La gendarmerie nationale à la croisée des chemins
Chronique d’une mort annoncée.
Ah quelle belle institution que cette grande dame née sous Charles VII et qui au nom du modernisme et de la pensée unique court à sa perte. Il n’est plus en effet concevable que cette organisation militaire puisse se fondre en 2009 dans le maelstrom policier sans perdre et son âme et sa structure.
Pour ma part je ne vois pas de progrès sensible dans cette fusion déguisée hormis l’intérêt économique qu’une telle union laisse percer. Qu’adviendra-t-il des milliers de militaires tenus au devoir de réserve et dont la disponibilité en toutes circonstances a été le fer de lance ? quid des milliers d’heures supplémentaires que font chaque gendarme, des semaines à 70 ou 80 heures payées 39 heures ? comment le mariage de la carpe et du lapin pourra-t-il subsister lorsque s’uniront pour le meilleur et pour le pire les fonctionnaires de la police nationale, syndiqués et revendicatifs et les serviteurs zélés de la République muets et privés de la liberté de parole ?
Mettra-t-on bon ordre dans le système hiérarchique gendarmique obsolète et anté diluvien ? permettra-t-on aux héritiers de Gallois de Fougères de défendre leurs droits ? ou laissera t-on cette vénérable Maison devenir un récéptacle de supplétifs de la Police ?
Je suis persuadé qu’au regard du droit communutaire, une police judicaire civile s’impose à tous les membres de la communauté européenne, mais alors pourquoi ne pas le dire ?
Le mutisme du directeur général et de ses ministres de tutelle est digne du Politburo brejnévien. Rien ne filtre de peur d’effrayer les troupes alors qu’un véritable dialogue s’impose immédiatement. Il est vrai que la haute hiérarchie empesée et étoilée qui occupe les salons lambrissés des hotels particuliers parisiens voit d’un très mauvais oeil la fin de ses privilèges et de ses prébendes. Services abusifs, irrespect du personnel subordonné, violations de la liberté de parole, immixtion dans la vie privée, encasernement des personnels, de leurs familles et des esprits.... je comprends que cela effraye les hiérarques du système et les conduisent à temporiser avant la grande révolution.
La gendarmerie n’avait pas besoin de cela en ce début du 21ème siècle. Elle a survécu à tous les régimes depuis la monarchie et a servi avec un dévouement extraordinaire notre patrie sans jamais renoncer à ses valeurs universelles. Mais l’horizon s’assombrit considérablement et il est fort à craindre que maintenir vaille que vaille deux entités aussi différentes dans leurs moeurs conduira inexorablement la gendarmerie à l’abîme, funeste voie que bétonne avec une joie maladive les caciques auto proclamés de la rue saint didier, aristocrates supposés d’un temps désormais révolu et qui doivent l’entièreté de leur pouvoir à ces innombrables brebis sous-officières qui acceptent curieusement la trique et la schague depuis tant de siècles.
Allons messieurs les maîtres du jeu, un peu de courage que diable, dites à vos hommes que tout est fini, comme le gouvernement belge en a eu le courage en 1998 et vous verrez enfn se lever les cohortes des sans grade et des auxiliaires de la justice non contre votre séculaire autorité, mais contre les mensonges et les tromperies que vous croyez secrètes.
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