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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Droits, devoirs et responsabilité

Droits, devoirs et responsabilité

Le mot responsabilité est employé quotidiennement par chacun d'entre nous et plus encore par les élites décisionnelles que sont les gouvernants politiques et économiques.

L'article se propose de montrer que sa définition n'est pas correctement appréhendée par le commun des mortels et est manipulée par les élites. Que de la mauvaise comprehénsion du mot vient une part de l'incapacité des citoyens à s'approprier la chose publique.

L'etymologie du mot responsable vient du mot latin respondere qui signifi se porter garant, répondre de.

Mais de quoi devons-nous répondre ? De quoi se porter garant ? 

Des décisions engageant la vie des personnes et des choses. Et sous entendant les devoirs et non les droits. Du moins tel que nous le présente les personnes ayant du pouvoir. Car c'est de ce dernier, le pouvoir, que se détermine la valeur de la responsabilité. En fonction du pouvoir détenu.

La responsabilité pour exister exige donc la détention d'un ou des pouvoirs. Or, le 1er de ses pouvoirs concerne l'individu lui même. Le pouvoir sur soi même. Ou plus courramment "la maîtrise de soi". Mais là encore, la "maîtrise de soi" est surtout vu comme un devoir mais non comme un droit.

En fait, la relation entre droit et devoir est peu évoqué et le plus souvent sont traités de manières séparés. C'est de cette séparation que provient la mauvaise appréhension de la notion de responsabilité.

Pour parler et définir ce qu'est véritablement la responsabilité il convient donc de voir ce qu'est le droit et le devoir dans son acception courante. Qui sont du point de vu de la responsabilité les deux faces d'une même pièce.

Droit : du mot latin directum ce qui est juste. Au langage courant, de ce qui est autorisé ou non et de ce que l'on peut moralement exiger pour soi même. Ainsi furent érigés les droits de l humain. Avec les droits fondamentaux que sont l'accès à la nourriture, le logement, la protection et l'affection.

Devoir : du latin debere est l'obligation, l'astreinte à. Au langage courant, l'obligation de travail et d'obeissance. Avec le devoir premier qu'est le respect de la loi.

Si l'on accepte ces définitions du droit et du devoir, on peut remarquer que le droit est par essence inné et le devoir est, lui, acquis.

En effet, les droits fondamentaux précités sont ceux que tout enfant doit posséder dès la naissance pour survivre et avoir un developpement juste. De l'autre coté, le devoir est la connaissance/conscience de la loi et donc s'acquiert par l'instrution de celle ci au cours du developpement de l'enfant et poursuivi pendant la vie adulte.

Si l'on considère que le droit est inné, cela induit que la revendication des droits concerne exclusivement l'enfant et non l'adulte. En effet, le droit concerne autant l'accès à la nouriture que tout ce qui est autorisé par et dans la société. Elle suppose donc une autorité supérieure pour contrôler et délimiter l'exercice du droit de chacun. Revendiquer ses droits est la défense de sa condition d'enfant.

Le devoir est acquis, mais étant une obligation, donc une action imposé, elle porte sur l'aspect mécanique, répétitif et non réfléchi de l acte au moment de sa réalisation.

Il en découle que la seule revendication à l'obtention de ses droits place la personne (ou groupe) au niveau du seul statut de l 'enfant. Et la seule revendication à l'accomplissement de ses devoirs place la personne (ou groupe) au même niveau et statut qu'une machine. Toute préférence, de déséquilibre entre l'un et l'autre, réduit d autant le sens de la responsabilité et augmente le risque d'actes irresponsables.

Apparaît alors la définition correcte de la responsabilité :

La responsabilité est la capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui.

La revendication de sa condition d'être responsable, implique la défense de ses droits et l'accomplissement de ses devoirs en recherche d'équilibre.

La responsabilité parcequ'elle est une relation entre droit et devoir ne fait pas appel au pouvoir sur autrui ou à un degré d'intelligence ou de compétence mais au respect de l'équilibre entre droit et devoir.

En appliquant à la société cette définition de la responsabilité on s'aperçoit que le monde se divise en trois groupes.

D'un coté, les masses populaires renvendicateur de droits.

De l'autre, les forces policiaires et militaires, accomplisseur de leur devoir.

Et au milieu les élites responsables, manipulant les uns et dirigeant les autres... Punissant les uns avec le baton des autres.

Les citoyens s'affranchiront donc des élites qui les gouvernent le jour où ils revendiqueront, prendront possession pour eux-mêmes, leurs droits ET leurs devoirs.


