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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > La France moins revendicatrice et revendicative ?

La France moins revendicatrice et revendicative ?

La France est, dit-on, le pays des grèves, des manifestations, des 35 heures, des fonctionnaires fainéants, pays qui a dit « non » au traité constitutionnel européen. Pourtant la France, c’est aussi la patrie des droits de l’homme et du citoyen, celle des Lumières, l’une des principales propagatrices de l’humanisme, l’une enfin à avoir été l’une des premières à faire sa révolution en faveur de la République.

On assiste aujourd’hui à une évolution du monde assez difficile à comprendre et analyser et l’individu (en tant qu’entité individuelle) à souvent du mal à se situer ; que ce soit en termes de classe, d’opinion politiques, de vision philosophique... Pourtant certaines personnes déclarent apercevoir une baisse de la revendication dans notre pays. Je me suis donc quelque peu penché sur le problème pour voir si tel était bien le cas.
Cette analyse se scindera en trois parties distinctes : premièrement, on tentera d’analyser l’évolution particulière de nos mœurs et de notre société depuis quelques années et nous tenterons de comprendre pourquoi certains déclarent qu’il existe une baisse des revendications.
En second lieu, nous tenterons de nous pencher un peu plus sur l’aspect politique et essaierons de voir en quoi les politiciens de tout genre (mais plus spécifiquement le mouvement de gauche et d’extrême gauche car plus considéré comme "acteur" de la revendication sociale) ont assisté et contribué à la propable baisse de revendications.
Enfin, la dernière partie se penchera sur la question quasi existentielle : pourquoi le conflit social doit se poursuivre ?

medium_greve.jpgL’évolution particulière de la France dans la revendication est donc la principale question posée dans cette partie. Comment en sommes-nous arrivés là ? La société française, et cela comme toute société dites "civilisées" (c’est-à-dire toutes sociétés aujourd’hui) est en constante évolution. Mais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale nous nous retrouvons en face de changements plus qu’importants : bipolarisation du monde, puis effondrement du bloc communiste, plein emplois, puis hausse toujours grandissante du chômage, fin de tous les régimes de colonisations, droitisation de la politique, nouveaux conflits... Même si tous ces changements ne touchent pas directement la France, ils y ont, quoi qu’il en soit, un impact. L’arrivée de la mondialisation et cette unipolarité hégémonique des États-Unis sont des facteurs aussi importants dans le changement de mentalité et de mode de vie française. Dès la fin de la guerre, après l’acceptation du Plan Marshall, les pontes de la politique savaient que le peuple ne tomberait jamais sous le "péril rouge" ayant désormais l’aide de la super puissance américaine et de son modèle capitaliste dont il faut suivre l’exemple ç tout prix. Pourtant avec ces 800 000 membres le PCF, aidé des syndicats, était loin d’être une force négligeable.

"Le conflit social opposera la nation et le prince, puis les travailleurs et les employeurs. Existe-t-il un tel conflit aujourd’hui ?"
Alain Touraine
C’est dans la population ouvrière, le prolétariat que le notion de changement a été le plus marquée. Le système devait s’effondrer et seul la lutte contre le capitalisme était la bonne voie ! Fort de l’influence de l’URSS de Staline et de syndicats révolutionnaires comme la CGT, le mythe du grand soir a failli bel et bien se réaliser.
A l’époque, la revendication était le seul moyen de se faire entendre, les politiques n’ayant que faire des classes populaires et ouvrières. Blocus d’usine, rassemblement, manifestations (et souvent émeutes) étaient le pain quotidien de cette classe sociale pour se faire entendre des "grands patrons".
Cette classe ouvrière, "en lutte dès sa constitution", est bel et bien la plus représentative de nos revendications contemporaines. Mais, avec le temps (et le fameux "changement" du monde et des mentalités), cette classe ouvrière se réduisit, la société française se généralisant en une "grande classe moyenne" au point que certains économistes et philosophes déclarent la fin pure et simple de la classe ouvrière française.
De même, la montée de l’individualisme détruisit l’ancienne sacro-sainte "solidarité du peuple", composante essentielle de l’identité ouvrière.
Ce qui est frappant aujourd’hui est aussi la baisse du pouvoir des syndicats français et, par conséquent, de leur nombre d’adhérents : en 1949 plus de 40 % des salariés étaient syndiqués alors que en 1997 ce taux se réduit a 9 % ...
"40 % de salariés syndicalisés en 49 ; 9 % en 97 !"
medium_ceder.jpgComment expliquer cette baisse de pouvoir des syndicats français ? Les conflits inter syndicaux telles les scissions ou encore cette baisse d’intérêts des Français pour tout ce qui touche de près ou de loin à la politique en sont des causes considérables.
Pourtant on peut aussi penser à l’inexorable montée de l’individualisme ou encore à la montée du chômage, la précarisation de l’emploi, tous ces facteurs qui poussent les gens et en particuliers les jeunes à moins revendiquer ou se syndicaliser de peur de perdre leurs emplois ou certains privilèges. Sur ce point le paradoxe d’Olson est assez représentatif : un individu dit "rationnel" (c’est-à-dire qui ne considère que ses intérêts individuels et qui ne cherche qu’à maximiser ces revenus) n’aura aucun intérêt participer aux grèves ou encore à se syndiquer puisque les bénéfices qui en découlent sont des biens collectifs, soit appartenant à tous, grévistes ou non, syndiqués ou non... Une perte de salaire (dans le cas d’une grève) ou se faire mal voir de son supérieur sont des élément à prendre en compte et qui vont pousser l’individu à espérer récolter les bénéfices de ces actions collectives sans pour autant se "mouiller".
Ce paradoxe nous emmène obligatoirement à la baisse des grèves. Prenons quelques chiffres pour exemple : 3 000 000 de journées individuelles non travaillées pour cause de conflit social en 1955, 150 000 000 en 68 (année plus qu’exeptionelle), 5 000 000 en 76 ; et depuis 78 une baisse constante (sauf en 95) pour atteindre 500 000 en 2000.

