ma Constitution.

Simone Veil élue à l’Académie française.

Le Comité Balladur (30 octobre 2007).

Sur la réforme des institutions.




Documents joints à cet article

Discrimination positive : rien à déclarer ! Discrimination positive : rien à déclarer !

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14 réactions à cet article    


  • fouadraiden fouadraiden 23 décembre 2008 11:52


     C’est dommage , le texte s’encombre d’obscurs details à la fois techniques et juridiques qui empêchent la clarté et la simplicité d’apparaître, c’est d’ailleurs une des difficultés en France dès lors que ns abordons la ségrégation, et ségrégation raciale elle existe .le jargon juridique est inutile à la sasie du problème.

     car contrairement à ce que l’on souhaite faire croire la répartition territoriale est une conséquence et non la cause ,comme si un noir de France sorti de son territoire le temps d’uen balade était perçu autrement qu’à la couleur de sa peau dans une société majoritairement non noire ? il y là une immaturité propre à l’imaginaire français.


     Encore une chose , Veil semble justifier la discrimination positive anglo -saxonne par l’histoire singulière des Etats- Unis et de préciser que l’Etat français n’aurait jamais discriminer légalement un groupe. c’est juste, à condition d’effacer la période coloniale. Non ? Qu’en pense l’auteur ?

     Quelqu’un faisait remarquer à juste titre que ceux qui en France subissaient la discrimination sociale étaient soit ceux dont les parents ou arrière gds- parents sous l’empire français était des indigènes soit si on remonte un peu plus loin des esclaves. critère qui à mon sens marche très bien pour repérer l’origine des discriminations.

     je remarque que l’auteur insiste souvent sur la dimension multiethnique de l’identité d’Obama. sans doute une identification personnelle. mais faut -il sous prétexte de biologie des gènes le faire passer obligatoirement pour un homme mélangé alors qu’il est perçu comme un homme de la famille africaine ?


     Etre c’est être perçu, comme disait l’autre.


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 23 décembre 2008 12:18

      A Fouadraiden,

      Votre deuxième paragraphe laisserait croire que vous ne vous concentriez dans l’apparence extérieure (la seule visible effectivement quand on croise quelqu’un dans la rue) que sur la couleur de la peau, ce qui me paraît à la fois réducteur et inexact.

      C’est comme si vous disiez que vous ne regardiez que la couleur des cheveux des femmes quand vous les croisez alors que je suis persuadé qu’avant ce crière, vous imaginez leur âge (et évidemment leur sexe). A mon sens, ce qui saute d’abord aux yeux, c’est le type de vêtements qui donnent (en général) une idée du statut social, bien avant la couleur de la peau qui n’est qu’un critère parmi d’autres (et en aucun cas une identification).

      Je confirme que Barack Obama, loin d’être à mentalité kenyane et même si, adolescent, il s’est senti obligé de se considérer comme "black" (voir son excellente autobiographie, écrite avant ses activités politiques), a beaucoup plus la mentalité d’un Américain élevé à l’international que d’un Africain immigré (qu’il n’est pas) et il connaît dans ses tripes beaucoup mieux l’Indonésie que le Kenya.

      D’ailleurs, ce qui est frappant, c’est la très forte ressemblance physique (et sans doute aussi psychologique si on en croit leur biographie) qu’il a avec son grand-père de la branche américaine (donc blanc).

      Voir ces deux photos très parlantes.

      Cordialement.


    • fjr 23 décembre 2008 12:37

      Etre, c’est être perçu ?

      Ah non ! Surtout pas. En tout cas, j’espère que non.

      C’est vrai que nous sommes des animaux sociaux, et que nous existons en partie, voire même pour une large part par nos interactions avec les autres.
      Mais réduire les êtres à la perception que l’on a d’eux, c’est nier toute liberté individuelle, toute originalité qui ne se marquerait pas extérieurement. En gros, c’est refuser l’individualité en ramenant toute l’essence humaine à la collectivité.
      Je crois justement que la seconde partie du XXème siècle a largement consisté à lutter contre cette vision réductrice des individus, et qu’elle y a amplement réussi.