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17 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 23 juillet 2012 11:12

    oui
    mais c’est dommage de limiter le raisonnement au domaine politicosocial

    la responsabilité c’est d’agir en conscience des conséquences de nos actes que ce soit a court, moyen, ou long terme ( dans la mesure ou on en est conscient )

    noyé dans la masse l’individu a tendance a perdre son individualité et a nier sa part de responsabilité elle reste néanmoins une réalité

    sinon un grand oui pour la conclusion
    la démocratie ne peut exister sans citoyens conscients et responsables ....


    • Hervé Hum Hervé Hum 23 juillet 2012 13:57

      Ce que vous dites, à juste titre, est sous entendu dans l article, mais faut le développer !

      Je vais à l essentiel pour ne pas surcharger et éviter de s égarer. Chose difficile avec ses inconvénients que peut paraître le manque d arguments.

      Alors je reste sur le plan politicosocial par ce que c est le sujet central de nos préoccupations citoyennes.

      L exemple (partant du droit) le plus actuel à l appui de ma définition est celui de la « crise » financière. Le pouvoir politique à donné des droits aux acteurs financiers sans leurs imposer des devoirs en contrepartie, Résultat, ceux ci se comportent comme des enfants sans nounou.

      Autre exemple (partant du devoir), un soldat tant qu il ne fait qu obéir aux ordres reçu ne peut être jugé responsable de quoi que ce soit, même de ce que l on appelle crime de guerre. Suivant ce principe, le soldat Manning fut poursuivi, est emprisonné (jusqu à 52 ans !) et torturé pour la divulgation des images montrant un crime de guerre en Irak... Mais pas les soldats executeurs et les coupables du crime.

      Pourquoi ? Par ce qu ils invoquent leur devoir à défendre le droit du peuple qu ils prétendent défendre. Faisant de tous le monde des irresponsables. Cqfd


    • gaijin gaijin 23 juillet 2012 16:25

      «  je reste sur le plan politicosocial par ce que c est le sujet central de nos préoccupations citoyennes. »
      j’avais bien compris
      mais justement je trouve « regrettable » que le sujet central de nos préoccupations ne soit pas l’être humain ......
      n’y voyez pas de critique
      simple question de point de vue


    • gaijin gaijin 24 juillet 2012 09:08

      schweizer

      vous n’avez pas de cerveau ?
      non sans rire vous n’êtes pas capable de prévoir que rouler bourré a grande vitesse sur une route de montagne est le plus sur moyen d’avoir un accident ????

      ou peut être êtes vous un politicien ?
      incapable de savoir que la terre est ronde et qu’une dette tôt ou tard ça se rembourse ?
      qu’un pays sans industrie ne fait pas assez de recettes ?

      ou encore peut être vous mouton ?
      satisfait d’aller dans le même sens que les autres pourvu que l’herbe soit verte ......

      si vous n’êtes rien de tout ça ne me faites pas croire que vous ne pouvez pas a votre échelle prévoir les conséquences de vos actes


    • spartacus spartacus 23 juillet 2012 11:19

      L’élite : responsable mais pas coupable !


      Les indemnités sans justificatifs ?
      La dépense sans contrôle de l’argent du contribuable.
      Leur mission pour ne s’occuper que de leurs intérêts égoïstes de clan


      • foufouille foufouille 23 juillet 2012 11:35

        de ceux du CAC40, aussi
        du liberalisme en pratique


      • spartacus spartacus 23 juillet 2012 18:44

        Si c’était des libéraux, ils accepteraient la transparence.


      • foufouille foufouille 23 juillet 2012 21:39

        ce sont des liberaux pratique, du genre tout pour moi
        appelles ca, liberaux de droite ou libertaryens


      • alinea Alinea 23 juillet 2012 15:46

        Il semblerait même aujourd’hui que le pouvoir dispense des responsabilités !
        J’ajouterais que la responsabilité exige une prise de conscience pour l’exercice de notre liberté.


        • Hervé Hum Hervé Hum 23 juillet 2012 16:23

          En effet Alinéa, et c est sous entendu dans la définition que je donne de la responsabilité.

          La capacité à répondre de ses droits et devoirs envers autrui implique la connaissance de ceux ci et la conscience de l équilibre entre les deux.

          Ainsi, prendre son droit de vivre dignement implique accomplir son devoir de mourir dans la dignité (de ne pas accepter de se laisser atteindre par l état de grabataire et il ne s agit pas de se suicider sinon se serait considérer que mourir est un suicide !). Vivre dans son droit, donne la force de mourir en son devoir par la conscience qu elle en donne.