"3 M de JINT pour cause de conflit social en 55 , 150 M en 68 , 500 000 en 2000..."
L’association de tous ces facteurs (baisse des classes les plus revendicatives, précarisation du travail, chômage, baisse d’influence des syndicats, individualisme...) a comme résultat une baisse significative de la mobilisation revendicative française. Pourtant de nouveaux facteurs viennent encore aggraver le coup.
medium_1175818785.2.jpg
Les mentalités changent et les problèmes aussi : de nouvelles formes de discriminations viennent remplacer l’ancienne "lutte du prolétariat". Les nouveaux mouvement sociaux (NMS) se battent aujourd’hui contre le racisme, pour un monde écologiste, pour les droits de la femme, ceux des homosexuels et cela plus que pour la hausse des salaires ou encore l’apparition de nouveaux "droits sociaux". Pourtant, il reste clair que ces NMS sont loin d’avoir autant d’importance que les anciens conflits sociaux. Comme le déclare E.neveu : "Les anciennes luttes se déclaraient des classes [...], les nouvelles renvoient à d’autres principes."
La société dans laquelle nous vivons fait donc moins entendre sa voix par le biais des syndicats. Son action a changé au fil du temps et seuls certains mouvements prônent une action directe contre l’Etat. On assiste donc dans la plupart des manifestations, grèves, à des gens qui se battent pour conserver leurs acquis sociaux plus que pour en défendre de nouveaux...
"C’est la défense des droits culturels et sociaux des individus et des minorités, aujourd’hui, qui est le but positif des mouvements sociaux." Alain Touraine
medium_politique.jpg Pourtant, tous ces facteurs ne sont pas l’entière cause du problème : on peut facilement penser à une faute des politiques et plus particulièrement de la gauche (modérée et extrême), véritable ancien bastion de la revendication. Le désenchantement des Français pour la politique en général et le fait que la plupart des voix dites "populaires" anciennement imcombées à l’extrême se retrouve désormais au Front national de M. Le Pen et, plus proche de nous, à notre nouveau président. On peut donc voir que le mécontentement français est toujours là, mais qu’il a changé du tout au tout : de la gauche révolutionnaire on arrive à une "droite décompléxée" ; de la peur de la vague rouge, du fameux péril, on en arrive à la vague bleue (qui fait tout aussi peur à certains).
La gauche a bel et bien déçue et autant au niveau des modérés (PS) que des extrêmes (PCF, Verts). Avec une guerre fraticide au PS, avec un PCF qui est incapable de définir la notion "être communiste aujourd’hui" et qui, malgré son nombre important de militants actifs, peine à recueillir plus de 2 % des voix à la présidentielle. Nous avons aussi les Verts qui sont en pleine crise  : après leur score plus que décevant, on en arrive à penser à la reformation totale du parti ou, pis encore, à la création d’un nouveau. LO semble s’enraciner dans des ideaux plus que vieillots (même pour les utopistes...). Seuls la LCR, et son leader charismatique O. Besancenot, arrive à remonter la pente avec 9 %. Peut-être est-ce ce qui manque à la "gauche de la gauche" : un nouveau souffle, une nouvelle jeunesse et, enfin et surtout, des actions concrètes à la place des mots.
"La politique du PCF 2007, c’est celle des socialistes d’après-guerre à leur époque."

