Immigration, le cas Mayotte
Avec l’annonce de M. Baroin de révision de copie concernant la politique sur l’immigration en France, Mayotte reste une principale collectivité concernée. Porte ouverte pour Comoriens ou Africains de l’est, ce territoire français soulève des questions sur l’avenir des mesures envisagées.
L’issue de la discussion entre élus mahorais et le ministre de la coopération est un document qui a servi de base à l’ébauche du projet
actuellement présenté pour pallier les problèmes liés à l’immigration.
Il faut savoir que compte tenu de sa position géographique,
au centre du canal du Mozambique, Comoriens, Malgaches et plus récemment Africains de l’est regardent Mayotte comme une porte grande ouverte pour faire
une entrée discrète en Europe.
Proximité des côtes mahoraises, gratuité des soins, manque
de moyens de surveillance et présence de nombreuses relations familiales,
autant d’incitations pour les pays alentour, connaissant de gros problèmes,
tant sociaux qu’économiques, à convoiter ce bout de terre française où un
certain laxisme cocotier ne peut que favoriser un débarquement discret. Ainsi,
chaque semaine, un nombre grandissant de barques surchargées
bravent l’océan pour rejoindre un soi-disant eldorado.
Outre le problème de l’accroissement d’une population
clandestine, très onéreuse pour la collectivité, on assiste à une envolée de la
criminalité, la clandestinité étant la mère nourricière de la délinquance. Ne
pouvant travailler sur place, les clandestins ont peu de recours pour
subsister. Si l’on rajoute à cela la manne que peut représenter une telle situation
pour les voyous déjà établis, qui n’ont aucune vergogne à exploiter le malheur
d’autrui, cela débouche sur une flambée de vols, casses et autres cambriolages
en tous genres. Mais, les besoins grandissant, le nombre des exactions commises
est exponentiel.
Des mesures ont été prises, cependant, mais leur mise en œuvre
ne suit pas cette progression. Du coup, il semble peu probable que l’on assiste
rapidement à une régression des problèmes. En effet, la récente mise en place
de la sécurité sociale à Mayotte devrait impliquer la fin de la convoitise de
la gratuité des soins. Or, l’influence ne peut être que faible de ce côté-là,
puisque les délinquants exploitent le fait que les familles sont sur place, et le payement
des soins trouve toujours une solution.
Dans le cadre de la lutte contre cette invasion, la mise en
place de radars afin de détecter d’éventuelles embarcations illicites, jointe à
la mise en service de nouvelles vedettes de surveillance, reste un peu
dérisoire. Pire, avec le renforcement de cette surveillance, les embarcations
de fortune se méfient davantage et prennent dès lors beaucoup plus de risques.
Ainsi, de plus en plus fréquemment, on découvre des corps de candidats à
l’immigration sauvage, sans vie, sur les plages mahoraises, à l’instar du
nombre grandissant de barques retrouvées vides.
Face à ce fléau, la révision de la politique de lutte contre
l’immigration clandestine est bien perçue par les élus mahorais. Aussi ont-ils
contribué à l’élaboration de documents ayant servi de base au projet
actuellement présenté par la ministre de la coopération. Toutefois, les avis
restent partagés, et des débats ont été engagés.
Pour le député de Mayotte, M. Mansour Kamardine,
le problème du droit du sol, tel qu’il est présenté, n’est satisfaisant qu’à court
terme et ne fait que reculer l’échéance d’une invasion grandissante des Comoriens au risque de ne plus être maîtres chez eux. Maître Kamardine se
prononce donc pour l’organisation d’un référendum. En effet, il a annoncé sur
les ondes qu’il « allait saisir le gouvernement » pour l’organisation d’une
telle consultation.
Il est donc fort probable que les Mahorais se retrouvent aux
urnes pour donner leur opinion sur la validité du droit du sol, un sujet qui
tient particulièrement à cœur à la population. Ce qui devrait déboucher, alors,
sur un taux de participation record. Mais, dans la mesure où ce morceau de
France donnerait un avis contradictoire, alors qu’il est un des plus concernés, quelles
solutions seraient retenues sur l’ensemble du territoire français ?
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