          Droits et devoirs sont donc indissociables, car c est bien de leur séparation que provient et permet l irresponsabilité des peuples et des individus.

          Dernier exemple probant, si l humanité considère la responsabilité morale avant la force brute, c’est qu elle place la conscience de son action en terme de droits et devoirs.

          Ainsi, pour son droit pris à jouir pleinement et totalement des ressources de la Terre implique l accomplissement plein et entier de son devoir de préservation de ces mêmes ressources.

          Ce qui va dans le sens de "les devoirs de nos parents son nos droits, et les droits de nos enfants, sont nos devoirs. L ensemble fonde la responsabilité des générations entres elles. Etc


        • Le Gaïagénaire 1er août 2014 18:44

          Hervé Hum (---.---.---.80) 23 juillet 2012 16:23


           « les devoirs de nos parents son nos droits, et les droits de nos enfants, sont nos devoirs. L ensemble fonde la responsabilité des générations entres elles. Etc »

          Curieusement, rien n’est prévu avant la naissance comme devoirs des futurs parents ou droits des futurs enfants. D’où l’irresponsabilité totale avec la bénédiction, l’exonération même par les tribunaux, des religions.

        • Le Gaïagénaire 3 août 2014 13:34
          Hervé Hum (---.---.---.80) 23 juillet 2012 16:23

          Le Gaïagénaire (---.---.---.109) 2 août 17:20

          C’est logique, normal, coule de source, prédit, édicté même :


          Caïn a tué Abel. C’est épigénétique.

          L’activité qui engendre toute la misère du monde est laissée aux mains des irresponsables.

          Aucun droit n’est accordé à l’enfant avant sa procréation, ce sera un esclave ;

          Aucun devoir n’est imposé aux géniteurs avant la procréation, ces ex-esclaves répéteront leur propre esclavage sur les enfants ;

          Cette conscience n’existe même pas. smiley

          Il est si simple de briser cette chaîne en exigeant qu’à l’école toutes les filles, mères potentielles, se libèrent des émotions refoulées de leur ontogenèse en dressant leur biographie. 

          D’ailleurs le commandement original disait :

          « Donnes leur juste poids à ton père et à ta mère, et il sera ajouté à tes jours ». Ce qui laisse entendre « ainsi tu ne te feras pas longtemps d’illusion et tu pourras vivre plus tôt pour toi »

        • easy easy 23 juillet 2012 17:24

          Votre travail m’inspire une réflexion :
           
          « On ne peut donner que ce qu’on a. Il faut donc qu’un individu s’appartienne dans un premier temps pour qu’il puisse se mettre à disposition d’autrui dans un second temps » 




          C’est que concernant nos devoirs, ils peuvent aller jusqu’à celui de donner sa vie (ne serait-ce qu’en accouchant) mais curieusement, c’est assez facile à offrir.

          Il est assez facile de mettre sa vie à disposition d’autrui lorsque ce don procure ce qu’on appelle honneur.

          Ce que nous avons le plus de difficulté à offrir c’est notre honneur ou dignité.

          C’est pour cela qu’un ministre pourtant en charge de la santé refusera de mettre à disposition des autres son honneur en reconnaissant ses torts à la suite d’une contamination de sangs à transfusions.




          Mourir sur le champ d’honneur, des millions l’ont fait
          Offrir son honneur en restant en vie, très peu l’ont fait. 

          Parler des devoirs, des responsabilités sans dire un mot de l’honneur, c’est laisser un énorme trou noir dans l’ouvrage.

          Considérons les Japonais.
          On l’a vu avec Fukushima, ce n’est plus ça, mais jusqu’en 1950, ils avaient un concept à double détente.
          Premier temps on mettait son honneur à disposition des autres en reconnaissant ses torts. On ressortait donc déshonoré.
          Second temps, en se suicidant correctement on récupérait l’honneur perdu.
          Ce principe à finalité heureuse (il faut bien mourir un jour alors mourir un peu plus tôt mais dans l’honneur, est automatiquement une belle chose) permettait à chacun de reconnaître ses torts donc d’accomplir vraiment tous ses devoir jusqu’au bout.

          Le fait qu’en se suicidant un déshonoré récupère son honneur, démontre qu’il s’appartient entièrement tant en vie qu’en dignité.
           
          Ici, c’est le contraire. Ici on ne laisse à personne la possibilité ni de disposer de sa vie ni de rétablir son honneur. Ici, même un condamné plus tard blanchi ne l’est que du bout des lèvres.