Pourtant cet échec de l’extrême gauche et de la gauche "paraît d’autant plus cinglant qu’il fait suite à une période d’euphorie", dixit Frédéric Lebraon : victoire du "non" au référendum constitutionel, mouvement anti-CPE, "bataille de Seattle", discrédit de l’OMC... Le manque d’unité et de (re)définition du mouvement est sûrement l’un des facteurs clés de cet émiettement. Et comment les revendications peuvent-elles avancer si l’unité n’est pas au rendez-vous ?
Pour prendre un exemple concret, dernièrement à la télévision, un politologue déclarait dans un débat que la politique du PCF lors de la présidentielle était quasiment la même que celle des socialistes d’après-guerre à leur époque.
Qui plus est, la droitisation occidentale (Sarkozy, Aznar, Berlusconi, Bush...) pousse la gauche et son extrême à se "droitiser" elle-même pour toucher plus d’électeurs.
Certains diront que c’est l’évolution et que la plupart des idéaux apportés par l’extrême gauche sont vieillis et passés, mais personne n’a eu une place plus importante que ces diverses formations politique (la CGT étant un organe du PCF à une certaine époque) dans le conflit social.
Aujourd’hui, on en arrive à se demander si le peuple veut vraiment que ce soit J.M. Le Pen ou N. Sarkozy qui remettent le conflit social en place (du moins leurs versions du conflit social et des revendications...)
Seules les diverses ONG et associations sont en mesure de relancer le débat social et pourtant, là encore, le manque d’unité et certaines fois de cohésion nuisent à l’intégrité du mouvement.
Mais pourquoi une poursuite du conflit social est-elle préférable ?
medium_greve2.2.jpg
Dans la société actuelle le rôle du conflit social n’est pas clairement ancré dans notre esprit. Peu de gens (et surtout ceux des jeunes génération) ont eu à se battre pour acquérir de nouveaux droits. Les congés payés et compagnie sont un droit fondamental et non un acquis. Pourtant ce sont nos aïeux qui se sont battus pour avoir ces droits et ce n’est pas arrivé tout seul.
Mais, si ce n’est le peuple, qui va défendre ou demander de nouveaux droits ?
Le militantisme s’efface peu à peu des priorités : perdre du temps (qui plus est pour les autres) c’est de l’argent !
Et même si la plupart des gens ont du mal à se poser toutes les questions qu’il faudrait sur leur vie il y en a une dont la réponse est certaine : l’avancée sociale n’avancera que par la revendication.
Cette vision peut paraître quelque peu à contre-courant ("la France qui se lève tôt") et ce n’est sûrement pas le président ou ses ministres qui vont nous pousser dans la rue pour revendiquer. Tout le monde sera d’accord sur le fait qu’il est difficile d’imaginer un monde meilleur dans le conservatisme présent.
Tout (et je dis bien "tout") Français est prêt à admettre que le monde change ; et pas en bien. Au lieu de demander plus de sécurité, moins d’aide à ceux qui en ont besoin, ne serait-il pas temps de dire aux dirigeants de cesser la répression, d’arrêter de brader éducation et santé, d’utiliser nos soldats là où ils sont attendus (Darfour) et non dans des bourbiers comme le fait si bien Bush ?
Le problème est que tous ces facteurs sembleront naturels à nos enfants... Faire la guerre pour du pétrole, laisser nos sans-abris mourir de froid, frapper et enfermer quand il faut du dialogue... Pour éviter qu’une nouvelle génération qui ne se posera plus de questions, qui acceptera sans broncher et qui ne revendiquera pas n’apparaisse, il est peut-être temps de faire quelque chose au lieu de s’écrier que le monde va mal ! Car si ce n’est pas nous, qui va le faire ?
Faire comprendre à ceux qui nous dirigent que l’argent n’est pas un dieu et que nos enfants sont en droit de vivre dans un monde au moins aussi bon que le nôtre, sinon meilleur et non dans une Babylone effondrée, éventrée, dans l’abîme...