    • fouadraiden fouadraiden 23 décembre 2008 12:52


       Réponse assez étrange .

       Qd je croise une femme je sélectionne effectivement différents éléments qui m’oblige à juger en fonction d’un intérêt que je partage avec tous les hétéro de cette planète et qui probablement informe mon cerveau reptilien à mon insu. Rien de tel j’imagine qd un homme blanc hétéro quelconque croise un autre homme noir hétéro quelconque.

       Encore qu’il doit y avoir une différence entre vouloir coucher avec une femme un soir même différente ethniquement et passer sa vie avec. les mariages mixtes aux États Unis sont quasi nuls. je vous laisse le soin d’en deviner les raisons.

       la condition sociale d’un individu ne change évidemment rien à l’affaire puisque les minorités "visibles" dont on parle ici sont souvent pauvres et proviennent majoritairement des ghettos des grandes villes urbaines.

       Mettez un noir bien distingué concurrencé par un blanc aussi bien distingué et vous verrez en dernier ressort le critère de sélection sur laquelle on se base pour départager les deux rivaux.

       on a bien fait de rappeler qu’un Obama noir face un Obama blanc n’aurait eu naturellement aucune chance de passer.


       Je me souviens avoir vu un excellent reportage de Canal + sur la RTBF où l’on mettait des Blancs dans la peau d’un noir dans des situations de la vie quotidienne . on a vite vu qu’un noir même distingué était simplement ignoré dans une agence intérim, immobilière ou autre. c’est drôle mais le rapport remis à Sarko n’explique rien à ce propos.

      L’expérience d’¨être dans la peau d’un noir dans le Paris de 2006 fut terrrible, paroles de Blancs.


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 23 décembre 2008 12:59

      A Fouadraiden,

      Visiblement, vous n’avez pas compris le sujet du rapport.

      Je vous propose de le télécharger et de le lire avant de le commenter.

      Cordialement.


    • Dr. Larsen Dr. Larsen Bootygood 92 (Hauts de Seine) 23 décembre 2008 13:04

      Salut Fouad !

      Et au Maroc, ils les traitent comment les noirs ?

      Un père arabe, il donne sa fille à n’ importe qui ?

      Il s’ en fiche si le fiancé en question est noir, chinois ?

      Merci d’ avance pour votre reponse !


    • fouadraiden fouadraiden 23 décembre 2008 13:11


       vous avez raison , j’avoue ne pas l’avoir lu , juste un extrait paru dans le Monde dans lequel les rédacteurs dudit rapport expliquent pourquoi la discrimination positive est forcément un concept étranger , et donc inapproprié, à la "philosophie" de la société française et de son histoire et que son adoption éventuel ne réglerait de tte façon aucun problème .j’ai estimé ne pas devoir allé plus loin....


       et je ne pense pas que le débat porte sur l’état actuel de la constitution pour avancer politiquement sur ce dossier.


    • fouadraiden fouadraiden 23 décembre 2008 13:22

       bien sûr , et je l’ai dit . 


       je croyais un peu naïvement que les noirs arabes étaient mieux traités que les noirs d’Europe. c’est faxa la limite les Arabes distinguent les noirs assimilés, comme faisant partie de l’islam et ceux venus d’Afrique émigrer. ce qui ne change rien.


       un cadre malien vivant à Casa avait d’ailleurs écrit à ce sujet un article paru ds Jeune Afrique où il décrit l’horreur avec laquelle les noirs subsahariens étaient traités par et la population et les forces de l’ordre. le cadre s’est marié avec une marocaine ...elle était noire.

       je n ai pas la référence sous la main mais tu peux la retrouver facilement sur la toile. les marocains blancs se voilent la face....comme les français qui eux pourtant se réclament des droits....


