France, avec ton école c’est tout qui fout le camp !
40 ans que les gesticulations, les tergiversations nous mènent droit dans le mur. Les réformettes et les réformasses n’arrivent pas à imposer le viatique a minima du savoir lire, écrire, compter. Le système génère des inégalités qui font honte à la République : des enfants laissés sur la touche, d’autres dont l’orientation vers un métier dit manuel reste méprisée, la voie de l’université en cul-de-sac, celle des grandes écoles en voie royale, une élite qui coûte beaucoup plus à la société que les éjectés, des enseignants malmenés et dépréciés, des valeurs de politesse, de respect mises à bas et tout en haut, de vils gouvernants assistés de mandarins omnipotents et nantis .
Aux bonnes âmes qui rétorquent que c’est facile de vilipender, je précise qu’il s’agit ici d’un coup de gueule, certainement pas d’un de ces rapports commandés par la Haute Administration qui mettent des mois à revenir sur le tapis avant de souvent repartir dans un tiroir.... Les Institutions détournées par plus d’un demi-siècle de manigances dilatoires (combien de lois inappliquées ?) quand ce n’est pas par des montages apparemment légaux, sont à l’opposé des exigences citoyennes. A moins de trouver normaux l’opportunisme, le carriérisme, le parasitisme, la corruption, la loi de la jungle, à moins de nier les valeurs de solidarité, de fraternité, de dignité, de respect, de devoirs, notamment envers les générations futures, il n’est plus possible de continuer ainsi. Le logiciel doit être remplacé, les règles du jeu changées. M’adressant aux encenseurs d’une prétendue "grandeur" d’une France à la traîne des pays du Nord, je précise, entre parenthèses, que c’est un moindre mal que de suivre le mouvement initié par la Grèce et l’Espagne, pays du Sud. Sixième République ou pas, notre démocratie doit être refondée tant sur le fond que la forme et s’il est un secteur révélateur des maladies létales à terme, c’est celui de l’École. L’Éducation Nationale a une grande part de responsabilité dans la déliquescence sociétale qui est la nôtre aujourd’hui.
Mardi 11 février. Sur France Inter, Najat Vallaud-Belkacem reconnaît que la France est en retard dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Alors qu’en Europe du Nord, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, la prise en considération date des années 70, chez nous c’est en 2011 que le premier rapport a été commandé ! Faut-il attendre qu’une enfant de 13 ans mette fin à ses jours pour commencer à se dire qu’il faudrait réagir ???
Maintenant, le côté « Ya ka faux con » de la ministre n’est pas acceptable ! Elle nous avait habitués à des réparties plus matoises... Comment ose-t-elle dire que l’omerta doit être brisée d’abord par les enfants. Et les adultes où sont-ils alors ? L’éducation consiste-t-elle à laisser faire et à voir après ? La réaction est symptomatique d’une institution dépassée, déphasée, décatie. Elle met aussi en relief le décalage entre une administration, État dans l’État, enfermée dans un cercle vicieux de courtisanerie, de carriérisme, de fatuité péremptoire, loin, très loin de la réalité des classes. Devons nous accepter une Éducation Nationale velléitaire de ses réformettes inefficaces venant surtout alourdir la charge de ses enseignants rétifs, à mettre au pas ? Et pour sortir de cette politique à vue sinon aveugle, à la petite semaine, rien de tel qu’une réforme foncière. Une bonne « réformasse » pour faire taire les mauvais coucheurs, tombée d’en haut par une procédure peu respectueuse de la démocratie, d’ailleurs. Une potion se voulant universelle mais tombant à côté, comme par hasard, telle cette satanée réforme des rythmes (les premières évaluations sont pour le moins très négatives). Et puis, à la hussarde, comme si la violence pouvait en imposer le bien-fondé ! « Refondation » qu’ils prétendent pour un chambardement qui ne dit rien des programmes, des enseignants, des méthodes ! Fallait le faire !