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24 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 13 août 2007 14:53

    Décidement aujourd’jui c’est spécial LCR ou luttre ouvrière ?

    Votre argumentation est dépassée depuis des années !!

    Comment pouvez vous croire encore à autant de démagogie et à des rêves qui n’existeront jamais.

    Ce qu’il faut se sont des organisations syndicales et sociales qui acceptent l’économie de marché et non le marxisme ou le socialisme qui n’a jamais existé


    • Shyankar 13 août 2007 15:29

      Ce n’est pas spécial LCR ou LO aujourd’hui. Je tiens juste a faire remarqé dans ce texte que la baisse de revendication française pourrait amener à de lourds problèmes. Pour ce qui est de LO : « LO semble s’enraciner dans des ideaux plus que vieillots (même pour les utopistes...) » Pour ce qui est de la LCR :« Seuls la LCR, et son leader charismatique O. Besancenot, arrive à remonter la pente avec 9 %. Peut-être est-ce ce qui manque à la »gauche de la gauche«  : un nouveau souffle, une nouvelle jeunesse et, enfin et surtout, des actions concrètes à la place des mots. » Je note ce que je constate c’est tout. Que O.Besancenot à du charisme personne ne peut le nier, qu’on aime ou pas. Qu’il face le meilleur score de la gauche de la gauche la encore les faits sont flagrants. En dehors de ce point de vue, on peut noter que la baisse de syndicalisme est forte et les syndicats n’ont plus la force nécéssaire de lutter contre un gouvernement. Que vous soyez marxiste ou sarkosyste la n’est pas la question. Le fait est que je m’inquiète grandement pour l’avenir de la France sans contre-pouvoir fort et puissant. Les syndicats et partis politique de gauche ont servi ce contre pouvoir. Pourtant personne ne peut nier que le PS se droitise et qu’une grande partie de l’extreme gauche trosksyte ou maxriste s’effondre. Je ne suis pas là pour appeler le peuple à revenir au « mythe du grand soir » mais je suis seulement là pour établir un constant. Vous ne pouvez nier que toutes les avancées sociales furent mises en place par la gauche. Vous me direz que certaines imbécilités aussi et je vous l’accorde. Pourtant quand j’entend les nouvelles lois qui passent sans que le peuple français ouvre la bouche je me dis qu’un minimum de cohésion et de revendication serait bon et cela pour n’importe qu’elle démocratie. Pour terminern à propos de l’économie de marché, on peut noter que tout les gens ne pensent pas comme vous sembler le penser que la « voie » que nous poursuivons est la meilleure, qui plus est avec le futur choc pétrolier qui s’annonce. Cet article n’est aucunement de la démagogie et se base sur des chiffres vérifiés. Pour ce qui est de l’utopie je pense personnelement que sans utopie pour changer le monde perverti dans lesquel nous vivons nous signons notre ruine et notre fin.

      Espérant avoir été assez courtois Bien à vous


      • taktak 13 août 2007 16:09

        je ne crois pas qu’il y ait une baisse du mouvement social. Au contraire, le non à la constitution, le cpe le montre. Même l’election présidentielle en est le signe. En faisant fonctionner à fond le vote utile, Royal a utiliser toute l’energie du mouvement social. Et tant de monde capasble de voter par raison plus que par adhésion c’est un signe encourageant. Ce qui l’est nettement moins et que vous ne soulignez pas assez dans votre article c’est la déconnexion entre la base revendicative et se élites représentatives. Quand la cgt (c’est le plus symptomatique mais elle ne fut pas seule) refuse d’appeler à la greve générale en 2003 pour faire plier le gouvernement... pire qu’elle fait arreter la grève dans les transports, ou qu’elle minimise le chiffre des manifestants (l’exemple de la manifestation unitaire à paris et une première dans l’histoire du mouvement social)... On retrouve la même chose avec le PCF qui abandonne le communisme, pour du societal.

        Cela explique sans doutes aucun le refus des syndicats en place par les étudiants pendant le CPE, au profit d’un syndicalisme de lutte et spontannée avec le succès que l’on a connu...

        Cette gauche défaitiste qui ne défent plus ses idées ne pouvaient pas gagner des élections, ne peut plus revendiquer et gagner tant que les traitres opportunistes qui squattent les directions resteront en place. il est temps de faire le ménage.


