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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > En pantalon rouge ou à poil ?

En pantalon rouge ou à poil ?

Sommes nous comme en 1914 prêt à envoyer des soldats au casse pipe en pantalon rouge ou sommes nous un peu plus prévoyant et mieux dirigés si un conflit devait apparaitre ?

Après les périodes de commémoration du 11 novembre, je me remémore la prévoyance dont firent preuve les élites de l’époque : envoyer au front des soldats équipés de pantalons rouges pour faire des cibles idéales sur les champs de bataille en n’ayant pas anticipé l’évolution des capacités de tir des fusils.

Par rapport à notre époque, je me dis paradoxalement, qu’ils étaient plutôt bien lotis. La situation et la prévoyance de nos élites actuelles me fait en effet craindre que la situation serait encore pire en cas de conflit.

Quelques exemples pour illustrer cette affirmation :

Quand on observe les potentialités de guerre, on peut par exemple mettre en avant le risque de bataille entre Taiwan qui veut conserver son autonomie et les tentations hégémoniques de la Chine dans cette région.

En cas de conflit, cela entrainerait le Japon et les états unis dans la bataille et par les accords internationaux, l’ensemble de l’occident. Les incidents de frontières qui peuvent dégénérer rapidement sont également possibles avec l’Inde, la Chine et le Pakistan dans une région qui peut facilement devenir un centre de conflit international.

Nos soldats doivent commencer à apprendre à se battre à poil, puisque l’industrie textile n’existe plus chez nous et que les uniformes ne proviendraient plus de Chine. De plus avec la recherche permanente du zero stock, il n’y aura que peu de réserves, voire par du tout.

Pour les blindages et les aciers nécessaires aux batailles, idem, nous n’avons plus d’industrie capable de fournir le nécessaire de manière fiable en cas de conflit international. L’ensemble est disséminé dans le monde et sous capital étranger.

Ces deux exemples sont choisis pour illustrer les questions à se poser sur la logistique nécessaire en cas de conflit, nous pouvons détailler plus avant : quels moteurs, fabriqués ou, quels pneumatiques, quels rations alimentaires ? Sur quels domaines y a y il cohérence entre les capacités économiques et les alliances militaires pour avoir recoupement des fabrications et des approvisionnements avec les intérêts militaires concernés ?

Par contre nous avons installé sur le territoire de quoi nous détruire sans trop de difficultés par un agresseur étranger : de nombreuses centrales nucléaires accessibles par des missiles ou des kamikazes leur éviteront de devoir transporter eux mêmes les bombes atomiques.

Nous avons de plus un fonctionnement économique sophistiqué mais très fragile : les exemples des soucis de caténaires des TGV en sont un bel exemple : par beau temps le TGV est super, mais quand il pleut, vente, gèle, les ennuis s’accumulent et cela ne fonctionne plus.

Dans les hopitaux, les réserves d’oxygène sont de deux jours, les réserves de chlore pour continuer à avoir de l’eau potable sont de 3 jours, donc à la merci de défaillance ou de problèmes de transports.

Ces quelques exemples pour montrer que dans un monde qui devient de plus en plus instable, dans lequel les crises économiques, écologiques, sociales sont en pleine croissance, nous n’avons absolument pas pensé nos activités en fonction de situation potentielle de conflits et que nous avons totalement oublié que les guerres sont possibles, qu’il est du devoir des états de s’y préparer et d’inclure cette préparation qui va au delà des forces armées dans ses stratégies globales, y compris économiques.

En combien de temps et avec quels moyens (connaissances, hommes, machines outils, capitaux) serions nous capable de remonter une économie de guerre ? Lors des précédents conflits, il a suffit de transformer les usines pour fabriquer des armes et des moyens militaires, quand l’économie occidentale est une économie de services qu’allons nous transformer ? Les moyens informatiques sont produits en dehors de nos zones géographiques, les industries sont délocalisées, les moyens logistiques sous pavillons de complaisance ne sont pas non plus maitrisés. Des pans entiers de la production indispensable en cas de conflits ne pourraient pas être remis en route avant de nombreuses années.

