Et maintenant une rumeur Fabius. La politique traditionnelle peut-elle survivre aux « affaires » ?
En pleine tourmente des « Affaires », il est tentant d’opposer et de comparer les situations « bling-bling » et « normale » proposées respectivement et successivement par Nicolas Sarkozy et François Hollande. Sans doute est-il plus raisonnable de les additionner. De les analyser afin d’éviter l’explosion de la cohésion sociale dans son ensemble.
Dans la charge engagée par les médias, il y aura des victimes collatérales. Fabius pourrait être l’une d’elles. Le quotidien Libération, « informé » d’une enquête de son confrère Mediapart, tombeur de Cahuzac, parle d’une « deuxième affaire » attribuant au locataire du quai d’Orsay un compte en Suisse. Le ministre des Affaires Etrangères (sans jeu de mots) dément et entend porter plainte.
Des informations de presses venant de Suisse ont, ce week-end, laissé entendre que l’ancien ministre français du Budget Cahuzac avait tenté de soustraire au fisc de non pas 60.000 euros mais …. 15 millions d’euros (ça rapporte les perruques...) . Démenti formel de son avocat.
Les dérapages risquent donc d’être nombreux et incontrôlés. Très dangereux pour une démocratie.
Au printemps 2013, la boîte de Pandore est grande ouverte. L’affaire Cahuzac semble ne devoir jamais avoir ni de fin ni de limites dans ses montant et fait des petits ici et là.
A l’Elysée, l’ambiance se partage pour moitié entre cauchemar et tentative désespérée pour redresser la barre auprès d’un corps électoral ébahi et déjà dévasté par la crise.
La confiance dans les institutions et, surtout, dans ceux qui les conduisent peut-elle revenir sans céder aux appels des sirènes populistes ?
La semaine passée, les éléments de langage jetés entre les mains des différents porte parole de la cellule de crise gouvernementale étaient : « il s’agit de la faute d’un homme (seul) » et donc « pas question de remaniement ». Tout le week-end, les conseillers de l’Elysée se sont mis la tête à l’envers pour proposer des mesures propres à « moraliser » la vie politique, des mesures "choc". Les mots, toujours les mots.
Moraliser. Moraliser la politique, les paradis fiscaux. Une antienne qui traverse les mandatures. En septembre 2008, en pleine crise des « sub primes » qui avait mis à terre la banque américaine Lehman Bros, avec son sens inné de la récupération Nicolas Sarkozy fustigeait pêle-mêle ces terres bénies du placement défiscalisé et les salaires indécents des golden boys. Il allait contrecarrer tout cela. Il ne possédait pas la moindre arme législative pour y parvenir.
EFFET DE MANCHES
Les effets de manches ne marchent plus. Pour autant les dangers du « tous pourris » sont bien réels. Pour les stopper, en espérant qu’il soit encore temps, le temps des demi mesures est révolu.
Même l’initiative des ministres écolos, Duflot et Canfin, ou socialiste, Carlotti, qui publient leurs patrimoines, apparaissent dérisoires tant le cocktail « Affaires contre augmentation de la pauvreté » est détonnant.
Alors que faire face à ce Fukushima politico-économique ? Car il s’agit bien d’une catastrophe nucléaire. Dans laquelle s’empilent mensonges et rumeurs.
Les politiques ont l’air d’être à court d’idées efficaces. D’autres en ont peut-être pour eux. A l’instar, entre autres, de l’ONG Transparency International, dont le but est de lutter contre les corruptions.
L’organisation met en avant sept chantiers pour revenir non à une « moralisation » mais à une « Ethique », empruntant la pensée du philosophe du XVIIe siècle, Baruch de Spinoza.
Transparency international propose à l’exécutif, qui commence à reprendre à l’écouter attentivement :
- d’en finir avec les conflits d’intérêts ;
- de garantir une justice réellement indépendante ;
- l’inéligibilité définitive des élus condamnés pour corruption ;
- la fin du cumul des mandats ;
- la pleine lumière sur le lobbying ;
- Un contrôle citoyen et la protection des « lanceurs d’alerte »
- Et, enfin, de faire du Parlement une « maison de verre ».
Bien sûr, tout ceci doit être mis égislativement en musique et il y a sans doute loin de la coupe aux lèvres. La démocratie n’a, pour autant, guère d’autres choix.
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