    • foufouille foufouille 23 décembre 2008 14:17

      les gens ont evolue et continueront de s’habituer a la difference
      on est certainement de plus en plus nombreux a ne rien avoir a faire de la couleur de l’autre


    • Olga Olga 23 décembre 2008 18:23

       foufouille,
      J’aimerais beaucoup que ce que vous dites soit vrai.
      Mais l’Histoire nous apprend que la bêtise d’une minorité suffit souvent à étouffer le bon sens de la majorité... Le bon sens est facilement supplanté par le mensonge et la manipulation en temps de crise. De là à dire que ce que nous vivons actuellement (et ce qui arrive) va servir les desseins d’une minorité manipulatrice, il n’y a qu’un pas... smiley
       


    • foufouille foufouille 23 décembre 2008 18:56

      j’ai l’impression que ca s’ameliore
      hors du racisme, les beaufs qui considerent (il y a 20a) les cheveux longs comme des hippies sont moins nombreux

      petit bemol, les ploutocrates blancs ou pas sont aussi pourri......


    • JONAS Virgule 23 décembre 2008 18:43

      @ L’Auteur :

      Dites-moi ? Vous n’en parlez pas dans votre CV, vous n’auriez pas fait une école Jésuite ?

      Mais, vous faites certainement parti des nouveaux " dieux ", ceux qui vont sauver le monde avec des mots et des bonnes intentions.

      En inventant : " Les Droits de l’Homme " les nouveaux " dieux ! " que vous êtes, se sont créés des devoirs, vous allez vous en acquitter comment ? En cédant votre place à plus de deux milliards d’hommes qui meurent de faim !

      Les races !

      Supprimons le mot " race ", si un Caniche vous pisse sur le pantalon, vous lui mettez un coup de tatane, mais si c’est un Pitbull ! Vous attendez qu’il ait fini ! Pourtant, ils font parti de la même race canine !

      Si vous aviez assez d’ouverture d’esprit, vous verriez les races sous un autre angle, Celui des qualités de chacunes.

      Un Lapon peut vivre au pôle Nord, vous le pourriez ? Moi pas. Vous pourriez survivre dans une forêt équatoriale ? Dans le désert, etc.

      En abordant le sujet sous cet angle, le respect s’impose pour n’importe quel homme quelle que soit sa couleur.

      Chez nous les Pompiers, notre morale veut : " Qu’un homme en vaille un autre ".

      Ce sera ma conclusion.

      Bonne soirée.

       

       

       

       


      • noop noop 23 décembre 2008 20:20
        J’ai écouté la première partie du discours de Sarkozy à Polytechnique sur le sujet. Le passage où il aborde la discrimination "positive" est assez alambiqué illustrant bien le dilemme et le malaise.

        Faire de la discrimination "au pif" semble difficile à faire passer, c’est clair.
        Donc on aurait recours à l’analyse de la situation et au comptage ethnique.
        Mais les mesures discriminatoires ne pourront pas être ethniques... c’est pas correct... Ca ne va pas être facile.
        Le politiquement correct justement et le non-dit passé sur l’ampleur de l’immigration place les gouvernants devant leur hypocrisie. Publier une carte de France ethnique informera les Français de la réalité de leur composition et ça risque de provoquer quelques remous. Mais discriminer en disant il faut tant de cela ou tant de ceci sans le justifier quantitativement c’est la part belle à l’arbitraire et risque de provoquer d’autres remous.
        Vraiment pas facile. Il va y avoir de la gymnastique et des contorsions.

        • chabou chabou 19 janvier 2010 15:02

          parler de discremination positive c’est deja discreminer,
           tout simplement le positivisme ne souffre d’aucune contradiction, d’aucune discremination
          car le cadre majeur prevaut,
          en la matière le cadre c’est les lettres, le diagramme, l’opuscule, l’ortographe , la grammaire

          discreminer le positif, l’ordre etabli, l’ordre des choses, c’est discreminer le texte en l’occurence l’ occurence l’opuscule, la reference en matière de musique , les symphonies, Mozard , Vivaldi, Beetoven, Hindel et Picasso, Schubert et tous ceux qui ont laisser l’art, Durer, et son celebre tableau Durer et le nombre 34etc, etc

          auteur du positivisme Auguste ComTe suivi par Hegel, ou le contraire,

          la decision doit etre ferme et immediate, ne plus discreminer

          mcjb

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