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L’exemple britannique

Toujours à flot en dépit des naufrages

Les politiciens français jouent toujours petits bras en pareil cas !

Les récentes élections britanniques nous proposent un cas de figure si incongru à nous autres, citoyens français, que nous nous pinçons pour croire en l'information. Les deux leaders des partis vaincus ont démissionné, tirant ainsi les leçons d'une défaite dont, nécessairement, ils sont coupables devant leurs sympathisants. Le mot terrible est lâché : coupables et pas seulement responsables. En France, pareille lucidité est strictement impossible.

Les exemples se multiplient à l'infini des grands vaincus qui restent en place, s'obstinent et finissent par revenir, faute de candidats nouveaux et d'alternative crédible. Le métier est chez eux un bâton de maréchal, une situation à vie qui, en dépit des aléas des urnes, permet de toujours trouver un poste rémunéré et quelques fonctions lucratives.

Nous avons des représentants qui font profession de nous gouverner et non, hélas, de nous représenter. Ils ont, une fois pour toutes, choisi une activité professionnelle dans un secteur où le provisoire ne devrait être que la règle exclusive. Forts de cet incroyable détournement des principes démocratiques, ils s'accordent des privilèges qui maintiennent leur niveau de vie en cas d'échec électoral.

Les citoyens de s'indigner alors des avantages que se votent nos bons parlementaires sans penser, les pauvres, que tout cela est la conséquence de nos faiblesses. Nous avons permis de maintenir au premier rang des gens qui passent toute leur existence à parler pour ne rien dire, à vitupérer contre le camarade d'en face et à mentir à longueur de temps. Voilà bien des compétences parfaitement improductives dans la vie réelle.

Essayez d'imaginer une seule seconde une reconversion pour ces beaux parleurs. À moins d'aller faire des conférences fictives pour de riches mécènes ou d'entrer dans une institution aussi inutile que confortable, ils ne peuvent pas trouver emploi aussi lucratif que le leur avec aussi peu de savoir-faire professionnel. Il leur reste éventuellement la profession d'avocat d'affaires : une belle entourloupe pour continuer à faire semblant …

C'est donc notre faute s'ils sont contraints de se voter des retraites merveilleuses avec des durées d'indemnisation bien supérieures à celles des gens ordinaires en cas de défaites électorales. Nous les avons contraints à agir de la sorte ; nous sommes entièrement fautifs. Et d'ailleurs, nous allons une fois encore, réitérer cette bêtise en déroulant le tapis rouge au perdant précédent : un petit homme hier exécré, et aujourd'hui sauveur putatif d'une République exsangue et en faillite.

Nous nous sommes montrés bien trop magnanimes pour ces grands perdants, éternels candidats sur le retour. Les exemples sont nombreux des résurrections miraculeuses, des retours en grâce sans que rien, fondamentalement, n'ait changé dans l'attitude du revenant. Notre cinquième République s'apparente à une foire primée où chaque fois, les mêmes bestiaux, les mêmes chevaux de retour, sont présentés aux suffrages Rien ne change et les générations ne se renouvellent pas. La race finit par s'abâtardir et l'espèce devient totalement stérile.

Il serait temps que les citoyens exigent de leurs représentants qu'ils cessent de faire profession de la chose publique. L'échec devrait valoir retour immédiat à la case emploi pour la durée du mandat convoité, sans exception ni entorse à la règle par des alinéas dont ils ont le secret. La retraite parlementaire n'aurait ainsi, aucune raison de constituer une exception scandaleuse dans le cadre du paysage hexagonal. Nous devrions aussi fixer un âge limite à la pratique politique.

Une défaite électorale est ailleurs, souvent, un joli coup de pied aux fesses. Ici, c'est une promesse de retour. Nous sommes totalement responsables de la constitution de ce qui relève finalement d'une mafia politique qui s'accapare les postes et les fonctions, au gré d'une alternance qui ne renouvelle jamais le personnel. Boutons les perdants à jamais et notre République sera bien plus saine.

Ce qui se passe en Angleterre ou bien ailleurs devrait constituer un exemple à suivre en France : il en va de la survie de la démocratie. Ne comptez plus jamais sur ces éternels parasites pour décider de la chose ; c'est aux citoyens ulcérés de cesser d'avaler des couleuvres en votant pour des vieilles ganaches toujours sur le retour !

Renouvellement leur.


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17 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion P-Troll 11 mai 2015 08:58

    Quelle démocratie ?

    Le mandat d’un élu britannique n’est pas plus impératif qu’en France !
    L’habileté des Anglais, c’est de donner le change avec cette mascarade de pseudo-démissions qui ne changent rien au fait que les élus sont des pantins dont les puissants tirent les ficelles...
    La comédie durera peut-être plus longtemps. Mais où est la démocratie là-dedans ?
    Je ne vois que de la manipulation. 