Nous avons vu ces dernières semaines comment la réduction du rôle du politique et de l’état et son affaiblissement devant le tout économique pouvait être catastrophique dans le domaine bancaire, il en est de même dans le domaine stratégique et ce ne sont pas les informations en provenance d’Afghanistan qui peuvent nous rassurer sur la capacité à faire face : manque de moyens aériens, d’équipements, envoi des soldats en treillis verts dans les zones désertiques ou le jaune sable est prédominant (syndrome du pantalon rouge quand tu nous tiens), manque de blindage des véhicules, abandon de postes de tir Milan aux mains de l’ennemi, la liste s’allonge régulièrement.

Face à cela, quand réfléchissons nous globalement à notre sécurité à moyen terme ? Quels moyens mettre en œuvre, quels concepts remettre en cause y compris sur les échanges économiques ?

Ou préférons nous la politique de l’autruche, associée à la recherche de l’homme providentiel une fois la crise arrivée ?


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17 réactions à cet article    


  • ASINUS 29 décembre 2008 10:22

    belle demonstration , j ai grand peur que nos dirigeants soit bien trop occupés a s en mettre plein les fouilles pour que la moindre de vos préocupations les effleurent


    • Fergus fergus 29 décembre 2008 10:25

      Merci, FG, pour cette mise en garde utile sur notre fragilité.

      Cela dit, et pour sourire un peu, si la guerre devait se faire à poil, Hulk serait incontestablement avantagé dans les campagnes.


      • Absurde Absurde 29 décembre 2008 11:28

        Excellent article. Il y a en effet d’énormes potentialités de conflit, notamment entre Iran et Israël, l’Inde et le Pakistan, dont les implications pourraient évidemment nous concerner. Encore que nous n’ayions pas, humainement parlant, grand chose à défendre. Pas en tout cas comme dans les deux précédents conflits mondiaux. En fait il y a plus à abattre qu’à défendre, et dans ce sens je crois davantage à la possibilité d’une guerre civile intra-européenne, pour laquelle nous ne sommes pas du tout préparés. D’ailleurs voyez à quel point nous sommes préparés, déjà, à une simple chute de neige. Voyez quelle panique s’empare de la population à la moindre intempérie, à la plus petite coupure de courant. Voyez aussi la fragilité de nos réseaux de télécommunication, toujours pas enterrés, de nos réseaux de distribution d’électricité, toujours pas enterrés non plus, et voyez notre incapacité à l’autosuffisance énergétique.

        On imagine le peu d’empressement de la population civile française à vouloir défendre ses frontières, dans un contexte où la majorité de la population ne rêve que de se venger de la minorité de ses prédateurs et de régler en privé ses petits différends avec son patron, l’élu local ou le fonctionnaire qui lui pourrit la vie au nom de telle ou telle loi scélérate. Je pense que ce n’est pas très différent dans les pays voisins.

        L’envie d’en découdre existe, la capacité de le faire sans doute, mais peut-être pas dans le sens que certains auront décidé. 




        • foufouille foufouille 29 décembre 2008 12:45

          @ absurde
          en cas de problemes, ce seront les gens d’en haut qui commenceront
          ils n’accepteront pas de se serrer la ceinture et enverront les flics faire des requisitions


        • foufouille foufouille 29 décembre 2008 12:42

          vrai qu’en cas de gueurre ca va etre limite
          les flics et les chasseur sont presque les seuls a etre armes

          fabriques des grenades et autre trucs est assez facile, mais les fusils c’est plus difficile
          en cas de gueurre avec nos fournisseurs, on sera grave dans la merde


          • Fergus fergus 29 décembre 2008 13:01

            Foufouille, tu as oublié les truands et les nationalistes corses !


          • foufouille foufouille 29 décembre 2008 13:40

            j’ai cite le legal
            on peut aussi ajouter les collectionneurs, truands et bidouilleurs


          • ASINUS 29 décembre 2008 12:47

            tsss foufouille , pessimiste il y a plus d armes dans la nature que ça , d ailleurs plus nous avons de monde en OPEX plus le stock rajeuni


            • foufouille foufouille 29 décembre 2008 13:38

              face a des blindes ca fait pas le poids
              combien on des mitrailleuses lourdes genre M60 ou M249 ?