          Ici, on ne permet à personne de récupérer son honneur et les suicidés sont jetés aux chiens (ce qui a débouché sur l’extraordinaire affaire Calas) 
          Ici, la dignité de chacun n’est qu’entre les mains des autres et chacun doit donc se protéger des autres en mentant ainsi qu’en réduisant la dignité des autres. Ici chacun essaye de sauver son honneur sur lequel il ne peut rien en abaissant celui des autres sur lequel il peut tout. Ici on va donc voir les protagonistes d’un procès pratiquer le jeu de la patate chaude, le renvoi des responsabilités. Ici la médisance est incontournable.

          Au Japon d’autrefois, du moment qu’une personne avait une part de responsabilité, même minime, elle n’avait aucun avantage à augmenter celle des autres, elle rétablissait sa part de déshonneur en procédant au sepuku.
          Par exemple, à la suite d’une défaite de bataille, tous les soldats survivants se doutaient bien que leur part de faute n’était que partielle mais peu leur importait le procès des autres. Chacun avait à assumer sa part seul et le réglait par le seul sepuku.





          • Hervé Hum Hervé Hum 23 juillet 2012 21:54

            Comme vous dites, les japonais ont su changer d avis sur la question. Surtout l empereur et son gouvernement !

            Et enfin, je ne vois pas d honneur en celui qui ne pense que par ses devoirs. Sinon à me faire penser à la fameuse phrase de Napoléon

            « Vous me reprochez de vouloir donner des hochets (légion d honneur). Mais c’est avec des hochets qu’on mène les hommes. »

            Qu est ce l honneur pour un soldat sinon un hochet pour le mener à l abattoir.

            De mon point de vue il n y a d honneur véritable que de s assumer en acte et en conscience soit en droits et en devoirs.


          • Morpheus Morpheus 5 mai 2013 10:12

            Je suis globalement d’accord avec votre analyse, Hervé.

            Mais pour l’intérêt de faire avancer la réflexion, je vais me permettre de poser un aphorisme de mon propre cru (ouvrez tous bien vos écoutilles) :

            « Aucune loi n’a jamais permit de résoudre un problème : une loi n’est jamais que l’expression tragique de notre impuissance à résoudre un problème ; réguler n’est pas résoudre. »

            Dissertation de minimum deux pages A4. Vous avez deux heures smiley

            Amicalement,
            Morpheus


            • Hervé Hum Hervé Hum 6 mai 2013 00:52

              Arf, dissertation de deux pages A4 en deux heures !!!

              Bon, si j’écris en très très gros caractère et en le justifiant car mal voyant, je peux m’en sortir en faisant court. Et si vous m’accusez, je vous dénoncerait pour discrimination anti handicapé.

              En fait une loi n’a pas pour but de résoudre un problème, mais de faire accepter par la force une règle. Peu importe que cette règle soit juste ou non, qu’elle soit l’expression de la majorité, d’une minorité ou d’une seule personne pourvu qu’elle ait la force de son coté. La loi est donc avant tout l’expression de notre impuissance à être tous d’accord, en un même temps et lieu, sur un sujet et d’y adhérer volontairement. En d’autres termes, de nous mettre tous d’accord. La loi se moque donc de résoudre car son seul but est bel et bien de réguler au profit de celui qui détient la force, car il n’y à pas de loi sans la force pour la faire appliquer. C’est pour cela qu’il est faux de dire « force doit rester à la loi » mais qu’il faut dire plutôt « la loi s’exerce par la force »

              Je vous propose mon petit aphorisme en échange de bon procédé

              La loi est la philosophie du plus fort et le droit les concessions faites par celui ci au plus faible en échange de sa soumission.

              Je vous dispense de dissertation car il est bien tard !

              Bonne nuit...


            • Jo.Di Jo.Di 11 avril 2016 16:11

              cela induit que la revendication des droits concerne exclusivement l’enfant et non l’adulte.
              Et oui la conception grecque ...le droit est celui de l’être immature, par ex le migrant a le droit au biberon de Merkel, il n’a pas le devoir de se battre pour son pays (réservé à l’adulte !)
               
              Les citoyens s’affranchiront donc des élites qui les gouvernent le jour où ils revendiqueront, prendront possession pour eux-mêmes, leurs droits ET leurs devoirs.
              Faut rire ?
              Le bobo consumériste avachi sur son canapé Darty regardant les « Chtis à Hollywood » transformé en hoplite grecque ? Même Chouard en rigolerait
              Le bobo veau consumériste est anthropologiquement un immature qui chiale pour son droit au biberon ! C’est pour ça que le lâche migrant le rejoint !

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