    • C'est Nabum C’est Nabum 11 mai 2015 09:10

      @P-Troll

      L’illusion est plus parfaite chez eux que chez nous

      Ne demandons pas la Lune mais évitons de regarder le doigt du sot


    • foufouille foufouille 11 mai 2015 09:37

      moi, ben je vois pas trop lequel est pas pourri et montre le bon exemple.


      • C'est Nabum C’est Nabum 11 mai 2015 12:15

        @foufouille

        Il doit bien y en avoir quelques-uns
        Mais il ne faut pas qu’ils restent trop longtemps en place ....


      • foufouille foufouille 11 mai 2015 12:17

        @C’est Nabum
        la plupart des politiques mangent entre bonnes gens. depuis longtemps.


      • C'est Nabum C’est Nabum 11 mai 2015 12:19

        @foufouille

        Ils me coupent l’appétit !


      • Fergus Fergus 11 mai 2015 09:57

        Bonjour, C’est Nabum.

        En France, le problème est double : d’une part, nos compatriotes ont de la sympathie pour les personnages politiques opiniâtres et cabossés par un parcours fait de hauts et de bas ; d’autre part, depuis De Gaulle, ils vivent dans le mythe du leader providentiel. 


        • Rmanal 11 mai 2015 10:49

          @Fergus
          Je rajouterai que les journaux, dont l’express par exemple, nous rabâchent à longueur de journée que politicien c’est un métier, et non plus un engagement personnel.


        • C'est Nabum C’est Nabum 11 mai 2015 12:16

          @Fergus

          Les mythes finissent toujours par faire beaucoup de trous ....


        • C'est Nabum C’est Nabum 11 mai 2015 12:19

          @Rmanal

          Ils ont tort

          C’est une fonction transitoire ...


        • Arnes Arnes 11 mai 2015 10:14

          @ Nabum


          Une petite précision, si Milliband et Clegg ont démissionné de la tête de leurs partis respectifs ils n’ont pas démissionné de leurs postes de députés. Néanmoins, leur carrière de dirigeant politique est treminée.

          Ceci dit, un point sur lequel la société britannique est intransigeante, c’est sur la moralité de ses élus, en particulier sur l’utilisation frauduleuse de l’argent public (en anglais, « taxpayer’s money » : « argent du contribuable » et non pas comme en France l« argent de l’état »), l’élu pris la main dans le sac devient de fait inéligible à vie, quelque soit sa condamnation pénale.

          Ex : Mandelson soupçonné d’avoir bénéficié d’un prêt bancaire avantageux, ou Chris Hunhe :

          Transposé en France, Jupé ou Emmanuelli (mais pas qu’eux), même si la justice les a déclaré rééligibles n’auraient jamais le culot de solliciter à nouveau un poste d’élu ; l’opinion publique et la presse faisant barrage.


          • C'est Nabum C’est Nabum 11 mai 2015 12:18

            @Arnes

            Nous sommes tous coupables d’une indulgence qui devient faiblesse.

            Quant à nos élus, nous n’avons que ceux que nous élisons


          • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:28

            @ C’est Nabum

            « Quant à nos élus, nous n’avons que ceux que nous élisons »

            Eh oui, et c’est ce que je ne cesse de répéter. Les véritables alternances sont possibles. Encore faut-il les vouloir collectivement et majoritairement.


          • C'est Nabum C’est Nabum 11 mai 2015 19:16

            @Fergus

            Les moyens que les gros partis s’octroient provoquent un déséquilibre majeur qui faussent totalement toutes les élections.

            Partant de ce constat, le changement est incertain par la voie élective


          • ZenZoe ZenZoe 12 mai 2015 14:07

            « Il serait temps que les citoyens exigent de leurs représentants qu’ils cessent de faire profession de la chose publique »

            L’auteur : ah, vous avez tout dit du paradoxe français là ! Un électeur ne donnera que rarement son vote à une nouvelle tête, ce qui ne l’empêchera jamais de râler qu’il voit toujours les mêmes. Ce ne sont pas nos élus à qui on doit botter les fesses, ce sont les électeurs, à qui un peu de courage et de maturité politique ne nuiraient pas.


            • C'est Nabum C’est Nabum 12 mai 2015 20:16

              @ZenZoe

              Effectivement l’électeur est le principal fautif

              Quant à moi, j’ai renoncé à voter pour des têtes d’affiches déjà connues
              À eux de présenter du neuf ou bien d’accepter un nouveau bulletin blanc

              Je fais ce que je peux, à chacun de faire de même


            • L'enfoiré L’enfoiré 14 mai 2015 15:50

              « Ce qui se passe en Angleterre ou bien ailleurs devrait constituer un exemple à suivre en France : il en va de la survie de la démocratie. »


              Tout à fait. 
              Le pragmatisme anglophone n’est pas à sous-estimer.
              En France, on dénigre tout ce qui n’est pas français. 
              Et pourtant, ce n’est pas pour rien si Napoléon (qui revient à l’honneur) a perdu à Waterloo, il y a 200 ans...
              N’oubliez pas que la plus grande partie du Canada est anglophone et que la Louisiane a été cédée en 1806.

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