Guadeloupe : vers la fin des départements d’outre-mer ?
La crise en Guadeloupe, et plus généralement, dans les départements d’outre mer, est l’héritage d’une situation coloniale dont on a voulu figer l’évolution au motif qu’il ne s’agissait que de "confettis". Les évènements actuels doivent amener la nation à repenser le statut des ces territoires du bout du monde.
La Guadeloupe est marquée par les conséquences historiques de l’esclavagisme et la persistance d’une classe de blancs créoles ou béké, qui possède la très grande majorité de l’économie de leur île.
Comme en Nouvelle-Calédonie, aucune paix durable ne pourra être installée sans que ce système profondément inégalitaire, reposant sur une base ethnique indéfendable, ne soit profondément réformé.
Malheureusement, personne parmi les autorités en place, ne semble mesurer les véritables enjeux. La crise est profonde et dure depuis plus d’un mois, et la situation est totalement bloquée. Au train où vont les choses, il est probable que d’ici 2 semaines, on verra éclore ici ou là des comités de salut public.
Dans ces conditions, que peut encore faire le gouvernement français ?
Il est frappant de constater que les autorités publiques françaises ont été généralement incapables d’adopter une position réaliste dans les conflits coloniaux qui ont marqué notre Histoire. Il semble bien que ce soit une fois de plus le cas.
Pourtant, il serait possible avec un peu de courage politique d’éviter de réitérer les erreurs du passé. Par exemple, en acceptant que la Guadeloupe sorte de ce statut de DOM pour acquérir un nouveau statut d’autonomie avec des compétences propres, notamment en matière économique. Il serait alors facile de résoudre le conflit en cours en faisant comprendre aux békés les plus riches que dans ce cas, la nouvelle Guadeloupe aurait les moyens juridiques de nationaliser ses sources de revenus et de s’en servir pour mieux les répartir entre les Guadeloupéens. En quelques jours, tout rentrerait dans l’ordre. Et la France s’enorgueillirait d’avoir contribué à émanciper les laissez-pour-compte du système béké.
Mais pour utiliser une telle stratégie, il faudrait que le gouvernement français ait le courage et la volonté d’aller jusqu’au bout, ce qu’aucun homme politique n’a pu réaliser, à part Pierre Mendès-France et Charles De Gaulle.
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