La contestation : outil indissociable d’une démocratie mûre
La contestation n’est pas antinomique de la démocratie, elle en est constitutive. La liberté est certes un principe directeur. Une idée. Mais comment résoudre un problème, si les électeurs ne peuvent pas l’exprimer ?
La démocratie est un mode de régime politique reconnu dans le monde entier. Les pays qui ont adopté la démocratie peuvent faire bénéficier leurs citoyens de droits individuels. Mais pour ne pas tomber dans l’anarchie, les démocraties doivent pouvoir organiser des règles communes que les citoyens s’imposent directement ou indirectement. Ces règles sont garantes de stabilité et donc de prospérité économique. La démocratie est finalement un équilibre visant à l’organisation de la société et à la garantie de droits individuels. La maturité de la démocratie est difficile à atteindre, parce qu’elle suppose la maturité de chaque citoyen. Les pays qui vivent sous un régime démocratique ont dû souvent passer par de longues et perpétuelles périodes d’apprentissage et d’amélioration du régime démocratique. La France en est d’ailleurs le meilleur exemple, puisqu’il a fallu presque deux cents ans pour qu’un véritable régime démocratique puisse être institué. Notre pays a souffert pour cela des révolutions et des régimes autoritaires.
Vivre en démocratie n’est donc pas un acquis, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent. Certes, mes concitoyens ont raison de se sentir en démocratie. Néanmoins, ils ne doivent pas s’imaginer qu’aucun progrès démocratique n’est possible. Comme le bon vin, la démocratie doit se perfectionner au fil des années. Mais actuellement, force est de constater que la démocratie française est en panne. Le jeu politique est verrouillé par des grands partis qui monopolisent les sièges et les représentations du peuple. Beaucoup de Français ont pris conscience de ce phénomène. Pour le combattre, ils ont recours, lors des élections, à l’abstention, ou à des votes radicaux de contestation. Les partis politiques traditionnels commencent à prendre conscience du danger, surtout depuis les traumatismes de l’élection présidentielle de 2002 et du référendum sur la constitution européenne. Ces scrutins ont été en quelque sorte un énorme défouloir pour la contestation, puisque les électeurs ont senti cette voie possible. Pour les élections législatives ou cantonales, la contestation est plus bridée par le mode électoral qui favorise les partis traditionnels.
Pour que notre démocratie puisse sortir de la crise de régime qui est vécue, elle doit à mon sens s’approprier la contestation comme partie intégrante du jeu politique. La contestation doit en quelque sorte devenir institutionnelle. Lorsque les citoyens ne sont pas contents, il faut que cela se voie dans les résultats électoraux. La contestation doit alors transparaître clairement sans l’interprétation de l’importance de l’abstention ou des votes extrêmes. Une solution existe pour améliorer notre démocratie. Le vote blanc doit être reconnu, car il est porteur d’un message de contestation. Une personne qui se déplace pour voter blanc marque un désaveu des candidats présents ou du mode de scrutin. Il est donc primordial que le vote blanc puisse être comptabilisé et largement diffusé dans les résultats électoraux. L’importance du vote blanc sera comme un indicateur de contestation. Les politiques devront être obligés de prendre en compte l’importance de ce vote.
Le parti blanc milite depuis sa création en 2000 pour la reconnaissance du vote blanc. A défaut de ne pouvoir aboutir à cette reconnaissance, il présente des candidats aux échéances électorales, ces candidats ayant vocation à se substituer au vote blanc qui n’est pas comptabilisé. Ce parti plutôt atypique est en quelque sorte un moteur pour le progrès démocratique. Son action mérite d’être soulignée et encouragée.
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