Aux manettes de la gouvernance, des hommes que nous n’accablerons pas à titre privé mais pour l’action de groupe dont ils sont instigateurs et en même temps victimes peut-être.
« invite également à relayer avec la plus grande énergie au début d’année, la campagne de communication relative à la “ligne azur”, ligne d’écoute pour les jeunes en questionnement à l’égard de leur orientation ou leur identité sexuelles ».Vincent Peillon / lettre aux recteurs en date du 4 janvier 2013.
En haut de la pyramide, "le" ou "la" ministre. Quelle loyauté leur reconnaître lorsqu’ils infléchissent par des idéologies sectaires ? Peillon et Vallaud-Belkacem encouragèrent pour le moins une théorie du genre aussi déplacée qu’indécente ! Quelle sincérité leur accorder tant la puissance des lobbies oriente leurs engagements : le patronat voudrait qu’on forme des petits robots, le tourisme influe sur le calendrier, l’Intérieur, susceptible sur les statistiques, insiste pour qu’une école-garderie lâche le plus tard possible de possibles délinquants putatifs ! Trop de mauvaises raisons transparaissent soit dans le laisser-faire soit dans l’activisme forcené tel celui déployé dans l’apparente réforme des rythmes. Quelle légitimité peuvent-ils mettre en avant quand le système politique leur assure, qu’ils soient dans la majorité ou non, une carrière plus révélatrice de leur opportunisme que de leur sens du bien commun ? De quelle honnêteté, de quelle valeur d’exemple peuvent-ils se prévaloir, quand une ministre cumule sa fonction avec une place de conseillère générale à 3000 €/mois et qu’elle a le culot de plaider (oct. 2014) qu’il eût été « imbécile » (sic) de démissionner en septembre pour un mandat courant jusqu’en décembre !
Ne nous racontons pas d’histoires, Najat, comme ceux et celles d’un même acabit, s’est donné du mal pour y arriver, n’économisant pas sa salive en tant que porte-parole du gouvernement, de ministre des droits de la femme (1). Maintenant qu’elle est ministre d’État, blindée par des attaques et questions pas toujours honnêtes sur le Maroc, l’arabité ou le "berbérisme", la religion, le cumul des mandats, vous pouvez être sûrs qu’elle fera moins les unes, et qu'elle se cantonnera à la com, comme ils disent...
Plus généralement, est-ce un hasard si Hamon et Peillon, maintenant appelés ailleurs et certainement toujours à notre charge, n'ont jamais rien à dire ? On ne leur demande pas de laisser une trace comme Allègre se trompant de mammouth par son attaque contre les enseignants mais suffit-il, pour être ministre, de bien manier les mots et la rhétorique ? Malheureusement pour l’avenir de nos enfants, tout laisse penser, vu le jeu de chaises musicales des remaniements ministériels que seules, ces capacités prévalent...
Au niveau inférieur bien que relevant directement du bon vouloir des mandarins de la République que sont les hauts fonctionnaires (vous remarquerez combien l’adjectif « haut » est redondant chez ces gens là : haute mission, haut comité, etc... pour mieux s'en persuader sans doute, et non sans cette morgue les distinguant des basses couches de la société sûrement), chefs de cabinets et autres rats de la bureaucratie ministérielle, les recteurs et vice-recteurs, courroies de transmission. Si en métropole, ils sont moins exposés aux critiques, outremer, focalisant d’autant plus l’attention qu’ils ne font que passer, déconnectés des réalités de terrain et surtout préoccupés (après leur carrière) d’imposer la politique décidée en haut lieu, ils continuent de donner de leur fonction une caricature presque héritée de l’époque coloniale. L’essentiel consiste à rester droit dans ses bottes sans que trop d’échos peu flatteurs ne remontassent à Paris. Sans m’étendre sur celui qui collectionnait les îles et, plus grave, sur celui qui fustigeait l’utérus des îliennes et l’accent local (du racisme non ?), je vous laisse vous faire un avis sur ce que la nouvelle endure avec une réforme des rythmes inapplicable dans un département très défavorisé :
Enfin humaine de la langue de bois continuelle qu’elle doit ressasser, perdant pied, elle nous a même sorti une « guérilléra » moins célèbre mais digne de la « bravitude » de Ségolène. Sûr que la rallonge de 10400 euros à la prime annuelle de 15000 pour « manière de servir » fut plus réconfortante, qui plus est, un 28 décembre... Merci papa Noël...