        • Shyankar 13 août 2007 16:34

          #Pour répondre au commentaire de aktak : Pour ce qui est du « vote utile » le PS a certes obtenu un nombre de voix plus important qu’il n’aurait du sans cet « appel citoyen ». Moi je veux bien mais dans les faits on a un véritablement effondrement à son extreme. Le score catastrophique du pcf, la refondation totale des verts ect ect. Le problème de cette élection (et c’est pourquoi je dénonce une droitisation) est qu’à force de lorgner à droite ou au « centre » on en oublie sa gauche. Sa propre gauche qui à appeler en masse au « contre-sarkozy ». A t’elle bien fait de préférer sa droite à sa gauche ? Je ne tenterais même pas de répondre tant c’est complexe mais il n’empêche que beaucoup d’électeurs ont pu se sentir floué par tant de compromis. Pour ce qui est de l CGt est compagnie le manque d’interet profond et de solidarité peut montrer que même des oragnes comme celui ci ou le pcf se doivent de faire des compromis pour ne pas s’effondrer entièrement et c’est surment l’un des graves problèmes du au manque de redefinition du mouvement d’ou la phrase : « Peut-être est-ce ce qui manque à la »gauche de la gauche«  : un nouveau souffle, une nouvelle jeunesse et, enfin et surtout, des actions concrètes à la place des mots. »

          #Pour MagicBuster : C’est vrai que l’atlantisme outrancier est plus qu’inquiétant. Peu de personnes (voire aucune) ne me représente vraiment. Pourtant il est impensable pour moi de ne pas aller au urnes pour faire entendre ma voix et qui plus est pour geuler à la manière la plus démocratique.


        • taktak 14 août 2007 09:55

          @ l’auteur merci de ta réponse mais avec les exemples que je t’ai donnés, je voulaisjuste montrer que la lutte des classes a toujours lieu. C’est un parti, un syndicat expliquant cette lutte et ses fondements qui manque. La place étant actuellement occupée par des traitres opportunistes.


        • MagicBuster 13 août 2007 16:12

          Plus Sarko est pro-américain et plus je deviens gauchiste.

          C’est pas pour autant que je me sens représenté par un quelconque guignol de la politique.


          • fredleborgne fredleborgne 13 août 2007 17:19

            Déclarée pour septembre, mais pourtant déjà mise en place, la hausse du prix des denrées alimentaire a été annoncée en Juillet, invoquant pour raison que « le tiers monde veut manger et peut payer aujourd’hui ». Pourtant, de nombreuses terres sont en jachère aujourd’hui en Europe. Tout simplement parce que la spéculation mondiale permet aujourd’hui de traiter la nourriture comme l’énergie , l’eau ou les matières premières. Cette spéculation permet d’augmenter les prix sans augmenter les coûts de production, en exacerbant les nationalismes, en développant la « peur de manquer », plus efficace que la publicité pour donner de la « valeur » au produit. Dans le même temps, les petits producteurs peinent encore à vendre aux centrales d’achat leur produits à des tarifs qui leur permettraient de vivre décemment. Ainsi, seuls les « industriels » de l’agro-alimentaire peuvent « faire » les prix. Va t-on se révolter pour autant ? Chaque année, le pouvoir d’achat baisse pour les classes moyennes et les smicards vivent sous perfusion de l’état, ce qui creuse notre dette vis a vis de ces mêmes industriels qui se goinfrent sur notre dos et qui offrent des vacances à notre cher président, comme financent les campagnes politiques de leurs « hommes de paille » qu’ils soient de droite comme du PS. Les français ne bougent pas plus. Ils ont même voté pour le « retour des riches en France », la mort du CDI (le contrat unique), la repression tout azimut sauf pour la délinquance en col blanc, les cadeaux fiscaux, l’anglais en seconde langue (commerce), le latin à l’église, une europe sans choix citoyen, une forme de politesse qui permet d’attaquer n’importe qui pour diffamation ou insulte (en fait ceux qui ont de l’argent contre ceux qui ralent), un alourdissement des taxes pour « donner » aux « artistes », et surtout pour donner tous les avoirs de l’état aux multinationales, et laisser celles-ci piller les brevets français par l’achat de nos petites PME. Et plein de monde s’en fout. Ils votent pour que le « système » garde sa belle façade le plus longtemps possible et en attendant, on se bouche le nez, les oreilles, on ne réfléchit plus grace à la télé et on mange de plus en plus mal. Voici une petite nouvelle parlant enfin d’une révolte. Mais c’est bien la seule raison qui puisse faire finalement bouger la population. http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre11443.html


            • max l'économiste max l’économiste 13 août 2007 17:40

              L’article est certes intéressant mais il manque d’arguments, d’investigations, de chiffres ...