            • ASINUS 29 décembre 2008 15:20

              yep en irak quand tu vois un vbl us sauter c est sur une coccotte minute de l explosif agricole ou recuperé
              et un telephonne portable comme tu vois ya de saines lectures


            • foufouille foufouille 29 décembre 2008 16:04

              ca reste du bidouillage
              en plus ils ont perdu


            • Absurde Absurde 29 décembre 2008 20:36

              On peut voir la chose autrement. On dynamite des pylones de lignes à THT, des réémetteurs télécoms et des relais radar installés sur des points hauts isolés, on sabote des lignes téléphoniques aériennes et des répartiteurs, on procède selon une stratégie assez facile à appréhender et on paralyse petit à petit une région entière, puis deux, puis trois... moyennant un minimum d’hommes et quelques kilos d’explosifs torpillés avec leurs détonateurs dans des carrières laissées sans surveillance (cela existe dans nos cambrousses). La suite est assez facile à imaginer... 

              Ce pays est actuellement dans un tel état de délabrement et de désorganisation que n’importe quel groupuscule un tant soit peu organisé serait capable de nous servir le prologue d’une petite guéguerre qui ne demanderait qu’à virer à la guerilla urbaine. 

              Mais dans quel but ? 
              Ah oui, renverser le pouvoir. 
              Et le remplacer par quoi ? 
              C’est pour ça que ça ne se produira pas, du moins pas à ce niveau-là. Il n’est plus temps. 

              Il ne se passera rien pas tant qu’un certain équilibre dans la logique répressive/régressive sera respecté, et dans ce domaine je pense que le pouvoir en place sait où se tient la ligne rouge. Ce qu’ils ne peuvent pas percevoir exactement, par contre, c’est le niveau de ressenti du malaise. Pour le moment on en est à l’abattement, au pessimisme, à une morosité somme toute assez habituelle. Il y a une recrudescence de suicides, c’est vrai, mais le désespoir n’est pas encore palpable au niveau de la rue où tout, en apparence, se passe normalement. On n’en est qu’à la phase défiance. Mais le clash, le commencement d’insurrection peut partir de presque rien, un mot de trop, une rumeur, une bavure par trop sanglante, un trop-plein d’insolence. 

              Et encore. J’y crois à moitié. 

              Le Français de 2009 n’est pas le Français de 1943. Comme écrit par ailleurs, le Français de 1943 avait quelque chose à défendre pour quoi il était prêt à donner sa vie. Le Français de 2009 n’a que sa peau à défendre, mais il est prêt à la vendre au plus offrant. Toute la différence est là. 


            • 3.14 3.14 29 décembre 2008 13:10

              Je ne vois vraiment pas ce que la France irait faire à Taiwan...C’est une affaire qui ne nous concerne nullement, pas plus que les USA d’ailleurs, mais l’occident a gardé cette détestable attitude colonialiste.
              Si Notre Marionnette Adorée décide de suivre ses maitres dans une telle aventure, j’espère bien que les français lui feront un bras d’honneur franc et massif !


              • fredleborgne fredleborgne 29 décembre 2008 13:59

                Pour rassurer l’auteur, il convient de signaler


                - que les treillis viennent d’espagne

                - qu’il y a des stocks.

                L’armée n’est pas la société civile. Elle ne fonctionne pas en flux tendu.

                Malheureusement, les dernières "mesures" vont, pour des raisons de coût d’entretien, fragiliser fortement nos capacités de réaction de masse, le choix ayant été fait pour de petits contingents bien équipés projetables au loin.

                Mais les états sont condamnés à disparaitre, sous l’action des multinationales, qui préfèrent le morcelement politique "local" et l’application des lois de l’empire financier sur une grande échelle (continent). On ne se battra donc plus pour eux. Comme on se ne battra plus pour sauvegarder sa terre puisque nous serons un jour en majorité pauvres, donc non propriétaires.

                Et puis, malgré "l’exemple" des états unis, il n’est pas intéressant pour les "marchands" que les peuples puissent avoir des armes sophistiquées à leur disposition. Il vaut mieux des armées réduites bien équipées, qu’on peut completer le cas échéant avec des mercenaires ou des troupes alliées mutualisées pour briser les révoltes locales de "croquants citadins".