En dessous, les missi dominici envoyés dans les campagnes, ces inspecteurs qui débarquent avec des airs de commissaires politiques d’autant plus virulents qu’ils ont été cooptés, souvent sortis des rangs enseignants. Apôtres zélateurs des options dogmatiques seulement fondées sur le rapport aux programmes, ils démontrent un prosélytisme absolu quelles que soient la nocivité des lubies du moment des apparatchiks, rue de Grenelle. Pourvoyeurs de gamelles ou pères fouettards, ils sont d’autant plus malfaisants qu’ils ne sauraient entendre les doléances d’une piétaille qui de toute façon se tient coite plutôt que de se faire mal noter. Tout au long de l’échelle, un effet courtisan enferme d’autant plus dans une bulle l’élite au sommet chargée de réfléchir.
Presque en bas de l’organigramme, nonobstant l’efficience et les qualités humaines de certains, pris entre deux feux, les chefs d’établissements ont officiellement retourné la veste au service de la hiérarchie. « C’est obligé... », « Un fonctionnaire doit obéir ! » sont des expressions qui firent florès vers 2010. Eux non plus ne tiennent pas à faire remonter les problèmes pour ne pas s’exposer, être mal vus.
Au bout de la chaîne, des enseignants brinqueballés entre l’autoritarisme surréaliste de la hiérarchie et des parents perturbés, qui baissent les bras ou n'ont jamais été incités à prendre leurs responsabilités.
Dans ce triste tableau, nous les cherchons en vain, les valeurs démocratiques censées galvaniser les citoyens pour que la République reste la « chose du peuple ». Ce n’est pas le tout de récupérer un sursaut populaire après les attentats terroristes !
Si les hommes ne sont pas bons, la nature ne les a pas faits non plus si mauvais que cela. Avec des règles nettes prévenant les déviances et les dysfonctionnements, respectueuses d’un esprit démocratique, notre République si mal en point ne s’en porterait que mieux. Et si des politiques tiennent à servir l’intérêt général et non le leur, qu’ils mettent le compteur d’une nouvelle ère à zéro plutôt que de ripoliner et de continuer comme avant. Plus personne n’est dupe de la malhonnêteté de prétendues convictions. Tout le monde sait que ce monde restera pourri tant que la caste politique et une administration qui s’autoalimentent enkystent une République qu’ils devraient au contraire vivifier ! Tout le monde sait que ce monde nous pourrira si la règle du jeu n’interdit pas la politique professionnelle ! Tout le monde sait qu’un président qui a menti sur ses promesses de campagne, et qui, inefficace, ne démissionne pas au prétexte qu’il a été légalement élu, est coupable d’entraîner son pays dans la déliquescence !
(1) en tant que ministre des femmes comment a-t-elle transmis les plaintes de madame Fraisse, la mère de famille dénigrée par l’Éducation Nationale ? L’institution l’aurait traitée de procédurière pour avoir osé attaquer l’État parce que sa fille, la petite Marion (13 ans) s’est pendue à force de harcèlement.
N'est-ce pas le signe d'une administration qui, si elle n'est pas contre sa population, ne semble pas pour autant bien disposée à son égard ?
Et que penser aussi d'un ministère obligé de racoler par la pub d'éventuels candidats aux métiers d'enseignant ? Est-ce un hasard, avec un chômage toujours plus pesant ?
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