              Je vais surtout critiquer ta première partie, tu sembles poser comme une sorte de cause principale de la baisse de revndication syndicale en France une « augmentation inexorable de l’individualisme ». Cette variable que tu qualifie de comportementale (« l’évolution particulière de nos mœurs »), s’impose irrésistiblement d’elle même sans pour autant avoir de racines et/ou de facteurs agravants, du reste tu cites vaguement des évolutions géo politiques ou politiques locales...

              Je situe ma critique dans un cadre holiste, comment expliquer (très rapidement) cette montée de l’individualisme ?

              - Il y a d’abord la crise de la famille et de son rôle socialisateur : augmentation des familles décomposées, recomposés...
              - La montée de la compétition entre salariés : compétition entre salariés d’une même unité de production, entre les différentes unités de production, entre les salariés des différents pays,... La technique du diviser pour mieux régner s’est imposé dans les entreprises aidée par la persistence d’un chômage de masse, de la remise en cause des conventions collectives et de l’intensifiaction de la mondialisation (plus un moyen politique qu’une réalité économique)
              - Les nouvelles méthode de management : management par le stress, par projet, individualisation des postes de travail...
              - Des unités de production plus petites, avec peu de salariés où le patron n’est qu’un salarié, facilement remplaçable si le climat social est mauvais. Le syndicalisme a plus de mal a s’implanter dans ce type d’entreprise, c’est logique

              D’une manière générale, on peut dire que le nombre de conflits sociaux et de revendications salariales sont liés à la situation économique et social ainsi qu’à l’état du rapport de force : plus le gâteau est gros (part des salaires dans la VA, croissance du PIB, augmentation des salaires), plus il y a de revendications afin d’avoir des parts plus juste. L’inverse marche et c’est la période que nous connaissant depuis la fin des trente glorieuses.


              • Shyankar 13 août 2007 18:10

                c’est vrai que cet aspect economique à été franchement laissé de coté. Peut être parceque mes connaissances sont assez limités smiley Quoiqu’il en soit pour moi la montée de l’individualisme vient de divers facteurs : paradoxe d’olson cité ci dessus, mais aussi baisse des classes les plus revendicatives et donc d’une conscience de classe. La baisse de syndicalisme en plus des facteurs que tu cite vient aussi a mon avis que ces syndicats ont un mal fou à se redéfinir dans l’époque contemporaine. Pour ce qui est des familles recomposées ou décomposées je ne suis pas sur que ce facteur est un grand impact sur les mentalités (je parle ici d’un point de vue totalement personnel). La compétition est un fait que j’ai oublié et qui est pourtant très important. Après une courte réflexion j’en arrive au fait que cette compétition n’est pas le fait même des personnes impliqués mais plus une obligation du sytème ; marx le déclarant si bien avec son « armée de réserve ». pour ce qui est des nouvelles méthodes de management, on ne peut nier la presssion exercé sur les cadres et plus encore arrivé à un âge ou il est difficle soit de se reconvertir, soit de trouver un même job dans une même branche. Le problème flagrant est qu’il existe un manque d’unité pas spécifiquement en terme de classe mais au sein même de l’entreprise ou, au lieu de se souder pour une meilleure redistribution ou partage les gens tentent tous de tirer la couette sur eux, qu’importe les autres. Cette mentalité est loin d’être la solution car comme l’on peut le voir dans le monde la plupart des problèmes, qu’ils soit écologiques, politiques ou militaires ne se résolvent jamais seul. Pour terminer sur le fait que le gateau est « plus petit » depuis la fin des 30 glorieuses il serait à mon avis préférable que les patrons comprennent que les bénéfices sont moins grands plutôt que d’abaisser une fois de plus la répartition. Mais ce fait ne peut que augmenter la revendication et non diminuer.


              • Bof 18 août 2007 14:40

                @Max l’économiste , Vous écrivez : «  » Il y a d’abord la crise de la famille et de son rôle socialisateur : augmentation des familles décomposées, recomposés... «  » et bien c’est la première fois que je rencontre cet argument . Ainsi je retrouve des paroles entendues ,...on a donc le droit de se tromper mais on ne jette pas le conjoint avec les enfants en cas d’erreur comme on le fait avec un mouchoir jetable pour vous.Le mariage serait donc une valeur à reconsiderer . A mon niveau , je ferais mieux d’essayer de rapprocher les Hommes plutôt que de favoriser plus ou moins la séparativité . On devient vite responsable de ses actes et pensées ! Je ne vois pas tout ceci accepté facilement actuellement ,il faudrait une remise en cause profonde et donc une raison sérieuse telle une crise... En tous cas , merci pour votre message .