                Nous assistons à la défaite d’une grande armée en Irak, en afghanistan... qui peut conquérir un territoire, mais pas le conserver.
                La bataille est aujourd’hui celle de l’information...ou du mensonge, jusqu’à nier les évidences. Il suffit de lire Agoravox pour en avoir un échantillon.

                Mais là où nous sommes vraiment le plus suicidaire, c’est d’avoir élu un président et un gouvernement qui ne nous donne aucune raison valable d’être fiers. Ce n’est malheureusement pas la première fois, et il faudrait jeter les politiques actuels avec l’eau du bain pour redémarrer sur des bases saines, et reconstruire un système politique et social auquel nous pourrions adhérer , et donc assez aimer pour être prêts à le défendre.

                Le vrai point faible aujourd’hui, il est là. Après, il faut se souvenir que le soldat de l’An II ne s’est pas arrété pour un problème de chaussures sur sa route menant en Chine.


                • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 30 décembre 2008 09:56

                  	 	 	 	 	 	

                  Salut fg,

                   

                  Pas besoin de guerre pour constater le boxon,suffit devoir la tragique destinée de l’homme a qui on a refusé l’entrée dans 27 centres de réanimation en région parisienne.

                   

                  Me font marrer nos politicards, il y a une dizaine de jours, ils nous ont montrés à la téloche l’exercice en cas de plusieurs attentats simultanés !

                   

                  Pipo que du pipo,nos services sont même pas capables d’accueillir un pauvre bougre victime d’une crise cardiaque... c’est ça la grandeur de la France... que du pipo télévisuel !

                   

                  @+ P@py


                  • CAMBRONNE CAMBRONNE 31 décembre 2008 13:43

                    Salut à l’auteur

                    Vous posez de bonnes questions et vous avez raison de penser que le risque de guerre n’est pas définitvement exclu .

                    Votre exemple du pantalon rouge est interessant mais il mérite d’être réexaminé : Une tenue verte dite vert réséda avait été présentée à l’etat major qui voulait l’adopter . Nos braves politiques de la troisième république ont refusé de suprimer le pantalon rouge pour ne pas ruiner les producteurs de garance du midi et créer des troubles . idem pour le gros rouge qui tache .Les estomacs de nos braves pioupious devant écluser les surplus de nos producteurs du midi et d’algérie .

                    Nous avons une chance que nous n’avons pas eu pendant des siècles : Pas d’ennemi héréditaire à la fonfière, qu’il soit Anglais ou allemand .

                    Donc soyons vigilents mais pas alarmistes .

                    Salut et fraternité .


                    • Bof 3 janvier 2009 19:04

                      MAIS....aucun ^ problème^ ...ils sont prêt à se planquer !... POURQUOI VOUS INQUIÉTER ?

                      Depuis 5000 ans av JC, les conseils donnés aux rois pour envahir un pays ou une région sont de laisser la nourriture en abondance dans ce pays, puis "d’aider" à gérer cette abondance de nourriture car il a été trouvé des peuples avec qui on pourrait partager et qui souffrent, et ce n’est pas bien difficile pour les administrations de tous les pays quand même.....et ça ne nous priverait de rien, disent-ils  ! ...et les habitants du pays continuent à manger à leur faim...et l’administration du pays envahisseur entre en force dans le pays MAIS pacifiquement et ça fait encore moins de travail pour les fonctionnaires du pays envahi....et la comptabilité du pays envahi est aidée ...(et notre comptabilité de la banque de France est tenue par l’ Inde, je crois.) ...Et ensuite, les moyens de tenir une gestion ...( et nos programmes d’ordinateur ne viennent plus de France , de même par exemple, les appels téléphoniques des huissiers )...tous ceci, c’est uniquement pour nous "aider" dans notre oisiveté bien sûr et nous n’avons pas encore faim....il a fallu trouver un nom à cela pour cacher les faits réels, ce fut le nom ’ mondialisation’ ...et les politiciens ont donné les 35 heures, les congés payés , ...POURQUOI S’ INQUIÉTER ?

                      ....depuis 1974, je ne me fais aucune illusion. Alors, j’ai mes favoris dans le secret d’mon coeur...

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