              • Bof 18 août 2007 14:56

                Lors de la Campagne, nous avons entendu que la France « est un pays sans le sous » par Monsieur Hollande et ceci n’a pas été infirmé. Alors, dans un pays ruiné où les riches ont été chassés et sont partis pour créer des rues « les SDF Français » en Belgique à cause d’un impôt qui instaure une inégalité entre les Français selon nos « amis » Belges qui aiment nous mettre en boite et appuyer là où ça fait mal, il me semble qu’il n’y a plus que nous pour nous mettre au travail. Sur internet, j’ai lu et essayé de vérifier que seulement 30% des actions de « nos » sociétés appartenaient à des Français et comme il y en a encore qui partent... ? Nous sommes les seuls à pouvoir remonter notre pays ,me semble-t-il. Alors, revendiquons pour avoir le droit de travailler et de le conserver.


              • Edgar Edgar 13 août 2007 19:07

                Il est vrai que ces dernières décennies ont vu s’installer une mentalité très « ancien régime » où au nom d’un soi-disant réalisme il faudrait tout accepter en baissant la tête, et, attention, avec le sourire ! Car bien evidemment celui osant dire que tout ne vas pas bien dans le meilleur des mondes possibles est un marxiste revanchard, c’est bien connu smiley


                • bernard29 candidat 007 13 août 2007 19:44

                  résultat de la LCR en 2007 = 4,08 %, en chute par rapport à 2002 où la LCR avait fait 4,25 %.

                  Où avez vous vu la LCR de besancenot à 9 % ?


                  • Shyankar 13 août 2007 20:08

                    grosse (énorme) bourde de ma part. Les 9% représentent en fait l’extreme gauche (hors pcf) et les mouvements « alter ». Mauvaise interprétation de ma part ou mauvais recopiage de notes je n’en sait rien en tout cas je m’en excuse. Malgré le fait que ce message fut posté sur divers sites vous etes le premier a me le faire remarquer. Grand merci donc. Je vais modifier cela sur mon blog.


                  • Blé 14 août 2007 05:08

                    Je travaille pour un organisme de type associatif de culture populaire. Les cadres de cette association qui vit grâce aux crédits d’état montrent tous les jours l’exemple de l’individualisme.

                    Ces gens qui devraient organiser des luttes collectives, travailler en collectif sont très souvent en R T T pendant que les salariés qui sont sous leurs ordres n’en font jamais assez.

                    Cette association n’est pas un cas isolé, il y a de plus en plus de salariés qui appartiennent à ce type d’assos qui vont au prud’homme parce que leur hiérarchie les traites exactement comme certaines entreprises industrielles traites les leurs:les salariés ne sont pas des citoyens mais des individus jetables.

                    Quand les crédits d’état se réduisent, les salariés ne sont pas licenciés car les assos n’ont pas les moyens de payer mais ils sont accusés du jour au lendemain de faute professionnelle grave ce qui dispense de payer les années d’ancienneté.

                    Comment revendiqué quoi que ce soit quand ceux qui sont payés pour soit disant promouvoir la culture ouvrière et populaire sont les premiers à se servir grassement de leur statut pour vivre pas trop mal.

                    Je crois que l’urgence est de nettoyer à la tête de toutes ces associations cette petite bourgeoisie qui s’accroche à leur salaire et qui n’ont strictement rien à faire de la misère grandissante qui les entourent.


                    • moebius 16 août 2007 01:10

                      ... « l’extréme gauche » ne prend pas suffisamment en compte dans son analyse « la monté de l’individualisme »... je dis, moi Moebius ; « analyse » mais analyse t’elle encore quoique ce soit ? « On » ni moi, n’en avons le sentiment et c’est là que le bas blesse


                      • moebius 16 août 2007 01:12

                        ...ici injure ; on ne peut distribuer le courrier et faire la révolution... bordel de merde !


                      • moebius 16 août 2007 01:16

                        ...Et le calendrier pour la rentré ce sera encore des petits chatons ou un crépusculaire semeur de Millet


                      • moebius 16 août 2007 01:20

                        ...et tout ceci face a un Sarko qui finira par serrer la main à Lulla ou à Chavez voir meme à Castro...Analysez !


                      • finael finael 18 août 2007 10:49

                        Ce constat pert de l’idée que la France est le « pays des grêves » et manifestations, idée reprise à l’envi par nos dirigeants et nos médias mais contredite par les faits :

                        Journées de travail perdues suite à des actions syndicales pour 1 000 salariés, moyenne annuelle 2000-2004 :

                        Espagne : 219,7

                        Italie : 134,7

                        Autriche 103,5

                        Norvège : 77,2

                        Hongrie : 60,2

                        Finlande : 55,3

                        Irlande : 45,5

                        Danemark : 44,0

                        Suède : 41,4

                        France : 40,5

                        Roumanie 32,7

                        Royaume Uni : 27,5

                        Slovénie 22,3

                        Chypre 19,9

                        Portugal : 18,3

                        Malte : 15,4

                        Pays Bas : 11

                        Estonie : 9,1

                        Luxembourg : 6,0

                        Allemagne : 4,0

                        Lituanie : 3,1

                        Pologne 2,1

                        Tous les pays : 45,2

                        Ensemble de l’UE : 44,2

                        Pour comparaison, pour la période 1998-2002, la moyenne annuelle de journées de travail perdues suite à des actions syndicales était de 47 aux États-Unis (soit à peu près la moyenne de l‘Europe des 25) et de seulement une journée au Japon (voir Labour Market Trends, avril 2004, UK Office for National Statistics - sur la base des données de l’OIT et de l’OCDE). Pour l’OCDE, la moyenne générale était de 49 journées


                        • ZEN ZEN 18 août 2007 11:50

                          @ Finaël

                          C’est bien de rappeler ces chiffres. Les préjugés ont la vie dure...


                          • Shyankar 18 août 2007 17:57

                            C’est bien pour cela que le « dit-on » est encadré par deux virgules pour encore le renforcer. Le but de cet article était avant tout de dénoncer la baisse de la revendication française. Certains la contestent pourtant, à mon avis elle n’est on ne peut plus flagrante. De plus j’ai bien peur que notre nouveau gouvernement n’entreprenne pas de grandes réformes sociales, voir même entérine ce qui aurait pu être fait. Sur ce point seul l’avenir nous le dira mais il faut que le peuple français arrive à trouver une certaine unité et non un individualisme poussé comme dans n’importe quelle société occidentale. Pourtant sur ce fait malgré les chiffres et les diverses analyses tout à fait respectables, j’ai vraiment l’impression de penser à contre courant. Quand « les masses » ne disent rien au « travailler plus, gagner plus » ou encore à ce désinformation flagrante, ou à cette loi sur la grève ou encore sur plein de faits je me dit que notre manque d’unité concret peut nous couter très cher... Qui vivra verra dit on.


                            • FdJ 24 août 2007 11:23

                              Une piste que vous devriez explorer aussi est : qui revendique et qui ne revendique plus.

                              Au jour d’aujourd’hui les grève (moyen de revendiquer par excellence) ne sont plus que le fait de certaines catégories privilégiées que ne revendiquent par pour l’intérêt général mais pour la défense de leurs intérêts particuliers.

                              Par exemple qui se sent solidaire des cheminots ?

                              Pas l’intérimaire qui rame pour boucles ses fins de mois , pas l’ouvrier qui à les mêmes problèmes ni les classes moyennes (espèce en voie de disparition).


                              • orsi 24 août 2007 12:22

                                Les infos et journaux people nous bombardent tous les jours de tels pdg, de telle présentatrice amèricaine qui vallent 3 milliards de dollars, de tels sportifs qui sont pour tranférés 25 milions d’euros, de tel mannequin ou ancien président de la banque amèricaine qui donnent des conférence à 100 000 euros la prestation et même d’un ancien président de l’URSS qui fait de la pub pour vuitton ! Tout est brouillé. Comment revendiquer en France, ,dans une sphèr emondialisée, contre un patron qui finalemment gagne « seulement » 10 fois le smig, et parait bien pauvre devant de tels salaires. En fait, comme l’a démontré recemement un sondage, (à tort) on aspire plus à gagner au loto qu’à lutter pour gagner 100 euros de plus par moi. Parallélement, petit- à petit, on nous convainct que les entreprises et leurs actionnaires sont très dangereux en compromettant l’équilibre écologique du monde et que devant un tel enjeu, se serait un peu réducteur, égoïste et ringard d’avoir des révendications sociales ...

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